Teverino by George Sand


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Page 39

Mais bient�t la peur fit place en elle � une sorte de courage exalt�;
car elle vit que L�once �tait quelque peu jaloux de l'incroyable adresse
du marquis, et comme, apr�s tout, le danger �tait vaincu � chaque
instant, elle y trouva une nouvelle occasion d'admirer Teverino, qui se
retournait souvent vers elle, comme pour puiser de nouvelles forces dans
son approbation.

--Il va comme un fou! disait L�once en mesurant l'ab�me, et nous allons
bien, pourvu que nous allions longtemps ainsi. N'avez-vous point peur,
Milady, et voulez-vous que j'essaie de le calmer?

--De quoi voulez-vous que j'aie peur? r�pondait-elle en regardant
l'ab�me � son tour, avec une superbe indiff�rence, votre ami n'est-il
pas magicien? Nous sommes port�s par le miracle, et nous pourrions le
suivre sur les eaux, si nous avions tous la foi que j'ai en lui.

--C'est du fanatisme, Madame, que vous avez pour le marquis!

--Vous n'en avez pas moins, puisque vous lui avez confi� vos destin�es
et les n�tres!

--Je vous avoue qu'il va en toutes choses beaucoup plus vite que je ne
pouvais le pr�voir et qu'il est comme ivre du plaisir furibond que lui
cause tant de succ�s.

--C'est une nature �nergique, un courage de lion, dit Sabina piqu�e
de ce reproche. Ce danger me passionne, et, de tout ce que vous avez
invent� aujourd'hui, voil� ce qui m'a le plus amus�.

--En ce cas, redoublons la dose! Marche donc, Marquis! tu t'endors!

Teverino donna un tel �lan, que le cur� se renversa au fond de la
voiture, aux trois quarts �vanoui de peur, et ne songea plus qu'� dire
son _In manus_.

Sabina fit un �clat de rire, la n�gresse un signe de croix. Quant
� Madeleine, elle �tait v�ritablement la seule vraiment brave et
compl�tement indiff�rente au danger. Elle regardait les nuages d'or du
couchant o� passaient et repassaient les vautours, agit�s par l'approche
du soir.



VIII.

ITALIAM! ITALIAM!

Cependant les chevaux s'�tant un apais�s dans une mont�e, le cur� reprit
l'usage de ses sens. Le pr�cipice avait disparu, et la voiture suivait
une tranch�e �troite, assez mal entretenue, mais o� une chute ne pouvait
plus avoir de suites aussi graves que le long de la rampe.

--O� sommes-nous donc � pr�sent? dit le saint homme un peu soulag�. Je
ne connais plus rien au pays; la vue est born�e de toutes parts. Mais,
autant que je puis m'orienter, nous ne marchons gu�re du c�t� de mon
clocher.

--Soyez tranquille, l'abb�! dit Teverino; tout chemin conduit � Rome, et
en suivant cette traverse un peu cahoteuse, nous �vitons un long circuit
de la rampe.

--Si nous pouvons passer le torrent, objecta Madeleine avec
tranquillit�.

--Qui parle de torrent? s'�cria le marquis. Est-ce toi petite?

--C'est moi, reprit la jeune fille. Si les eaux sont basses, nous le
traverserons. Sinon...

--Sinon, nous passerons sur le pont.

--Un pont pour les pi�tons, un pont � escalier?

--Nous y passerons; je le jure par Mahomet!

--Je le veux bien, moi! dit l'insouciante Madeleine.

--Et moi, je jure par le Christ que je mettrai pied � terre, et que je
passerai le dernier, pensa le cur�.

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 3:25