Le portrait de monsieur W.H. by Oscar Wilde


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Page 34

- Double six!

Cette histoire �tait bien connue en son temps, quoique, par �gards
pour les sentiments de deux familles nobles, on e�t fait tout le
possible pour l'�touffer; et un r�cit d�taill� de tout ce qui la
concerne se trouve dans le troisi�me volume des _M�moires de Lord
Tattle sur le Prince R�gent et ses amis_.

D�s lors, le fant�me d�sirait vraiment prouver qu'il n'avait pas
perdu son influence sur les Stilton, avec lesquels il �tait
d'ailleurs parent par alliance, sa cousine germaine ayant �pous�
en secondes noces le sieur de Bulkeley, duquel, ainsi que tout le
monde le sait les ducs de Cheshire descendent en droite ligne.

En cons�quence, il fit ses appr�ts pour se montrer au petit
amoureux de Virginia dans son fameux r�le du �Moine Vampire, ou le
B�n�dictin saign� � blanc�.

C'�tait un spectacle si �pouvantable, que quand la vieille lady
Startuy, l'avait vu jouer, c'est-�-dire la veille du nouvel an
1764, elle commen�a par pousser les cris les plus per�ants, qui
aboutirent � une violente attaque d'apoplexie et � son d�c�s, au
bout de trois jours, non sans qu'elle e�t d�sh�rit� les
Canterville et l�gu� tout son argent � son pharmacien de Londres.

Mais au dernier moment la terreur, que lui inspiraient les
jumeaux, l'emp�cha de quitter sa chambre, et le petit duo dormit
en paix dans le grand lit � baldaquin couronn� de plumes de la
Chambre royale, et r�va � Virginia.

V

Peu de jours apr�s, Virginia et son amoureux aux cheveux fris�s
all�rent faire une promenade � cheval dans les prairies de
Brockley, o� elle d�chira son amazone d'une mani�re si f�cheuse,
en franchissant une haie que quand elle revint � la maison, elle
prit le parti de passer par l'escalier de derri�re, afin de n'�tre
point vue.

Comme elle passait en courant devant la Chambre aux Tapisseries,
dont la porte �tait ouverte, elle crut voir quelqu'un �
l'int�rieur.

Elle pensa que c'�tait la femme de chambre de sa m�re, car elle
venait souvent travailler dans cette chambre.

Elle y jeta un coup d'oeil pour prier la femme de raccommoder son
habit.

Mais � son immense surprise, c'�tait le fant�me de Canterville en
personne!

Il �tait assis devant la fen�tre, contemplant l'or roussi des
arbres jaunissants, qui voltigeait en l'air, les feuilles rougies
qui dansaient follement tout le long de la grande avenue.

Il avait la t�te appuy�e sur sa main, et toute son attitude
r�v�lait le d�couragement le plus profond.

Il avait vraiment l'air si abattu, si d�moli, que la petite
Virginia, au lieu de c�der � son premier mouvement, qui avait �t�
de courir s'enfermer dans sa chambre, fut remplie de compassion,
et prit le parti d'aller le consoler.

Elle avait le pas si l�ger, et lui il avait la m�lancolie si
profonde, qu'il ne s'aper�ut de sa pr�sence que quand elle lui
parla.

- Je suis bien f�ch�e pour vous, dit-elle, mais mes fr�res
retournent � Eton demain.

Alors si vous vous conduisez bien, personne ne vous tourmentera.

- C'est absurde de me demander que je me conduise bien, r�pondit-
il en regardant d'un air stup�fait la petite fillette qui s'�tait
enhardie � lui adresser la parole. C'est tout � fait absurde. Il
faut que je secoue mes cha�nes, que je grogne par les trous de
serrures, que je d�ambule la nuit, si c'est l� ce que vous
entendez par se mal conduire. C'est ma seule raison d'�tre.

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 7:55