Le nain noir by Sir Walter Scott


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Page 2

Le fermier revint � l'heure dite, et avec lui Christy Wilson, leur
diff�rend ayant �t� termin� sans qu'ils eussent eu recours aux
messieurs en robes longues. Mon digne et savant patron ne manqua
pas de se trouver � leur arriv�e, autant pour entendre les contes
promis, que pour les rafra�chissements dont il avait �t� question,
quoiqu'il soit reconnu pour �tre tr�s mod�r� sur l'article de la
bouteille.

Notre h�te se joignit � nous, et nous rest�mes autour de la table
jusqu'au soir, assaisonnant la liqueur avec maintes chansons et
maints contes. Le dernier incident que je me rappelle fut la chute
de mon savant et digne patron, qui tomba de sa chaise en concluant
une longue morale sur la temp�rance par deux vers du gentil berger
(Pastorale de Ramsay), qu'il appliqua tr�s heureusement �
l'ivresse, quoi que le po�te parle de l'avarice:

�En avez-vous assez, dormez tranquillement;

�Le superflu n'est bon qu'� causer du tourment.�

Dans le cours de la soir�e, le Nain noir n'avait pas �t� oubli�:
le vieux berger Bauldy nous fit sur ce personnage un grand nombre
d'histoires qui nous int�ress�rent vivement. Il parut aussi, avant
que nous eussions vid� le troisi�me bol de punch, qu'il y avait
beaucoup d'affectation dans le scepticisme pr�tendu de notre
fermier, qui croyait sans doute qu'il ne convenait pas � un homme
faisant une, rente annuelle de trois cents livres de croire les
traditions de ses anc�tres; mais au fond du coeur il y avait foi.
Selon mon usage, je poussai plus avant mes recherches, en
m'adressant � d'autres personnes qui connaissaient le lieu o�
s'est pass�e l'histoire suivante, et je parvins heureusement � me
faire expliquer certaines circonstances qui mettent dans leur vrai
jour les r�cits exag�r�s des traditions vulgaires.


CHAPITRE II


�Vous voulez donc, passer pour Hearne le chasseur?�
Shakespeare. (Les Joyeuses Femmes de Windsor.)
(Dans la pi�ce d'o� ce vers est tir�, on persuade Falstaff de se
faire passer pour Hearne le chasseur, esp�ce d'esprit qui revient,
dans la for�t de Windsor. C'est une des mystifications dont le
pauvre chevalier est la dupe.)

Dans un des cantons les plus recul�s du sud de l'�cosse (L'auteur
d�signe ici le comt� de Roxhurgh), o� une ligne imaginaire, trac�e
sur le froid sommet des hautes montagnes, s�pare ce pays du
royaume voisin, un jeune homme, nomm� Halbert ou Hobby Elliot,
fermier ais� qui se vantait de descendre de l'ancien Martin Elliot
de la tour de Preakin, si fameux dans les traditions et les
ballades nationales des fronti�res (Mentionn� dans les Chants
populaires de l'�cosse (Border-Minstrerlsy)), revenait de la
chasse et regagnait son habitation. Les daims, autrefois si
multipli�s dans ces montagnes solitaires, �taient bien diminu�s.
Ceux qui restaient, en petit nombre, se retiraient dans des
endroits presque inaccessibles o� il �tait fort difficile de les
atteindre, quelquefois m�me dangereux de les poursuivre. Il y
avait cependant encore plusieurs jeunes gens du pays qui se
livraient avec ardeur � cette chasse, malgr� les p�rils et les
fatigues qui y �taient attach�s. L'�p�e des habitants des
fronti�res avait dormi dans le fourreau, depuis la pacifique union
des deux couronnes, sous le r�gne de Jacques, premier roi de ce
nom qui occupa le tr�ne de la Grande-Bretagne; mais il restait
dans ces contr�es des traces de ce qu'elles avaient �t� nagu�re.
Les habitants, dont les occupations paisibles avaient �t� tant de
fois interrompues par les guerres civiles pendant le si�cle
pr�c�dent, ne s'�taient pas encore faits compl�tement aux
habitudes d'une industrie r�guli�re. Ce n'�tait encore que sur une
tr�s petite �chelle que l'exploitation des b�tes � laine �tait
�tablie, et l'on s'occupait principalement � �lever le gros
b�tail. Le fermier ne songeait qu'� semer la quantit� d'orge et
d'avoine n�cessaire aux besoins de sa famille; et le r�sultat d'un
pareil genre de vie �tait que bien souvent lui et ses domestiques
ne savaient que faire de leur temps. Les jeunes gens l'employaient
� la chasse et � la p�che; et, � l'ardeur avec laquelle ils s'y
livraient, on reconnaissait encore l'esprit aventureux qui jadis
guidait les habitants du Border dans leurs d�pr�dations.

Les plus hardis parmi les jeunes gens de la contr�e, � l'�poque o�
commence cette histoire, attendaient avec plus d'impatience que de
crainte une occasion d'imiter les exploits guerriers de leurs
anc�tres dont le r�cit faisait une partie de leurs amusements
domestiques. L'acte de s�curit� publi� en �cosse, avait donn�
l'alarme � l'Angleterre, en ce qu'il semblait menacer les deux
royaumes d'une s�paration in�vitable, apr�s la mort de la reine
Anne. Godolphin, qui �tait alors � la t�te de l'administration
anglaise, comprit que le seul moyen d'�carter les malheurs d'une
guerre civile �tait de parvenir � l'incorporation et � l'unit� des
deux royaumes. On peut voir dans l'histoire de cette �poque
comment cette affaire fut conduite, et combien on fut loin de
pouvoir esp�rer d'abord les heureux r�sultats qui en furent la
suite. Il suffit, pour l'intelligence de notre r�cit, de savoir
que l'indignation fut g�n�rale en �cosse, quand on y apprit �
quelles conditions le parlement de ce royaume avait sacrifi� son
ind�pendance. Cette indignation donna naissance � des ligues, �
des associations secr�tes, et aux projets les plus extravagants.
Les Cam�roniens m�mes, qui regardaient avec raison les Stuarts
comme leurs oppresseurs, �taient sur le point de prendre les armes
pour le r�tablissement de cette dynastie; et les intrigues
politiques de cette �poque pr�sentaient l'�trange spectacle des
papistes, des �piscopaux et des presbyt�riens, cabalant contre le
gouvernement britannique, et pouss�s par un m�me ressentiment des
outrages de la patrie commune. La fermentation �tait universelle,
et comme la population de l'�cosse avait �t� exerc�e au maniement
des armes, depuis la proclamation de l'acte de s�curit�, elle
n'attendait que la d�claration de quelques-uns des chefs de la
noblesse qui voulussent diriger le soul�vement, pour se porter �
des actes hostiles. C'est � cette �poque de confusion g�n�rale que
commence notre histoire.

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Books | Photos | Paul Mutton | Thu 25th Apr 2024, 10:47