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Page 34
--C'est convenu sur l'honneur, dit L�once.
En tournant, par derri�re le bosquet o� la voiture �tait abrit�e, L�once
et Teverino parvinrent � replacer la valise sous le coffre de devant,
sans avoir �t� aper�us.
--Laissez-moi aller � la d�couverte et attendez-moi, dit L�once; et,
comme il s'avan�ait sur le chemin, il vit venir � lui Madeleine toute
haletante, et portant le hamac.
--Son Altesse vous attend et s'impatiente beaucoup, dit-elle; elle m'a
charg�e de vous retrouver et de dire � Votre Seigneurie qu'elle s'ennuie
consid�rablement. Tenez! la voil� d�j� qui traverse l'eau! Moi, je vais
mettre ceci dans la voiture.
L�once courut offrir la main � Sabina sans s'inqui�ter de laisser
Madeleine rencontrer Teverino, et sans se demander si elle ne pouvait
pas fort bien avoir d�j� vu ce vagabond errer dans le pays. Le hasard
parut servir ses projets; car � peine eut-il pr�venu Sabina qu'il avait
un de ses amis � lui pr�senter, que Teverino sortit du bosquet, suivi �
distance par l'oiseli�re, qui le regardait curieusement et semblait le
voir pour la premi�re fois.
VII.
A TRAVERS CHAMPS.
--C'est le marquis Tiberino de Montefiori, dit L�once; un fid�le ami que
j'�tais bien s�r de rencontrer, cherchant des fleurs pour son magnifique
herbier des Alpes, et un aimable compagnon de route que la Providence
nous envoie, si vous daignez l'agr�er, et lui faire l'honneur d'�tre
admis dans votre cort�ge.
La belle figure et la bonne gr�ce du marquis Tiberino chass�rent
l'humeur qui obscurcissait le front de lady G...
--Je suis bien forc�e de vous ob�ir en tout, dit-elle tout bas � L�once,
puisque vous �tes mon docteur et mon ma�tre aujourd'hui; et il faut que
j'accepte vos prescriptions sans y regarder de trop pr�s.
--Vous n'aurez pas beaucoup de m�rite cette fois, dit L�once, et bient�t
j'en appellerai � vous-m�me. Marquis, offre ton bras � milady; je vais
t�cher de rep�cher notre cur� et ses truites.
Le cur� avait fait merveille, et, acharn� � ses nombreuses conqu�tes, il
oubliait l'heure et ses paroissiens, et son office, et sa gouvernante.
Il ne fallait plus lui parler de tout cela. En voyant fr�tiller sur
l'herbe le ventre d'argent sem� de rubis de ses belles truites, il
bondissait lui-m�me comme une grenouille, et l'on voyait briller dans
ses gros yeux ronds la joie innocente de l'homme d'�glise, qui porte une
passion fougueuse dans les _amusements permis_. L�once l'aida � faire
une caque de joncs et d'osier pour emporter ses poissons, et ainsi
emprisonn�s, on les repla�a vivants dans l'eau, apr�s avoir assujetti le
filet verdoyant avec de grosses pierres.
--Je vous invite � souper ce soir � mon presbyt�re, s'�criait le cur�;
elles seront d�licieuses, surtout s'il vous reste encore de ce bon vin
de tant�t pour les arroser.
--J'ai encore bien mieux, dit L�once; j'ai aper�u, dans un taillis de
ch�nes, de superbes oronges, des chanterelles succulentes, des ceps
�normes, et je venais vous chercher pour m'aider � les cueillir.
--Ah! Monsieur! reprit le cur�, rouge d'enthousiasme, courons-y
avant que les p�tres descendent chercher leurs vaches. Les ignorants
�craseraient sous leurs pieds ces mirifiques champignons dont il faut
nous emparer absolument. Vous avez bien fait de m'attendre; je connais
toutes les esp�ces alimentaires, et le bollet surtout exige une grande
d�licatesse d'observations, � cause de la quantit� de cousins-germains
qu'il poss�de dans la classe des v�n�neux.
--Que Panurge s'en tire comme il pourra! se dit L�once en voyant
Teverino assis avec Sabina sur un groupe de rochers � quelque distance.
S'il dit quelque sottise, je ne veux pas en avoir la honte, et j'aime
mieux subir les r�sultats de l'�preuve que de les affronter.
Il emmena le cur� et Madeleine, qui parut pourtant ne les suivre qu'�
regret, sous pr�texte que tous les champignons �taient empoisonn�s et ne
pouvaient servir qu'� tuer les mouches.
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