Promenades et intérieurs by Francois Coppee


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 14


Rythme des vagues

J'�tais assis devant la mer sur le galet.
Sous un ciel clair, les flots d'un azur violet,
Apr�s s'�tre gonfl�s en accourant du large,
Comme un homme accabl� d'un fardeau s'en d�charge,
Se brisaient devant moi, rythm�s et successifs
J'observais ces paquets de mer lourds et massifs
Qui marquaient d'un hourra leurs chutes r�guli�res
Et puis se retiraient en r�lant sur les pierres.
Et ce bruit m'enivrait; et pour �couter mieux
Je me voilai la face et je fermai les yeux.
Alors, en entendant les lames sur la gr�ve
Bouillonner et courir, et toujours, et sans tr�ve
S'�crouler en faisant ce fracas cadenc�,
Moi, l'humble observateur du rythme, j'ai pens�
Qu'il doit �tre en effet une chose sacr�e,
Puisque Celui qui sait, qui commande et qui cr�e,
N'a tir� du n�ant ces moyens musicaux,
Ces falaises au roc creus� par les �chos,
Ces sonores cailloux, ces stridents coquillages,
Incessamment heurt�s et roul�s sur les plages
Par la vague, pendant tant de milliers d'hivers,
Que pour que l'Oc�an nous r�cit�t des vers.


Matin d'octobre

C'est l'heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
� travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le ch�ne � sa feuille de cuivre,
L'�rable � sa feuille de sang.
Les derni�res, les plus rouill�es,
Tombent des branches d�pouill�es:
Mais ce n'est pas l'hiver encor.
Une blonde lumi�re arrose
La nature, et, dans l'air tout rose,
On croirait qu'il neige de l'or.


Mus�e de marine

Au Louvre, je vais voir ces d�licats mod�les
Qui montrent aux oisifs les richesses d'un port,
Je connais l'armement des vaisseaux de haut-bord
Et la voilure des avisos-hirondelles.
J'aime cette flottille avec ses bagatelles,
Le carr� d'Oc�an qui lui sert de support,
Ses petits canons noirs se montrant au sabord,
Et ses mille haubans fins comme des dentelles.
Je suis un loup de mer et sais appr�cier
Le blindage de cuivre et les ancres d'acier:
Car tous ces riens de bois, de ficelle et de li�ge
M'ont souvent fait trouver les dimanches bien courts.
Et, for�at de Paris d�s longtemps pris au pi�ge,
C'est l� que j'ai r�v� le voyage au long cours.


Nostalgie parisienne

Bon Suisse expatri�, la tristesse te gagne,
Loin de ton Alpe blanche aux �ternels hivers;
Et tu songes alors aux pr�s de fleurs couverts,
� la corne du p�tre, au loin, dans la montagne.
Lass� parfois, je fuis la ville comme un bagne,
Et son ciel fin, mir� dans la Seine aux flots verts.
Mais c'est l� que mes yeux d'enfant se sont ouverts,
Et le mal du pays me prend, � la campagne.
Le vrai fils de Paris ne regrette pas moins
Le relent du pav� que, toi, l'odeur des foins.
Montagnard nostalgique, -- il faut que tu le saches, --
Mon coeur, comme le tien, fid�le et casanier,
Souffre en exil, et l'air strident du fontainier
Me ferait fondre en pleurs ainsi qu'un Ranz des Vaches.

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Sat 11th Jan 2025, 2:07