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Page 3
TOUS.--Allons, allons.
PREMIER CITOYEN.--Doucement!--Qui s'avance vers nous?
(Survient M�n�nius Agrippa.)
SECOND CITOYEN.--Le digne M�n�nius Agrippa, un homme qui a toujours aim�
le peuple.
PREMIER CITOYEN.--Oui, oui, il est assez brave homme! Pl�t aux dieux que
tout le reste f�t comme lui!
M�N�NIUS.--Quel projet avez-vous donc en t�te, mes concitoyens? O�
allez-vous avec ces b�tons et ces massues?--De quoi s'agit-il, dites, je
vous prie?
SECOND CITOYEN.--Nos projets ne sont pas inconnus au s�nat; depuis
quinze jours il a vent de ce que nous voulons: il va le voir aujourd'hui
par nos actes. Il dit que les pauvres solliciteurs ont de bons poumons:
il verra que nous avons de bons bras aussi.
M�N�NIUS.--Quoi! mes bons amis, mes honn�tes voisins, voulez-vous donc
vous perdre vous-m�mes?
SECOND CITOYEN.--Nous ne le pouvons pas, nous sommes d�j� perdus.
M�N�NIUS.--Mes amis, je vous d�clare que les patriciens ont pour vous
les soins les plus charitables.--Le besoin vous presse; vous souffrez
dans cette disette: mais vous feriez aussi bien de menacer le ciel de
vos b�tons, que de les lever contre le s�nat de Rome dont les destins
suivront leur cours, et briseraient devant eux dix mille cha�nes plus
fortes que celles dont vous pourrez jamais l'enlacer. Quant � cette
disette, ce ne sont pas les patriciens, ce sont les dieux qui en sont
les auteurs: ce sont vos pri�res, et non vos armes qui peuvent vous
secourir. H�las! vos malheurs vous entra�nent � des malheurs plus
grands. Vous insultez ceux qui tiennent le gouvernail de l'�tat, ceux
qui ont pour vous des soins paternels, tandis que vous les maudissez
comme vos ennemis!
SECOND CITOYEN.--Des soins paternels? Oui, vraiment! Jamais ils n'ont
pris de nous aucun soin. Nous laisser mourir de faim, tandis que leurs
magasins regorgent de bl�; faire des �dits sur l'usure pour soutenir les
usuriers; abroger chaque jour quelqu'une des lois salutaires �tablies
contre les riches, et chaque jour porter de plus cruels d�crets pour
encha�ner, pour assujettir le pauvre! Si la guerre ne nous d�vore pas,
ce sera le s�nat: voil� l'amour qu'il a pour nous!
M�N�NIUS.--Votre malice est extr�me: il faut que vous en conveniez, ou
bien souffrez qu'on vous taxe de folie.--Je veux vous raconter un joli
conte. Peut-�tre l'aurez-vous d�j� entendu; mais n'importe, il sert �
mon but, et je vais le r�p�ter pour vous le faire mieux comprendre.
SECOND CITOYEN.--Je vous �couterai volontiers, noble M�n�nius; mais
n'esp�rez pas tromper nos maux par le r�cit d'une fable; cependant, si
cela vous fait plaisir, voyons, dites.
M�N�NIUS.--�Un jour tous les membres du corps humain se r�volt�rent
contre l'estomac. Voici leurs plaintes contre lui: ils disaient que,
comme un gouffre, il se tenait au centre du corps, oisif et inactif,
engloutissant tranquillement la nourriture, sans jamais partager le
travail des autres organes qui se fatiguaient � voir, � entendre, �
parler, � instruire, � marcher, � sentir, ayant tous leurs fonctions
mutuelles, et servant, en ministres laborieux, les d�sirs et les voeux
communs du corps entier. L'estomac r�pondit...�
SECOND CITOYEN.--Ah! voyons, seigneur, ce que l'estomac r�pondit.
M�N�NIUS.--Je vais vous le dire. �Il r�pondit, avec une sorte de
sourire, qui ne venait pas des poumons (car si je fais parler l'estomac,
je peux bien aussi le faire sourire), il r�pondit donc, avec d�dain,
aux membres mutin�s et m�contents qui, le voyant tout recevoir, lui
portaient une envie aussi raisonnable que celle qui vous anime contre
nos s�nateurs, parce qu'ils ne sont pas comme vous....
SECOND CITOYEN.--La r�ponse de votre estomac! quelle fut sa
r�ponse?--Ah! si la t�te majestueuse et faite pour la couronne; si
l'oeil, sentinelle vigilante; si le coeur, notre conseiller; le bras,
notre soldat; la jambe, notre coursier; la langue, notre trompette; si
tous les autres membres, et cette foule de menus organes qui soutiennent
et conservent notre machine; si tous...
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