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Page 5
Mais l'int�r�t & une politique mal entendue viennent leur opposer
diverses objections, dont une seule a besoin d'�tre combattue un moment.
�En supposant que la France & l'Angleterre abandonnassent ensemble le
commerce des esclaves, les autres Nations de l'Europe le continueroient
� notre d�triment, les Espagnols qui ont ouvert leurs ports de
l'Am�rique m�ridionale aux �trangers pour les engager � y porter des
esclaves, profiteroient de notre abandon pour peupler leurs Colonies:
les Am�ricains y ont d�j� port� plusieurs cargaisons de N�gres�.
Sans admettre pour cela cette triste politique qui veut toujours ne
fonder notre prosp�rit� que sur le d�p�rissement de nos voisins, on peut
r�pondre � cette objection:
Que si c'est bien fait d'abolir la Traite, si ce parti nous est
avantageux, les autres nous imiteront, ou ils auront tort de ne pas le
faire.
Que les Espagnols plus qu'aucune autre Nation, sont dans le cas de
perdre � cette mauvaise politique de peupler les Colonies de N�gres
nouveaux, tandis qu'ils n�gligeroient & opprimeroient cette immense
population d'indig�nes dont ils pourroient tirer un parti avantageux par
la douceur & la mod�ration, & par une sage administration;
Qu'il est tr�s-raisonnable de penser que le parti pris � la fois par
l'Angleterre & par la France, de cesser la Traite des esclaves en
Afrique, & d'�tablir dans ces contr�es d'autres moyens de commerce,
causera dans les id�es de ces peuples une r�volution qui rendra plus
difficile, ou m�me fera cesser la Traite des esclaves.--N'avons-nous pas
d�j� vu un _Marabout_, Souverain Religieux de ces contr�es, interdire
dans ses �tats, par esprit de morale & de religion, le commerce des
esclaves, en gr�ver le passage � travers ses terres par de forts droits
& p�ages. La raison peut �tre long-tems offusqu�e; mais quand elle
commence � se faire jour ses progr�s sont rapides.
DEUXI�ME MOYEN.
_Affranchissement des Esclaves Domestiques
& autres des Bourgs & Villes._
Puisque la politique & l'int�r�t ne peuvent soutenir la n�cessit�
d'avoir des esclaves qu'en pr�tendant qu'ils sont indispensables aux
grandes cultures des Colonies, & � la fabrication du Sucre entr'autres,
on ne peut pas dire avec le moindre fondement que des Esclaves soient
n�cessaires dans les Villes & Bourgs, au service domestique, au travail
des Boutiques & des Magasins, � assister les Ouvriers & Entrepreneurs.
Quel abus au contraire, qu'un Matelot parvenu, qu'un simple ouvrier, d�s
qu'ils peuvent �pargner 1000 � 1200 livres, soient � l'instant habiles �
poss�der un autre homme ou femme en toute propri�t�, � les traiter avec
d�dain, � s'en faire servir arbitrairement, � les accabler de coups au
moindre caprice, � les louer � d'autres pour en faire � leur gr�? Quelle
indignit� & quelle d�gradation � la nature humaine, que cet usage, si
g�n�ral dans les Villes & Bourgs des Colonies, pour la plupart
des Blancs, d'acheter des femmes, bien plus souvent dans des vues
m�prisables, que pour le service domestique, de leur donner ensuite la
libert� pour r�compense de leurs vices! ou (ce qui est encore pis) de
les revendre au moindre caprice ou m�contentement!
Loin que cette partie d'Esclaves serve au progr�s & au maintien des
Colonies, il est ais� de voir qu'elle est infiniment nuisible � la
police, au bon ordre, & aux moeurs; qu'elle est destructive de la
population, & que ce sont autant de bras enlev�s aux cultures.
Un premier pas tr�s-essentiel � faire, apr�s l'abolition de la Traite,
paro�troit donc �tre celui de renvoyer � la culture, ou d'affranchir
sans exception quelconque, tous les Esclaves Domestiques, Journaliers,
Ouvriers & autres, des Villes & Bourgs.
Les Habitans gagneroient � cette disposition une augmentation de bras:
qu'arriveroit-il? des gens qui vivent uniquement dans les Villes, du
tribut qu'ils re�oivent de 2 ou 3 esclaves seroient oblig�s de les
revendre, ou de chercher avec eux dans la culture des moyens de
subsister. Quiconque conno�t bien les Colonies, sait que la saine
Administration cherche toujours, mais sans succ�s, � diminuer le nombre
par-tout trop grand des N�gres de journ�es, comme tr�s-nuisible � bien
des �gards.
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