Le portrait de monsieur W.H. by Oscar Wilde


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Page 25

Mrs Otis exprima l'intention de s'affilier � la Soci�t� Psychique,
et Washington pr�para une longue lettre � MM. Myers et Podmore[25],
au sujet de la persistance des taches de sang quand elles
r�sultent d'un crime.

Cette nuit-l� leva tous les doutes sur l'existence objective des
fant�mes.

La journ�e avait �t� chaude et ensoleill�e.

La famille profita de la fra�cheur de la soir�e pour faire une
promenade en voiture.

On ne rentra qu'� neuf heures, et on prit un l�ger repas.

La conversation ne porta nullement sur les fant�mes, de sorte
qu'il manquait m�me les conditions les plus �l�mentaires d'attente
et de r�ceptivit� qui pr�c�dent si souvent les ph�nom�nes
psychiques.

Les sujets qu'on discuta, ainsi que je l'ai appris plus tard de
M. Otis, furent simplement ceux qui alimentent la conversation des
Am�ricains cultiv�s, qui appartiennent aux classes sup�rieures,
par exemple l'immense sup�riorit� de miss Janny Davenport sur
Sarah Bernhardt, comme actrice; la difficult� de trouver du ma�s
vert, des galettes de sarrasin, de la polenta, m�me dans les
meilleures maisons anglaises, l'importance de Boston dans
l'expansion de l'�me universelle, les avantages du syst�me qui
consiste � enregistrer les bagages des voyageurs; puis la douceur
de l'accent new-yorkais, compar� au ton tra�nant de Londres.

Il ne fut aucunement question de surnaturel. On ne fit pas la
moindre allusion, m�me indirecte � sir Simon de Canterville.

� onze heures, la famille se retira.

� onze et demie, toutes les lumi�res �taient �teintes.

Quelques instants plus tard, M. Otis fut r�veill� par un bruit
singulier dans le corridor, en dehors de sa chambre. Cela
ressemblait � un bruit de ferraille, et se rapprochait de plus en
plus.

Il se leva aussit�t, fit flamber une allumette, et regarda
l'heure.

Il �tait une heure juste.

M. Otis �tait tout � fait calme. Il se t�ta le pouls, et ne le
trouva pas du tout agit�.

Le bruit singulier continuait, en m�me temps que se faisait
entendre distinctement un bruit de pas.

M. Otis mit ses pantoufles, prit dans son n�cessaire de toilette
une petite fiole allong�e et ouvrit la porte.

Il aper�ut juste devant lui, dans le p�le clair de lune, un vieil
homme d'aspect terrible.

Les yeux paraissaient comme des charbons rouges. Une longue
chevelure grise tombait en m�ches agglom�r�es sur ses �paules. Ses
v�tements, d'une coupe antique, �taient salis, d�chir�s. De ses
poignets et de ses chevilles pendaient de lourdes cha�nes et des
entraves rouill�es.

- Mon cher Monsieur, dit M. Otis, permettez-moi de vous prier
instamment d'huiler ces cha�nes. Je vous ai apport� tout expr�s
une petite bouteille du Graisseur de Tammany-Soleil-Levant. On dit
qu'une seule application est tr�s efficace, et sur l'enveloppe il
y a plusieurs certificats des plus �minents th�ologiens de chez
nous qui en font foi. Je vais la laisser ici pour vous � c�t� des
bougeoirs, et je me ferai un plaisir de vous en procurer
davantage, si vous le d�sirez.

Sur ces mots, le ministre des �tats-unis posa la fiole sur une
table de marbre, ferma la porte, et se remit au lit.

Pendant quelques instants, le fant�me de Canterville resta
immobile d'indignation.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 14:28