Le nain noir by Sir Walter Scott


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Page 1

--Quelles nouvelles? dit le fermier; d'assez mauvaises, je crois;
si nous pouvons sauver les brebis, ce sera beaucoup; quant aux
agneaux, il faudra les laisser aux soins du Nain noir.

--Oui, oui, ajouta le vieux berger (car c'en �tait un) en hochant
la t�te, le Nain aura beaucoup � faire avec les morts ce
printemps.

--Le Nain noir! dit mon savant ami et patron Jedediah
Cleishbotham; et quel personnage est celui-l�?

--Allons donc, mon brave homme, vous devez avoir entendu parler
du bon Elsy, le Nain noir, ou je me trompe fort... Chacun raconte
son histoire � son sujet; mais ce ne sont que des folies, et je
n'en crois pas un mot depuis le commencement jusqu'� la fin,

--Votre p�re y croyait bien, dit le vieux berger, �videmment
f�ch� du scepticisme de son ma�tre.

--Oui, sans doute, Bauldy; mais c'�tait le temps des t�tes noires
(Black-faces, loups-garous); on croyait alors � tant d'autres
choses curieuses qu'on ne croit plus aujourd'hui.

--Tant pis, tant pis, reprit le vieillard; votre p�re, je vous
l'ai dit souvent, aurait �t� bien contrari� de voir d�molir sa
vieille masure pour faire des murs de pare, et ce joli tertre
couronn� de gen�ts o� il aimait tant � s'asseoir au coucher du
soleil, envelopp� de son plaid pour voir revenir les vaches du
loaning (endroit d�couvert, pr�s de la ferme, o� l'on trait les
vaches);... pensez-vous que le pauvre homme serait bien aise de
voir son joli tertre boulevers� par la charrue comme il l'a �t�
depuis sa mort?

--Allons, Bauldy, prends ce verre que t'offre l'h�te, dit le
fermier, et ne t'inqui�te plus des changements dont tu es t�moin,
tant que pour ta part tu seras bien toi-m�me.

--A votre sant�, messieurs, dit le berger; puis, apr�s avoir vid�
son verre et protest� que le whisky �tait toujours la chose par
excellence, il continua:--Ce n'est pas, certes, � des gens comme
nous qu'il appartient de juger, mais c'�tait un joli tertre que le
tertre des gen�ts, et un bien brave abri dans une matin�e froide
comme celle-ci.

--Oui, dit le ma�tre, mais vous savez qu'il nous faut avoir des
navets pour nos longues brebis, mon camarade, et que, pour avoir
ces navets, il nous faut travailler rudement avec la charrue et la
houe; �a n'irait gu�re bien de s'asseoir sur le tertre des gen�ts
pour y jaser � propos du Nain noir et autres niaiseries, comme on
faisait autrefois, lorsque c'�tait le temps des courtes brebis.

--Oui bien, oui bien, ma�tre, dit le serviteur, mais les courtes
brebis payaient de courtes rentes, que, je crois.

Ici mon respectable et savant patron s'interposa de nouveau, et
remarqua qu'il n'avait jamais pu apercevoir aucune diff�rence
mat�rielle, en fait de longueur, entre une brebis et une autre.

Cette remarque occasionna un grand �clat de rire de la part du
fermier, et un air d'�tonnement de la part du berger.--C'est la
laine, mon brave homme, c'est la laine, et non la b�te elle-m�me,
qui fait appeler la brebis courte ou longue. Je crois que si vous
mesuriez leur dos, la courte brebis serait la plus longue des
deux, mais c'est la laine qui paie la rente au jour o� nous
sommes, et nous en avons bon besoin.

--Sans doute, Bauldy a bien parl�, les courtes brebis payaient de
courtes rentes, mon p�re ne donnait pour notre ferme que soixante
pounds, et elle m'en co�te � moi trois cents, pas un plack ni un
bowbie de moins (Le pound d'�cosse ne vaut que la vingti�me partie
du pound anglais ou livre sterling, environ un shelling ou vingt-cinq
sous de notre monnaie. Le plack et le bowbie r�pondent � peu
pr�s � nos liards); et il est vrai aussi que je n'ai pas le temps
de rester ici � conter des histoires.--Mon h�te, servez-nous �
d�jeuner, et voyez si nos rosses ont � manger. Il me faut aller
voir Christy Wilson, afin de nous entendre sur le luckpenny (C'est
l'escompte qu'obtient dans un march� celui qui paie comptant), que
je lui dois, depuis notre dernier compte; nous avions bu six
pintes ensemble en faisant le march� � la foire de Saint Boswell;
et j'esp�re que nous n'en viendrons pas � un proc�s, dussions-nous
passer autant d'heures � r�gler ce petit compte qu'il nous en
co�ta pour le march� lui-m�me. Mais, �coutez, voisin, ajouta-t-il
en s'adressant � mon digne et savant patron, si vous voulez savoir
quelque chose de plus sur les brebis longues et les brebis
courtes, je reviendrai manger ma soupe aux choux vers une heure de
l'apr�s-midi, ou si vous voulez entendre de vieilles histoires sur
le Nain noir, et d'autres semblables, vous n'aurez qu'� inviter
Bauldy, que voici, � boire une demi-pinte; il vous craquera comme
un canon de plume. Et je promets de fournir moi-m�me une pinte
enti�re si je m'arrange avec Christy Wilson.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 20th Apr 2024, 3:38