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Page 46
--Voyez, Signora! cria enfin le marquis en indiquant des lumi�res dans
le fond t�n�breux du paysage: voici la ville, une ville d'Italie!
IX.
PR�S DE L'AB�ME.
--Ne me dites pas le nom de cette ville, s'�cria Sabina, je l'apprendrai
assez t�t. Il me suffit de savoir que c'est une ville d'Italie pour que
mon imagination en fasse une merveille. Voyez, cher cur�, si cela ne
ressemble pas � un palais enchant�!
--Je ne vois, Madame, en v�rit�, que des chandelles qui luisent.
--Vous n'�tes gu�re po�te! Quoi! il ne vous semble pas que ces lumi�res
sont plus brillantes que d'autres lumi�res, que leur myst�rieux
rayonnement dans cette t�n�breuse profondeur nous promet quelque
surprise inou�e, quelque aventure nouvelle?
--Voici bien assez d'aventures comme cela pour aujourd'hui, dit le cur�;
et je n'en demande pas davantage.
C'�tait une modeste petite ville de la fronti�re, dont nous ne dirons
pas le nom au lecteur, de crainte de la d�po�tiser � ses yeux, s'il l'a,
par hasard, travers�e dans un jour de pluie et de mauvaise humeur; mais
quelle qu'elle soit, Sabina fut frapp�e de son caract�re italien, et sa
belle position en amphith��tre au revers des montagnes, dans une
r�gion abrit�e du vent du nord, chauff�e par les rayons du midi, et
incessamment lav�e par les eaux courantes, lui donnait un aspect de
propret�, de bonheur et un entourage de riche v�g�tation. La lune, en
se levant, montra des murailles blanches, des terrasses couronn�es de
pampres, des escaliers orn�s de vases de pierre o� l'alo�s �talait ses
ar�tes pittoresques, de petits clochers au toit arrondi et une foule de
boutiques remplies d'herbages et de fruits magnifiques �clair�s par des
lanternes en papier de couleur, qui en faisaient ressortir les riches
nuances et les contours transparents. Les rues �taient bord�es d'arcades
grossi�res sous lesquelles circulaient des passants de bonne humeur,
braves gens pour qui chaque beau soir d'�t� est une heure de f�te,
et qui saluaient de rires et de cris joyeux l'arriv�e d'une voiture
opulente. Une bande d'enfants demi-nus et de jeunes filles curieuses, la
chevelure orn�e de fleurs naturelles, suivit l'�quipage et assista au
d�barquement des voyageurs, devant l'h�tel _del Leon-Bianco_, sur la
place du March�-Neuf.
L'auberge �tait confortable, et la vue d'un r�ti copieux qui tournait au
milieu des flammes, commen�a � �claircir le front du cur�. Tandis qu'on
pr�parait les meilleures chambres, nos voyageurs virent se dresser
la table dans une salle basse, peinte � fresque, avec ce go�t
d'ornementation et cette charmante harmonie de couleurs qu'on retrouve
dans les plus mis�rables demeures de l'Italie septentrionale. Le cur�
n'oubliait pas ses truites et ses champignons. �'avait �t� pour lui
jusque-l� une fiche de consolation, et il n'avait cess� de r�p�ter
qu'avec _ce commencement de ch�re et de festin_, pourvu qu'on trouv�t
du feu, il n'y avait rien de d�sesp�r�. Teverino prit le tablier et le
bonnet blanc d'un marmiton et se mit fac�tieusement � l'oeuvre avec
l'abb�, dans la cuisine, pr�tendant avoir des secrets merveilleux dans
cet art. Madeleine aida la n�gresse � pr�parer la chambre, de lady G...
pendant que cette derni�re, pench�e au balcon de la salle avec L�once,
prenait plaisir � voir chanter et danser les enfants sur la place.
Quand les flambeaux furent allum�s et la table couverte de mets simples
et excellents, les convives se r�unirent, et L�once alla chercher
l'oiseli�re pour faire plaisir, disait-il, au marquis; mais Sabina ne
parut pas charm�e de cette persistance dans les douceurs de l'�galit�.
L'h�te se r�cria:
--Quoi, dit-il en servant le potage sur la table, la fille aux oiseaux
dans la compagnie de Vos Seigneuries illustrissimes? Oh! je la connais
bien, et plus d'une fois je l'ai fait d�ner gratis, � cause des jolis
tours qu'elle sait faire. Mais est-ce que tu nous am�nes toutes tes
bestioles, Madeleine? Je t'avertis que s'il leur faut � chacune un
couvert et un lit, je n'ai pas assez d'argenterie et d'oreillers dans ma
maison pour tant de monde. Allons, ma fille, va-t'en manger � la cuisine
avec les gens de Leurs Altesses: sans plaisanterie, je te trouverai bien
un petit coin dans le grenier � paille pour te faire dormir.
--Dans le grenier � paille, avec les muletiers et les palefreniers sans
doute? dit le cur�. Si c'est l� la vie que vous menez, Madeleine, je
n'ai pas tort de dire que votre vagabondage vous m�nera loin.
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