Le portrait de monsieur W.H. by Oscar Wilde


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Page 23

Ses seules faiblesses �taient les gard�nias et la pairie. � cela
pr�s, il �tait parfaitement sens�.

Miss Virginia E. Otis �tait une fillette de quinze ans, svelte et
gracieuse comme un faon, avec un bel air de libre allure dans ses
grands yeux bleus.

C'�tait une amazone merveilleuse, et sur son poney, elle avait une
fois battu � la course le vieux lord Bilton, en faisant deux fois
le tour du parc, et gagnant d'une longueur et demie, juste en face
de la statue d'Achille, ce qui avait provoqu� un d�lirant
enthousiasme chez le jeune duc de Cheshire, si bien qu'il lui
proposa s�ance tenante de l'�pouser, et que ses tuteurs durent
l'exp�dier le soir m�me � Eton, tout inond� de larmes.

Apr�s Virginia, il y avait les jumeaux, connus d'ordinaire sous le
nom d'�toiles et Bandes, parce qu'on les prenait sans cesse � les
arborer.

C'�taient de charmants enfants, et avec le digne ministre, les
seuls vrais r�publicains de la famille.

Comme Canterville-Chase est � sept milles d'Ascot, la gare la plus
proche, M. Otis avait t�l�graphi� qu'on v�nt les prendre en
voiture d�couverte, et on se mit en route dans des dispositions
fort gaies.

C'�tait par une charmante soir�e de juillet, o� l'air �tait tout
embaum� de la senteur des pins.

De temps � autre, on entendait un ramier roucoulant de sa plus
douce voix, ou bien on entrevoyait, dans l'�paisseur et le
froufrou de la foug�re le plastron d'or bruni de quelque faisan.

De petits �cureuils les �piaient du haut des h�tres, sur leur
passage; des lapins d�talaient � travers les fourr�s, ou par-
dessus les tertres mousseux, en dressant leur queue blanche.

N�anmoins d�s qu'on entra dans l'avenue de Canterville-Chase, le
ciel se couvrit soudain de nuages. Un silence singulier sembla
gagner toute l'atmosph�re. Un grand vol de corneilles passa sans
bruit au-dessus de leurs t�tes, et avant qu'on f�t arriv� � la
maison, quelques grosses gouttes de pluie �taient tomb�es.

Sur les marches se tenait pour les recevoir une vieille femme
convenablement mise en robe de soie noire, en bonnet et tablier
blancs.

C'�tait Mrs Umney, la gouvernante, que Mrs Otis, sur les vives
instances de lady Canterville, avait consenti � conserver dans sa
situation.

Elle fit une profonde r�v�rence � la famille quand on mit pied �
terre, et dit avec un accent bizarre du bon vieux temps:

- Je vous souhaite la bienvenue � Canterville-Chase.

On la suivit, en traversant un beau hall en style Tudor, jusque
dans la biblioth�que, salle longue, vaste, qui se terminait par
une vaste fen�tre � vitraux.

Le th� les attendait.

Ensuite, quand on se fut d�barrass� des effets de voyage, on
s'assit, on se mit � regarder autour de soi, pendant que Mrs Umney
s'empressait.

Tout � coup le regard de Mrs Otis tomba sur une tache d'un rouge
fonc� sur le parquet, juste � c�t� de la chemin�e, et sans se
rendre aucun compte de ses paroles, elle dit � Mrs Umney:

- Je crains qu'on n'ait r�pandu quelque chose � cet endroit.

- Oui, madame, r�pondit Mrs Umney � voix basse. Du sang a �t�
r�pandu � cet endroit.

- C'est affreux! s'�cria Mrs Otis. Je ne veux pas de taches de
sang dans un salon. Il faut enlever �a tout de suite.

La vieille femme sourit, et de sa m�me voix basse, myst�rieuse,
elle r�pondit:

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 10:46