Le nain noir by Sir Walter Scott


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Page 41

L'enl�vement de sa fille lui causa un d�sespoir qui, suivant
l'expression de l'honn�te Dixon, aurait attendri le coeur d'une
pierre. Il se mit � la poursuite des ravisseurs, parcourut tous
les d�tours du bois, et fit tant de recherches inutiles, qu'il se
passa un temps assez consid�rable avant qu'il v�nt donner l'alarme
au ch�teau.

Sa conduite et ses discours annon�aient le d�sespoir et
l'�garement.--Ne me parlez pas, sir Fr�d�ric, dit-il au baronnet
qui demandait des d�tails sur cet �v�nement, vous n'�tes pas p�re,
vous ne pouvez sentir ce que j'�prouve. C'est ma fille, fille peu
soumise, � la v�rit�, mais enfin c'est ma fille, ma fille unique!
O� est miss Ilderton? Elle ne doit pas �tre �trang�re � cette
aventure; c'est un de leurs complots. Dixon, appelle M. Ratcliffe,
qu'il vienne sans perdre une seule minute.

Ce M. Ratcliffe entrait � l'instant m�me dans l'appartement.

--Courez donc, Dixon, continua Ellieslaw; dites-lui que j'ai
besoin de le voir pour une affaire tr�s urgente.--Ah! vous
voil�, mon cher monsieur, lui dit-il comme s'il l'apercevait �
l'instant; c'est de vous seul que j'attends de sages conseils dans
cette malheureuse circonstance.

--Qu'est-il donc arriv�, monsieur, qui puisse vous agiter ainsi?
dit M. Ratcliffe d'un air grave.

Tandis qu'Ellieslaw lui conte, avec d�tail et avec le ton et les
gestes d'un homme d�sesp�r�, la rencontre qu'il venait de faire,
nous allons faire conna�tre � nos lecteurs les relations qui
existaient entre ces deux personnages.

D�s sa premi�re jeunesse, M. Vere d'Ellicslaw avait men� une vie
tr�s dissip�e. Une ambition d�mesur�e et qui s'inqui�tait peu des
moyens � employer pour parvenir � son but avait marqu� le milieu
de sa carri�re. Quoique d'un caract�re naturellement avare et
sordide, aucune d�pense ne lui co�tait quand il s'agissait de
satisfaire ses passions. Ses affaires se trouvaient d�j� fort
embarrass�es, quand il fit un voyage en Angleterre. Il s'y maria,
et le bruit se r�pandit que son �pouse lui avait apport� une
fortune consid�rable. Il passa plusieurs ann�es dans ce pays, et,
quand il revint en �cosse, il �tait veuf et accompagn� de sa
fille, alors �g�e de dix ans. Depuis ce moment il s'�tait livr� �
des d�penses plus excessives que jamais, et l'on supposait
g�n�ralement qu'il devait avoir contract� des dettes
consid�rables.

Il n'y avait que quelques mois que M. Ratcliffe �tait venu r�sider
au ch�teau d'Ellieslaw, du consentement tacite du ma�tre du logis,
mais �videmment � son grand d�plaisir. D�s le moment de son
arriv�e, il exer�a sur lui et sur la conduite de ses affaires une
influence incompr�hensible, mais indubitable. C'�tait un homme �g�
d'environ soixante ans, d'un caract�re grave, s�rieux et r�serv�.
Tous ceux � qui il avait occasion de parler d'affaires rendaient
justice � l'�tendue de ses connaissances. En toute autre occasion
il parlait peu; mais quand il le faisait, il montrait un esprit
actif et cultiv�.

Avant de fixer sa r�sidence au ch�teau, il y avait fait des
visites assez fr�quentes. Ellieslaw, qui recevait toujours avec
hauteur et d�dain ceux qu'il regardait comme ses inf�rieurs, lui
t�moignait toujours les plus grands �gards, et m�me de la
d�f�rence. Cependant son arriv�e lui semblait toujours � charge,
et il paraissait respirer plus librement apr�s son d�part. Il fut
donc impossible Je ne pas remarquer le m�contentement avec lequel
il le vit se fixer chez lui, et il montrait autant de contrainte
en sa pr�sence que de confiance en ses lumi�res. Ses affaires les
plus importantes �taient r�gl�es par M. Ratcliffe. Ellieslaw ne
ressemblait pourtant pas � ces hommes riches, qui, trop indolents
pour s'occuper de leurs affaires, se d�chargent volontiers de ce
soin sur un autre; mais on voyait en beaucoup d'occasions qu'il
renon�ait � son opinion pour adopter celle de M. Ratcliffe, que
celui-ci exprimait toujours franchement et sans r�serve.

Rien ne mortifiait plus M. Ellieslaw que de voir que des �trangers
s'apercevaient de l'esp�ce d'empire que cet homme exer�ait sur
lui. Lorsque sir Fr�d�ric ou quelque autre de ses amis lui en
faisait l'observation, tant�t il leur r�pondait avec un ton de
hauteur et d'indignation, tant�t il s'effor�ait de tourner la
chose en plaisanterie.--Ce Ratcliffe sait combien il m'est
n�cessaire, disait-il: sans lui, il me serait impossible de g�rer
mes affaires d'Angleterre; mais, au fond, c'est l'homme le plus
instruit et le plus honn�te qu'on puisse trouver.

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 15:24