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Page 60
--Italien! Italien! fleuve d�bord� qui roule au hasard, tu n'attends pas
que l'enthousiasme te p�n�tre pour l'exprimer, et tes transports peuvent
devancer le bonheur qui les fait na�tre! Tu connais toutes les ruses de
la s�duction, et tu parles de na�vet�!
--Oui, je suis na�f en travaillant � la victoire; le d�sir et l'espoir
me rendent �loquent, et je n'ai pas besoin de certitude pour �tre
audacieux. Qu'a donc d'humiliant un �chec de ce genre?
--Ah! tu l'ignores? Un refus de femme est pire que le soufflet d'un
homme.
--Sot pr�jug�!
--Non! La femme qui refuse se dit outrag�e par la pri�re.
--Fausse vertu! Tout cela est embrouill� et cauteleux chez vous, je le
vois bien. O vive la br�lante Italie!
--Tu m�prisais pourtant tes anciennes idoles quand tu disais tant�t, sur
le rempart: �Nos femmes aiment sans discernement, et vos sentiments, �
vous, sont des id�es!�
--Je croyais marcher � la d�couverte de la perfection; mais je vois avec
chagrin que l'esprit �touffe le coeur. Je reviens tout repentant et tout
contrit � mes souvenirs.
--Au fond, tu as peut-�tre raison! dit L�once en sortant d'une profonde
r�verie. Celle absence de d�licatesse vient de la richesse de votre
organisation; et je ne suis pas �tonn� que lady G... ait �t� entra�n�e
par cet abandon d'une �me f�conde apr�s avoir v�cu de subtilit�s
glac�es. Nous n'entendons peut-�tre rien � l'amour, et je reconnais que
ce qui m'arrive est m�rit�. Mais il est trop tard pour en profiter: le
charme est d�truit, et tu as tout g�t�, Teverino, en croyant me servir
et m'�clairer.
--Ne dites pas cela, L�once, vous n'en savez rien. La nuit porte
conseil, et demain vous serez calme. Demain, � deux heures apr�s midi,
une grande r�volution doit s'op�rer entre nous tous. Attendez jusque-l�
pour juger de vous-m�me.
--Que veux-tu dire?
--Rien, je veux dormir! dit Teverino en �teignant la lumi�re;
chargez-vous de m'�veiller demain, car je suis paresseux au lit comme un
cardinal.
Il parut bient�t profond�ment endormi, et L�once, r�duit � disputer avec
lui-m�me, s'effor�a en vain de l'imiter. Mais outre que son lit �tait
fort mauvais, et que ces grabats d'auberge lui semblaient aussi f�cheux
qu'ils paraissaient d�lectables � son compagnon, il demeura attentif,
malgr� lui, � tous les bruits ext�rieurs. Une vague inqui�tude le
d�vorait. Il s'attendait toujours � voir passer sur le rideau de sa
fen�tre, �clair� par la lune, l'ombre de Sabina, cherchant sur la
galerie l'occasion de se r�concilier avec Teverino.
Il commen�ait enfin � s'assoupir, lorsque des pas furtifs firent craquer
l�g�rement le plancher de la galerie; et se perdirent peu � peu. L�once
resta immobile, l'oreille au guet, l'oeil fix� sur Teverino, dont le lit
faisait face au sien; alors il vit distinctement le boh�mien se lever,
entr'ouvrir doucement la porte, s'assurer qu'une personne avait pass�
l�, et s'approcher de son lit pour voir s'il dormait. L�once feignit de
dormir profond�ment, et de ne pas sentir la main que Teverino agitait
devant ses yeux. Alors celui-ci s'habilla sans bruit et sortit avec
pr�caution.
--Mis�rable! tu m'as tromp�, se dit L�once. Eh bien! je d�couvrirai ta
ruse malgr� toi, et je couvrirai de honte cette femme impudique.
Il se releva, s'habilla avec pr�caution et suivit les traces de
l'imprudent marquis. La lune se couchait et la ville, �tait silencieuse.
XI.
VADE RETRO, SATANAS.
L�once avait fort bien not� dans sa m�moire de quel chiffre �tait
marqu�e la porte de Sabina; mais son trouble �tait si grand qu'il n'y
fit plus attention, et s'arr�ta devant la premi�re porte ouverte qui se
pr�senta devant lui. La petite chambre, dont il put voir l'int�rieur en
un clin d'oeil, avait deux lits et �tait �clair�e par une lampe. L'un
de ces lits venait d'�tre abandonn�: c'�tait celui de la n�gresse, le
personnage myst�rieux qui avait travers� la galerie. L'autre �tait une
couchette sangl�e, fort basse, o� reposait tranquillement Madeleine.
Teverino, debout dans la chambre, regardait avec inqui�tude, et bient�t
L�once le vit s'arr�ter devant le grabat de l'oiseli�re et la contempler
attentivement. L'enfant dormait du sommeil des anges; la lampe, plac�e
sur une table, �clairait sa figure paisible et les traits agit�s du
boh�mien. La porte, retombant � demi, cachait L�once, mais il pouvait
tout observer.
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