Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 13
Le chien perdu
Quand on rentre, le soir, par la cit� d�serte,
Regardant sur la boue humide, grasse et verte,
Les longs sillons du gaz tous les jours moins nombreux,
Souvent un chien perdu, tout crott�, morne, affreux,
Un vrai chien de faubourg, que son trop pauvre ma�tre
Chassa d'un coup de pied en le pleurant peut-�tre,
Attache � vos talons obstin�ment son nez
Et vous lance un regard si vous vous retournez.
Quel regard! long, craintif, tout charg� de caresse,
Touchant comme un regard de pauvre ou de ma�tresse,
Mais sans espoir pourtant, avec cet air douteux
De femme d�daign�e et de pauvre honteux.
Si vous vous arr�tez, il s'arr�te, et, timide,
Agite faiblement sa queue au poil humide.
Sachant bien que son sort en vous est d�battu,
Il semble dire: -- Allons, emm�ne-moi, veux-tu?
On est �mu, pourtant on manque de courage;
On est pauvre soi-m�me, on a peur de la rage,
Enfin, mauvais, on fait la mine de lever
Sa canne, on dit au chien: �Veux-tu bien te sauver!�
Et, tout penaud, il va faire son offre � d'autres.
La sinistre rencontre! et quels temps sont les n�tres!
Et quel mal nous ont fait ces f�roces Prussiens,
Que les plus pauvres gens abandonnent leurs chiens
Et que, distrait du deuil public, il faille encore
Plaindre ces animaux dont le regard implore!
Tableau rural
Au village, en juillet. Un soleil accablant.
Ses lunettes au nez, le vieux charron tout blanc
R�pare, pr�s du seuil, un timon de charrue.
Le cur� tout � l'heure a travers� la rue,
Nu-t�te. Les trois quarts ont sonn�, puis plus rien,
Sauf monsieur le marquis, un gros richard terrien,
Qui passe, en berlingot[2] et la pipe � la bouche,
Et qui, pour d�livrer sa jument d'une mouche,
Lance des claquements de fouet tr�s campagnards
Et fait fuir, effar�s, coqs, poules et canards.
Croquis de banlieue
L'homme, en manches de veste, et sous son chapeau noir,
� cause du soleil, ayant mis son mouchoir,
Tire gaillardement la petite voiture,
Pour faire prendre l'air � sa prog�niture,
Deux b�b�s, l'un qui dort, l'autre su�ant son doigt.
La femme suit et pousse, ainsi qu'elle le doit,
Tr�s lasse, et sous son bras portant la redingote;
Et l'on s'en va d�ner dans une humble gargote
O� sur le mur est peint -- vous savez? � Clamart! --
Un lapin mort, avec trois billes de billard.
Cheval de Renfort
Le cheval qu'a jadis r�form� la remonte
Est l�, pr�s du trottoir du long faubourg qui monte,
Pour qu'on l'attelle en fl�che au prochain omnibus.
Il a cet air navr� des animaux fourbus,
Sous son sale harnais qui tra�ne par derri�re.
Mais lorsque, pr�c�d�s d'une marche guerri�re,
Des soldats font venir les femmes aux balcons,
Il se souvient alors du sixi�me dragon
Et du soleil luisant sur les lattes vermeilles;
Et le vieux v�t�ran redresse les oreilles.
Au bord de la Marne
C'est r�gate � Joinville. On tire le p�tard.
Les cinq canots, deux en avant, trois en retard,
Partent, et de soleil la rivi�re est cribl�e.
Sur la berge, l�-bas, la foule est assembl�e,
Et la gendarmerie est en pantalon blanc.
-- Et l'on pr�voit, ce soir, les rameurs s'attablant
Au cabaret, les chants des joyeuses �quipes,
Les nocturnes bosquets constell�s par les pipes,
Et les papillons noirs qui, dans l'air �chauff�,
Se br�lent au cognac flambant sur le caf�.
Previous Page
| Next Page
|
|