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Page 16
--Ah, pardon, monsieur le cur�, dit un jeune chevrier qui s'�tait
d�tach� du groupe des enfants, et qui �coutait la conversation des
nobles convives. Depuis quelque temps, Madeleine apprivoise les aigles:
je l'ai vu. Son esprit va toujours en augmentant, et bient�t elle
apprivoisera les ours, j'en suis s�r.
--Non, non, jamais, r�pondit l'oiseli�re avec une sorte d'effroi et de
d�go�t peinte dans tous ses traits. _Mon esprit ne s'accorde qu'avec ce
qui vole dans l'air._
--Eh bien, que vous disais-je? s'�cria L�once frapp� de cette parole.
Elle sent, bien qu'elle ne puisse en rendre compte ni aux autres, ni
� elle-m�me, que d'ind�finissables affinit�s donnent de l'attrait �
certains �tres pour elle. Ces rapports intimes sont des merveilles � nos
yeux, parce que nous ne pouvons en saisir la loi naturelle, et le monde
des faits physiques est plein de ces miracles qui nous �chappent.
Soyez-en certain, monsieur le cur�, le diable n'est pour rien dans ces
particularit�s; c'est Dieu seul qui a le secret de toute �nigme et qui
pr�side � tout myst�re.
--A la bonne heure, dit le cur� assez satisfait de cette explication.
A votre sens, il y aurait donc des rapports inconnus entre certaines
organisations diff�rentes? Peut-�tre que celle petite exhale une odeur
d'oiseau perceptible seulement � l'odorat subtil de ces volatiles?
--Ce qu'il y a de certain, dit Sabina en riant, c'est qu'elle a un
profil d'oiseau. Son petit nez recourb�, ses yeux vifs et saillants, ses
paupi�res mobiles et p�les, joignez � cela sa l�g�ret�, ses bras agiles
comme des ailes, ses jambes fines et fermes comme des pattes d'oiseau,
et vous verrez qu'elle ressemble � un aiglon.
--Comme il vous plaira, dit Madeleine, qui paraissait �tre dou�e d'une
rapide intelligence et comprendre tout ce qui se disait sur son compte.
Mais, outre le don de me faire aimer, j'ai aussi celui de faire
comprendre; j'ai la science, et je d�fie les autres de d�couvrir ce que
je sais. Qui de vous dira � quelle heure on peut se faire ob�ir et �
quelle heure on ne le peut pas? quel cri peut �tre entendu de bien loin?
en quels endroits il faut se mettre? quelles influences il faut �carter?
quel temps est propice? Ah! monsieur le cur�, si vous saviez persuader
les gens comme je sais attirer les b�tes, votre �glise serait plus riche
et vos saints mieux f�t�s.
--Elle a de l'esprit, dit le cur� bourru, qui �tait au fond un bourru
bienfaisant et enjou�, surtout _apr�s boire;_ mais c'est un esprit
diabolique, et il faudra, quelque jour, que je l'exorcise. En attendant,
Madelon, fais venir tes aigles.
--Et o� les prendrai-je � cette heure? r�pondit-elle avec malice.
Savez-vous o� ils sont, monsieur le cur�? Si vous le savez, dites-le,
j'irai vous les chercher.
--Vas-y, toi, puisque tu pr�tends le savoir.
--Ils sont o� je ne puis aller maintenant. Je vois bien, monsieur le
cur�, que vous ne le savez pas. Mais si vous voulez venir ce soir avec
moi, au coucher du soleil, et si vous n'avez pas peur, je vous ferai
voir quelque chose qui vous �tonnera.
Le cur� haussa les �paules; mais l'ardente imagination de Sabina
s'empara de cette fantaisie.--J'y veux aller, moi, s'�cria-t-elle, je
veux avoir peur, je veux �tre �tonn�e, je veux croire au diable et le
voir, si faire se peut!
--Tout doux! lui dit L�once � l'oreille, vous n'avez pas encore ma
permission, ch�re malade.
--Je vous la demande, je vous l'arrache, docteur aimable.
--Eh bien, nous verrons cela; j'interrogerai la magicienne, et je
d�ciderai comme il me conviendra.
--Je compte donc sur votre d�sir, sur votre promesse de m'amuser. En
attendant, n'allons-nous pas retourner � la villa pour voir comment
mylord G... aura dormi?
--Si vous avez des volont�s arr�t�es, je vous donne ma d�mission.
--A Dieu ne plaise! Jusqu'ici je n'ai pas eu un instant d'ennui. Faites
donc ce que vous jugerez opportun; mais o� que vous me conduisiez,
laissez-moi emmener la fille aux oiseaux.
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