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Page 35
--C'est le pr�jug� de beaucoup de paysans, dit le cur�, m�me dans les
r�gions o� la connaissance des esp�ces comestibles pourrait leur fournir
une nourriture saine et succulente.
L�once passa assez pr�s de Sabina pour qu'elle p�t le rappeler si le
t�te-�-t�te lui d�plaisait. Elle ne le fit point, et ne parut m�me
pas le voir. Quant au cur�, il faisait bon march� de toutes choses,
lorsqu'il avait en t�te quelque amusement champ�tre, ou l'attrait de
quelque friandise.
Perdu dans le taillis de ch�nes, L�once se trouva bient�t s�par� du
cur�, que l'ardeur de la d�couverte emportait parmi les broussailles,
et dont la pr�sence ne se trahissait plus que de loin en loin, par des
exclamations d'enthousiasme, lorsqu'un nouveau groupe de champignons
s'offrait � sa vue. Madeleine avait docilement suivi le jeune homme et
lui pr�sentait son grand chapeau de paille en guise de panier; mais
L�once n'y mettait que des fleurs de gentiane et des feuilles de baume.
L'oiseli�re, �tait pr�occup�e, et, un instant, il crut voir des larmes
furtives briller dans ses paupi�res blondes.
--Qu'as-tu, ma ch�re enfant? lui dit-il en prenant son bras qu'il passa
sous le sien; quelque souci int�rieur te pers�cute?
--Ne faites pas attention, mon bon seigneur, r�pondit la jeune fille;
c'est une folie qui me passe par l'esprit.
--Quoi donc? dit L�once en pressant son petit bras contre sa poitrine.
--C'est que, voyez-vous, reprit-elle ing�nument, mon bon ami est parti
ce matin avant le jour pour la fronti�re.
--Il te quitte?
--Oh! Dieu veuille que non! je ne crois pas cela. Il s'est charg�
d'aller reconna�tre un passage qu'il a aper�u et que mon fr�re pr�tend
impraticable. Lui assure, au contraire, que ce serait mieux pour faire
passer la contrebande, et comme il ne veut pas nous �tre � charge, comme
le m�tier le tente, et qu'il pr�tend aider mon fr�re � faire quelque
beau coup, il a promis de revenir ce soir et de rapporter une bonne
nouvelle; mais moi j'ai peur qu'il ne revienne point, et je ne fais que
prier Dieu tout bas. C'est ce qui me donne envie de pleurer.
--Ce passage est dangereux, sans doute, et tu crains qu'il ne s'expose
trop?
--Ce n'est pas cela. Ce passage est dangereux, puisque mon fr�re le
regarde comme impossible; mais mon ami est si adroit et si prudent qu'il
s'en tirera.
--Que crains-tu donc?
--Que sais-je? Ne me le demandez pas, je ne peux pas vous le dire.
--Je te le dirai, moi. Tu crains qu'il ne t'aime plus. Qu'as-tu fait de
ta confiance de ce matin?
--J'ai tort, n'est-ce pas?
--Je ne sais. Mais ne pourrais-tu te consoler, pauvrette?
--Je ne sais pas, Monsieur, r�pondit Madeleine d'un ton et avec un
regard vers le ciel, qui n'exprimaient pas le doute de l'inconstance
provocante, mais l'effroi de l'inexp�rience en face de la douleur.
--Tu ne le sais pas, en effet, reprit L�once, attentif � sa physionomie,
et tu sens que si c'�tait possible, ce serait du moins bien difficile.
--Cela ne me parait pas possible du tout. Mais Dieu seul conna�t les
miracles qu'il peut faire, et on dit que, quand on le prie de tout son
coeur, il ne vous refuse rien.
--Ton premier mouvement serait donc de le prier pour qu'il te d�livr�t
de ton amour? Et c'est l� sans doute ce que tu fais maintenant?
--Non, Monsieur, je ne le ferais que si j'�tais s�re de n'�tre plus
aim�e; car si je demandais maintenant de devenir m�chante pour quelqu'un
qui m'est bon, je demanderais quelque chose que Dieu ne pourrait
m'accorder quand m�me il le voudrait.
--Tu penses que c'est un devoir d'aimer qui nous aime?
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