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Page 13
Il peut sembler �trange qu'un aussi grand dramaturge que
Shakespeare, qui r�alisa sa propre perfection comme artiste et son
humanit� comme homme sur le plan id�al de la litt�rature du
th��tre et du jeu sc�nique, ait �crit en ces termes sur le
th��tre, mais nous devons nous souvenir que, dans les sonnets 110
et 111, Shakespeare nous montre qu'il �tait las du monde des
marionnettes et plein de honte d'avoir jou� aux yeux de tous son
r�le d'arlequin. Le 111e sonnet surtout est amer:
_Oh! grondez � mon sujet la fortune, cette d�esse coupable de
tous mes torts, qui ne m'a laiss� d'autre moyen d'existence que la
ressource publique qui nourrit une vie publique._
_C'est l� ce qui fait que mon nom porte un stigmate et que ma
nature est, pour ainsi dire, marqu�e du m�tier qu'elle fait comme
la main du teinturier. Ayez donc piti� de moi et souhaitez que je
sois r�g�n�r�,_
et il y a ailleurs bien des signes du m�me sentiment, signes
familiers � tous les vrais fanatiques de Shakespeare. Un point
m'embarrassa beaucoup quand je lus les _Sonnets _et il s'�coula
bien des jours avant que j'�tablisse la Vraie interpr�tation que
certes Cyril Graham lui-m�me para�t ne pas avoir saisie.
Je ne pouvais comprendre que Shakespeare accord�t tant
d'importance � voir son jeune ami se marier.
Lui-m�me s'�tait mari� jeune, et le r�sultat n'avait pas �t�
heureux: il n'�tait pas probable qu'il voul�t pousser Willie
Hughes � commettre la m�me erreur.
Le jeune acteur de Rosalinde n'avait rien � gagner au mariage et
aux passions de la vie r�elle. Les premiers sonnets, avec leurs
�tranges supplications d'avoir des enfants, me parurent une note
discordante.
L'explication du myst�re m'arriva presque subitement et je la
trouvai dans la bizarre d�dicace.
On doit se rappeler que la d�dicace est ainsi con�ue:
_� l'unique engendreur de ces sonnets ci-apr�s_
_Monsieur W. H., tout le bonheur Et cette �ternit�,_
_promesses de_
_notre po�te immortel,_
_puisse-t'il les avoir._
C'est le souhait bien sinc�re
_de celui qui aventure_
_cette publication_
_T. T._
Quelques commentateurs ont suppos� que le mot _engendreur _dans
cette d�dicace indique simplement celui qui a fourni les _Sonnets
_� Thomas Thorpe, leur �diteur. Mais cette opinion est maintenant
g�n�ralement abandonn�e et les plus hautes autorit�s sont tout �
fait d'accord sur ce point que ce mot est pris dans le sens
_d'inspirateur, _la m�taphore �tant tir�e de l'analogie de la vie
physique.
Alors je vis que la m�me m�taphore est employ�e par Shakespeare
lui-m�me dans tous ses po�mes et cela me mit dans le droit chemin.
Finalement je fis ma grande d�couverte.
Le mariage que Shakespeare propose � Willie Hughes, c'est le
mariage avec sa muse, une expression qui est pr�cis�ment employ�e
dans le 82� sonnet o�, dans l'amertume de son coeur, lors de la
d�fection du jeune acteur, pour qui il avait �crit ses plus grands
r�les et dont la beaut� les lui avait vraiment inspir�s, il
commence ses dol�ances en disant:
_Je conviens que tu n'es pas mari� � ma muse._
Les enfants qu'il le suppliait d'engendrer ne sont pas des enfants
de sang et de chair, mais les plus immortels enfants d'une gloire
qui ne peut mourir.
Tout le cycle des premiers sonnets est simplement l'invitation de
Shakespeare � Willie Hughes de monter sur la sc�ne et de se faire
acteur. Combien ce serait chose vile et vaine, dit-il, que votre
beaut�, si vous n'en usiez pas.
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