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Page 8
L'amazone
Devant le frais cottage au gracieux perron,
Sous la porte que timbre un tortil de baron,
Debout entre les deux gros vases de fa�ence,
L'amazone, d�j� pleine d'impatience,
Appara�t, svelte et blonde, et portant sous son bras
Sa lourde jupe, avec un charmant embarras.
Le fin drap noir �treint son corsage, et le moule;
Le mignon chapeau d'homme, autour duquel s'enroule
Un voile blanc, lui jette une ombre sur les yeux.
La badine de jonc au pommeau pr�cieux
Fr�mit entre les doigts de la jeune �l�gante,
Qui s'arr�te un moment sur le seuil et se gante.
Agitant les lilas en fleur, un vent l�ger
Passe dans ses cheveux et les fait voltiger,
Blonde aur�ole autour de son front envol�e:
Et, gros comme le poing, au milieu de l'all�e
De sable roux sem� de tout petits galets,
Le groom attend et tient les deux chevaux anglais.
Et moi, fl�neur qui passe et jette par la grille
Un regard enchant� sur cette jeune fille,
Et m'en vais sans avoir m�me arr�t� le sien,
J'imagine un bonheur calme et patricien,
O� cette noble enfant me serait fianc�e;
Et d�j� je m'enivre � la seule pens�e
Des clairs matins d'avril o� je galoperais,
Sur un cheval tr�s vif et par un vent tr�s frais,
� ses c�t�s, lanc� sous la frondaison verte.
Nous irions, par le bois, seuls, � la d�couverte;
Et, voulant une image au contraste troublant
Du long v�tement noir et du long voile blanc,
Je la comparerais, dans ma course aupr�s d'elle,
� quelque fugitive et sauvage hirondelle.
Ritournelle
Dans la plaine blonde et sous les all�es,
Pour mieux faire accueil au doux messidor,
Nous irons chasser les choses ail�es,
Moi, la strophe, et toi, les papillons d'or.
Et nous choisirons les routes tentantes,
Sous les saules gris et pr�s des roseaux,
Pour mieux �couter les choses chantantes,
Moi, le rythme, et toi, le choeur des oiseaux.
Suivant tous les deux les rives charm�es
Que le fleuve bat de ses flots parleurs,
Nous vous trouverons, choses parfum�es,
Moi, glanant des vers, toi, cueillant des fleurs.
Et l'amour, servant notre fantaisie,
Fera, ce jour-l�, l'�t� plus charmant:
Je serai po�te, et toi po�sie;
Tu seras plus belle, et moi plus aimant.
La ferme
La maison, aujourd'hui ferme, jadis ch�teau,
A bon air. Un foss� l'entoure; un vieux bateau,
Plein de feuillage mort, pourrit l�, sous le saule.
Par l'�troit pont de pierre o� la volaille piaule
R�pondant � grands cris aux canards du foss�,
Et par la vo�te sombre au cintre surbaiss�,
On entre dans la cour spacieuse et carr�e
Que jonchent le fumier et la paille dor�e.
Avant le d�jeuner, parfois j'en fais le tour.
Je regarde rentrer les b�tes de labour,
Gros chevaux pommel�s, les pieds velus, la queue
Trouss�e, avec le lourd collier de laine bleue,
Le gland rouge � l'oreille, et le grossier harnais.
Je fus un paysan jadis, je m'y connais,
Je parle aux laboureurs, je leur dis ma recette
Pour extirper du bl� la nielle et la luzette
Et que le temps humide est meilleur pour faucher.
La grosse cuisini�re alors vient me chercher;
Je rentre dans la salle � manger confortable
O� je trouve Suzanne arrangeant sur la table
Les fruits de la saison dans un grand plat de Gien.
On d�jeune ga�ment. Quelquefois le vieux chien
Qu'on tol�re au logis, car il n'est plus ingambe,
Vient poser en grondant sa gueule sur ma jambe
Pour avoir un morceau qu'il avale d'un coup.
En prenant le caf�, nous fumons, pas beaucoup.
Puis mes h�tes vont voir leurs travaux de campagne,
Ils prennent le panier, et je les accompagne.
La voiture d'osier a trois places. Devant,
La ch�re blonde, avec son voile brun au vent,
-- Tandis que le papa maintient au trot Cocotte, --
Se retourne, voulant mettre dans la capote
Son parasol doubl� de vert et ses bouquets.
Moi, derri�re, occupant le si�ge du laquais,
Pour l'aider je m'incline, et je la touche presque.
-- Et nous suivons alors un chemin pittoresque,
O� souvent, par-dessus les grands �pis pench�s,
Nous regardent de loin les pointes des clochers.
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