Le nain noir by Sir Walter Scott


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Page 19

--Eh! � quel autre pouvez-vous penser? Les Jaffier et les Pierre
ne sont pas en grand nombre dans ce canton, quoiqu'on y trouve en
grand nombre les Renault et les Bedmar.

--Quelle folle id�e, Lucy! vos drames et vos romans vous ont
tourn� la t�te. Qui vous a fait conna�tre les inclinations de
M. Earnscliff et les miennes? Elles n'ont d'existence que dans
votre imagination toujours si vive. D'ailleurs, mon p�re ne
consentirait jamais � ce mariage, et Earnscliff m�me.... Vous
savez la fatale querelle....

--Quand son p�re a �t� tu�? Cela est si vieux. Nous ne sommes
plus, j'esp�re, dans le temps o� la vengeance d'une querelle
faisait partie de l'h�ritage qu'un p�re laissait � ses enfants,
comme une partie d'�checs en Espagne, et o� l'on commettait un
meurtre ou deux � chaque g�n�ration, seulement polir emp�cher le
ressentiment de se refroidir. Nous en usons aujourd'hui avec nos
querelles comme avec nos v�tements: nous les cherchons pour nous,
et nous ne r�veillerons pas plus les ressentiments de nos p�res,
que nous ne porterons leurs pourpoints taillad�s et leurs
haut-de-chausses.

--Vous traitez la chose trop l�g�rement, Lucy, r�pondit, miss
Vere.

--Non, non, pas du tout. Quoique votre p�re f�t pr�sent � cette
malheureuse affaire, on n'a jamais cru qu'il ait port� le coup
fatal. Et, dans tous les cas, m�me du temps des guerres de clans,
la main d'une fille, d'une soeur, n'a-t-elle pas �t� souvent un
gage de r�conciliation? Vous riez de mon �rudition en fait de
romans; mais je vous assure que si votre histoire �tait �crite
comme celle de mainte h�ro�ne moins malheureuse et moins
m�ritante, le lecteur tant soit peu p�n�trant vous d�clarerait
d'avance la dame des pens�es d'Earnscliff et son �pouse future, �
cause de l'obstacle m�me que vous supposez insurmontable.

--Nous ne sommes plus au temps des romans, mais � celui de la
triste r�alit�; car voil� le ch�teau d'Ellieslaw.

--Et j'aper�ois � la porte sir Fr�d�ric Langley, qui nous attend
pour nous aider � descendre de cheval. J'aimerais mieux toucher un
crapaud. Ce sera le vieux Horsington, le valet d'�curie, qui me
servira d'�cuyer.

En parlant ainsi, elle fit sentir la houssine � son coursier,
passa devant sir Fr�d�ric, qui s'appr�tait � lui offrir la main,
sans daigner jeter un regard sur lui, et sauta l�g�rement � terre
dans les bras du vieux palefrenier. Isabelle aurait bien voulu
l'imiter, mais elle voyait son p�re froncer le sourcil et la
regarder d'un air s�v�re; elle fut oblig�e de recevoir les soins
d'un amant odieux.


CHAPITRE VI


�Pourquoi nous donne-t-on le nom de voleurs, �
�nous qui sommes les gardes-du-corps de la nuit?
�Qn'ou nous appelle les compagnons de Diane
�dans les for�ts, les gentilshommes des t�n�bres, les
�favoris de la lune!�
(Shakespeare) Henri IV, premi�re partie.

Le solitaire avait pass� dans son jardin le reste du jour o� il
avait en la visite des trois cousines. Il vint, le soir, s'asseoir
sur la pierre qui �tait son banc favori. Le disque du soleil
brillait d'un rouge �clatant; � travers les flots de nuages qui
passaient et repassaient sans cesse, il colorait d'une teinte plus
vive de pourpre les sommets des montagnes couvertes de bruy�res,
dont le vaste profil se dessinait � l'horizon de cette aride
plaine.

Le Nain contemplait les nuages qui s'abaissaient en masses de plus
en plus compactes; et lorsqu'un des derniers rayons du soleil
couchant vint tomber d'aplomb sur la figure �trange du solitaire,
on aurait pu le prendre pour le d�mon de l'orage qui se pr�parait,
ou pour quelque gnome qu'un signal sinistre avait fait sortir
tout-�-coup des entrailles de la terre.

Pendant qu'il �tait assis, les yeux tourn�s vers les vapeurs
toujours croissantes de l'horizon, un homme � cheval arriva au
grand galop; et, s'arr�tant comme pour laisser reprendre haleine �
son cheval, il fit � l'anachor�te une esp�ce de salut avec un air
d'effronterie m�l� de quelque embarras.

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 19th Dec 2025, 23:00