Coriolan by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 4

M�N�NIUS.--Quoi donc! il me coupe la parole, cet homme-l�! Eh bien!
quoi? Voyons.

SECOND CITOYEN.--Si tous voyaient ce cormoran d'estomac, le gouffre du
corps humain, pr�tendre leur faire la loi...

M�N�NIUS.--Eh bien! apr�s?

SECOND CITOYEN.--Si les principaux agents se plaignaient de l'estomac,
qu'aurait-il � r�pondre?

M�N�NIUS.--Je vous le dirai, si vous pouvez m'accorder un peu de ce qui
est si rare chez vous, un peu de patience; vous la saurez, la r�ponse de
l'estomac.

SECOND CITOYEN.--Vous nous la faites bien attendre.

M�N�NIUS.--Remarquez bien ceci, mon ami. Notre grave estomac �tait
r�fl�chi, et nullement inconsid�r� comme ses accusateurs. Voici sa
r�ponse: �Il est vrai, mes amis, vous qui faites partie du corps,
dit-il, que je re�ois d'abord toute la nourriture qui vous fait vivre,
et cela est juste, car je suis l'entrep�t et le magasin du corps entier.
Mais si vous y r�fl�chissez, je renvoie tout par les fleuves de votre
sang jusqu'au coeur qui est la cour de l'�me, et jusqu'� la r�sidence du
cerveau: car les canaux qui serpentent dans l'homme, les nerfs les plus
forts, les veines les plus petites, re�oivent de moi cette nourriture
suffisante qui entretient leur vie, et quoique vous tous � la fois, mes
bons amis� (c'est l'estomac qui parle, �coutez-moi)...

SECOND CITOYEN.--Oui, oui. Bien! bien!

M�N�NIUS.--�Quoique vous ne puissiez pas voir tout de suite ce que je
distribue � chacun en particulier, je peux bien, pour r�sultat du compte
que je vous rends, conclure que vous recevez de moi la farine la plus
pure, et qu'il ne me reste � moi que le son.� Eh bien! qu'en dites-vous!

SECOND CITOYEN.--C'�tait une r�ponse. Mais quelle application en
ferez-vous?

M�N�NIUS.--Les s�nateurs de Rome sont ce bon estomac, et vous, vous �tes
les membres mutin�s. Examinez leurs conseils et leurs soins; pesez bien
toute chose dans l'int�r�t de l'�tat, vous verrez que tout le bien
public, auquel vous avez part, vous vient du s�nat, et jamais de
vous-m�mes.--Qu'en penses-tu, toi que je vois tenir dans cette assembl�e
la place du gros orteil dans le corps humain?

SECOND CITOYEN.--Du gros orteil, moi! comment cela?

M�N�NIUS.--Parce qu'�tant un des plus bas, des plus l�ches et des plus
pauvres partisans de cette belle r�volte, tu vas le premier en avant.
Mis�rable, toi qui es du sang le plus vil, tu es le premier � faire
courir les autres l� o� tu as quelque chose � gagner.--Allons, pr�parez
vos b�tons et vos massues. Rome et ses rats sont � la veille de se
battre: il y aura du mal pour un des deux partis. (_Ca�us Marcus
arrive_.)--Noble Marcius, salut!

MARCIUS.--Je vous remercie.--De quoi s'agit-il, coquins de factieux,
qui, en grattant la gale de vos pr�tentions, n'avez fait qu'une cro�te
de vous-m�mes?

SECOND CITOYEN.--Nous avons toujours vos douces paroles.

MARCIUS.--Celui qui t'adresserait de douces paroles serait un
flatteur qui m'inspirerait un sentiment au-dessous de l'horreur.--Que
demandez-vous, chiens hargneux, qui n'aimez ni la paix ni la guerre! La
guerre vous fait peur, la paix vous rend orgueilleux. Celui qui se fie �
vous, au lieu de trouver des lions, ne trouve que des li�vres; au lieu
de trouver des renards, ne trouve que des oies. Vous n'�tes pas plus
s�rs que le charbon sur la glace, ou que la gr�le au soleil. Votre vertu
consiste � �riger en homme vertueux celui que ses crimes soumettent aux
lois, et � blasph�mer contre la justice qu'on lui rend. Quiconque m�rite
la grandeur, m�rite votre haine. Vos affections ressemblent au go�t d'un
malade, dont les d�sirs se portent sur tout ce qui peut augmenter son
mal. S'appuyer sur votre faveur, c'est nager avec des nageoires de
plomb, c'est vouloir trancher le ch�ne avec des roseaux. Allez vous
faire pendre! Qu'on se fie � vous! Chaque minute vous voit changer de
r�solution, appeler grand l'homme qui nagu�re �tait l'objet de votre
haine, et donner le nom d'inf�me � celui que vous nommiez _votre
couronne_!--Quelle est donc la cause qui vous fait �lever, des
diff�rents quartiers de la ville, ces clameurs s�ditieuses contre
l'auguste s�nat? Lui seul, sous les auspices des dieux, vous tient
en respect: sans lui, vous vous d�voreriez les uns les autres.--Que
cherchent-ils?

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Books | Photos | Paul Mutton | Thu 9th Jan 2025, 14:59