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Page 14
_Lorsque quarante hivers assi�geront ton front et creuseront des
tranch�es profondes dans le champ de ta beaut�, la fi�re livr�e de
ta jeunesse, si admir�e maintenant, ne sera qu'une guenille dont
on fera peu de cas._
_Si l'on te demandait alors o� est toute ta beaut� o� est tout le
tr�sor de tes jours florissants, et si tu r�pondais que tout cela
est dans tes yeux creus�s, ce serait une honte d�vorante et un
st�rile �loge._
Vous devez cr�er quelque chose en art. Mon vers �est � toi et na�t
de toi�, �coute-moi seulement et je �mettrai au monde des vers
immortels qui vivront une �ternit� et vous peuplerez des formes
de votre propre visage le monde imaginaire et la sc�ne. Ces
enfants que vous engendrez, continue-t-il, ne d�p�riront pas,
comme des enfants sujets � la mort, mais vous vivrez en eux et
dans mes pi�ces: donc
_Cr�e un autre toi-m�me pour l'amour de moi; que ta beaut� vive
en ton enfant comme en toi._
Je r�unis tous les passages qui me paraissaient corroborer cette
interpr�tation: ils produisirent sur moi une forte impression et
me montr�rent combien la th�orie de Cyril Graham �tait vraiment
compl�te.
Je vis aussi qu'il �tait tr�s facile de s�parer les vers, dans
lesquels il parle des _Sonnets _m�mes, et ceux dans lesquels il
parle de ses grandes oeuvres dramatiques.
C'�tait l� un point qui avait absolument �chapp� aux critiques
ant�rieurs � Cyril Graham.
Et, pourtant, c'�tait une des consid�rations les plus importantes
dans toutes les s�ries de po�mes.
Aux _Sonnets _Shakespeare �tait plus ou moins indiff�rent. Il
n'ambitionnait pas que sa gloire repos�t sur eux. C'�tait, � ses
yeux, sa �muse l�g�re�, comme il les appelle, et, comme le dit
Meres, il d�sirait une circulation r�serv�e, seulement parmi un
petit nombre, un nombre tr�s restreint d'amis.
D'autre part, il �tait extr�mement conscient de la haute valeur
artistique de ses pi�ces et t�moigne d'une noble confiance en son
g�nie dramatique.
Quand il dit � Willie Hughes:
_Mais ton �ternel �t� ne se fl�trira pas et ne sera pas d�poss�d�
de tes gr�ces. La mort ne se vantera pas de ce que tu erres sous
son ombre, quand tu grandiras dans l'avenir _EN VERS �TERNELS.
_Tant que les hommes respireront et que les yeux pourront voir,
ceci vivra et te donnera la vie..._
l'expression _vers �ternels _fait clairement allusion � une de ses
pi�ces qu'il lui envoyait en m�me temps, de m�me que la strophe
finale vise sa confiance dans la probabilit� que ses pi�ces soient
toujours jou�es.
Dans une apostrophe � la muse dramatique (sonnets C et CI), nous
trouvons la m�me pens�e.
_O� donc es-tu, muse, pour oublier si longtemps de parler de ce
qui te donne toute ta puissance? D�penses-tu ta force � quelque
indigne chant, couvrant d'ombre ta po�sie pour mettre la lumi�re
sur de vils sujets?_
s'�crie-t-il.
Puis il reproche � la muse de la Trag�die et de la Com�die son
abandon de la v�rit� resplendissante de beaut� et dit:
_Quoi! Parce qu'il n'a pas besoin d'�loges, vas-tu devenir
muette? Ne donne pas ce pr�texte � ton silence, car il ne tient
qu'� toi de faire vivre mon ami au del� d'une tombe dor�e et de le
faire louer par les si�cles futurs._
_Allons, muse, � l'oeuvre! Je vais t'apprendre � le faire voir �
l'avenir tel qu'il appara�t aujourd'hui._
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