Le nain noir by Sir Walter Scott


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Page 17

--Oui, dit le vieillard d'une voix qui trahissait une �motion
dont il s'effor�ait en vain de se rendre ma�tre; oui, c'est ainsi
que tu dois penser; c'est ainsi que tu dois parler, s'il est
possible que les discours d'une cr�ature humaine soient d'accord
avec ses pens�es! Attends-moi un instant; garde-toi bien de partir
avant que je sois de retour.

Il alla � son jardin, et en revint tenant � la main une rose �
demi �panouie.

--Tu! m'as fait verser une larme, lui dit-il; c'est la seule qui
soit sortie de mes yeux depuis bien des ann�es. Re�ois ce gage de
ma reconnaissance. Prends cette fleur, conserve-la avec soin, ne
la perds jamais! Viens me trouver � l'heure de l'adversit�;
montre-moi cette rose, montre-m'en seulement une feuille, f�t-elle
aussi fl�trie que mon coeur; f�t-ce dans un de mes plus terribles
instants de rage contre le genre humain, elle fera na�tre dans mon
sein des sentiments plus doux, et tu verras peut-�tre l'esp�rance
luire de nouveau dans le tien. Mais point de message, point
d'interm�diaire; viens toi-m�me, viens seule, et mon coeur et ma
porte, ferm�s pour tout l'univers, s'ouvriront toujours pour toi
et tes chagrins. Adieu!

Il laissa aller la bride, et la jeune dame, apr�s l'avoir
remerci�, s'�loigna fort surprise du discours singulier que lui
avait tenu cet �tre extraordinaire. Elle retourna la t�te
plusieurs fois, et le vit toujours � la porte de sa cabane. Il
semblait la suivre des yeux jusqu'au ch�teau d'Ellieslaw, et il ne
rentra dans sa chaumi�re que lorsqu'il ne lui fut plus possible de
l'apercevoir.

Cependant ses compagnes ne manqu�rent pas de la plaisanter sur
l'�trange entretien qu'elle avait eu avec le fameux sorcier de
Mucklestane-Moor.--Isabelle a eu tout l'honneur de la journ�e,
lui dit miss Ilderton l'a�n�e. Son faucon a abattu le seul faisan
que nous ayons rencontr�; ses yeux ont conquis le coeur d'un
amant, et le magicien lui-m�me n'a pu r�sister � ses charmes. Vous
devriez, ma ch�re Isabelle, cesser d'accaparer, ou du moins vous
d�faire de toutes les denr�es qui ne peuvent vous servir.

--Je vous les c�de toutes pour peu de chose, dit Isabelle, et le
sorcier pardessus le march�.

--Proposez-le � Nancy pour r�tablir la balance in�gale, dit miss
Ilderton; vous savez que ce n'est pas une sorci�re.

--Bon Dieu, ma soeur, dit Nancy, que voudriez-vous que je fisse
d'un tel monstre? J'ai eu peur d�s que je l'ai aper�u, et j'avais
beau fermer les yeux, il me semblait que je le voyais encore.

--Tant pis, Nancy, reprit sa soeur, je vous souhaite, quand vous
prendrez un admirateur, qu'il n'ait d'autres d�fauts que ceux
qu'on ne peut pas voir en fermant les yeux. Au surplus, n'en
voulez-vous pas? c'est une affaire faite, je le prends pour moi,
je le logerai dans l'armoire o� maman tient ses curiosit�s de la
Chine, afin de prouver que l'imagination si fertile des artistes
de P�kin et de Kanton n'a jamais immortalis� en porcelaine de
monstre comparable � celui que la nature a produit en �cosse.

--La situation de ce pauvre homme est si triste, dit Isabelle,
que je ne puis, ma ch�re Lucy, go�ter vos plaisanteries comme de
coutume. S'il est sans ressources, comment peut-il exister dans ce
d�sert, si loin de toute habitation? et s'il a les moyens de se
procurer ce dont il a besoin, ne court-il pas le risque d'�tre
vol�, assassin� par quelqu'un des brigands dont on parle
quelquefois dans ce voisinage?

--Vous oubliez qu'on assure qu'il est sorcier, dit Nancy.

--Et si la magie diabolique ne lui r�ussit pas, dit miss
Ilderton, il n'a qu'� se fier � sa magie naturelle. Qu'il montre �
sa fen�tre sa t�te �norme et son visage, le plus hardi voleur ne
voudra pas le voir deux fois. Que ne puis-je avoir � ma
disposition cette t�te de Gorgone, seulement pour une demi-heure!

--Et qu'en feriez-vous, Lucy? lui demanda miss Vere.

--Je ferais fuir du ch�teau ce sombre, roide et c�r�monieux
Fr�d�ric Langley, que votre p�re aime tant, et que vous aimez si
peu. Au moins nous avons �t� d�barrass�es de sa compagnie pour le
temps que nous avons mis � faire notre visite au sorcier. C'est
une obligation que nous avons � Elsy, et je ne l'oublierai de ma
vie.

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 19th Dec 2025, 19:10