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Page 15
--Vous faites un tableau effrayant de la vie, Elsy, mais il ne
peut abattre mon courage. Nous devons supporter les peines avec
r�signation, et jouir du bonheur avec reconnaissance. La journ�e
de travail est suivie par une nuit de repos, et les souffrances
m�mes nous offrent des consolations, quand, en les endurant, nous
savons que nous avons rempli nos devoirs.
--Doctrine des brutes et des esclaves! dit le Nain, dont les yeux
s'enflammaient d'une d�mence furieuse: je la m�prise comme digne
seulement des animaux qu'on immole. Mais je ne perdrai pas plus de
paroles avec vous.
Il se leva � ces mots, et ouvrit la porte de sa chaumi�re; comme
il allait y entrer, se retournant vers Earnscliff, il ajouta avec
v�h�mence:--De peur que vous ne croyiez que les services que je
parais rendre aux hommes prennent leur source dans ce sentiment
bas et servile qu'on appelle l'amour de l'humanit�, apprenez que
s'il existait un homme qui e�t d�truit mes plus ch�res esp�rances,
qui e�t d�chir� et tortur� mon coeur, qui e�t fait un volcan de ma
t�te; et si la vie et la fortune de cet homme �taient aussi
compl�tement en mon pouvoir que ce vase fragile (prenant en main
un pot de terre qui se trouvait pr�s de lui), je ne le r�duirais
pas ainsi en atomes de poussi�re, dit-il en le lan�ant avec fureur
contre la muraille. Non, continua-t-il avec amertume, quoique d'un
ton plus tranquille: Je l'entourerais de richesses, je l'armerais
de puissance, je ne le laisserais manquer d'aucuns moyens de
satisfaire ses viles passions, d'accomplir ses inf�mes desseins;
j'en ferais le centre d'un effroyable tourbillon qui, priv�
lui-m�me de paix et de repos, renverserait, engloutirait tout ce
qui se trouverait sur son passage. J'en ferais un fl�au capable de
bouleverser sa terre natale, et d'en rendre tous les habitants
d�laiss�s, proscrits et mis�rables comme moi.
A peine eut-il prof�r� ces mots, qu'il se pr�cipita dans sa
chaumi�re, dont il ferma la porte avec violence, poussant ensuite
deux verrous, comme pour �tre s�r qu'aucun �tre appartenant � une
race qu'il avait prise en horreur ne pourrait venir le troubler
dans sa solitude.
Earnscliff s'�loigna avec un sentiment m�l� de compassion et
d'horreur, et cherchant en vain quels malheurs pouvaient avoir
r�duit � cet �tat de fr�n�sie l'esprit d'un homme qui paraissait
avoir re�u de l'�ducation, et qui ne manquait pas de
connaissances. Il n'�tait pas moins surpris devoir que le
solitaire, malgr� sa r�clusion absolue et le peu de temps qu'il
avait v�cu dans ce canton, savait tout ce qui se passait dans les
environs, et connaissait m�me les affaires particuli�res de sa
famille.--Il n'est pas �tonnant, pensa-t-il, qu'avec une figure
pareille, une misanthropie si exalt�e et des connaissances si
surprenantes sur les affaires de chacun, ce malheureux soit
regard� par le commun du peuple comme ayant des relations avec
l'ennemi des hommes.
CHAPITRE V
�Au mois de mai, du printemps la puissance
�Du rocher des d�serts dompte l'aridit�;
�Et malgr� lui, sa f�conde influence
�De mousse et de lichen pare sa nudit�.
�Ainsi de la beaut� tout reconnait l'empire,
�Le coeur le plus s�v�re est touch� de ers pleurs,
�Et ce sent ranim� par sou tendre sourire.�
Beaumont
A mesure que la saison nouvelle faisait sentir sa douce influence,
l'on voyait plus souvent le solitaire assis sur la pierre qui lui
servait de banc devant sa hutte. Un jour, vers midi, une compagnie
assez nombreuse qui allait � la chasse, et qui �tait, compos�e de
personnes des deux sexes, traversait la bruy�re avec une suite de
piqueurs conduisant des chiens, des faucons sur le poing, et
remplissant l'air du bruit de leurs cors. Le Nain, � la vue de
cette troupe brillante, allait rentrer dans sa chaumi�re, quand
trois jeunes demoiselles, suivies de leurs domestiques, et que la
curiosit� avait engag�es � se d�tacher de leur compagnie pour voir
de plus pr�s le sorcier de Mucklestane-Moor, parurent tout-�-coup
devant lui. L'une fit un cri d'effroi en apercevant un �tre si
difforme, et se couvrit les yeux avec la main; l'autre, plus
hardie, s'avan�a en lui demandant d'un air ironique s'il voulait
leur dire leur bonne aventure; la troisi�me, qui �tait la plus
jeune et la plus jolie, voulant r�parer l'incivilit� de ses
compagnes, lui dit que le hasard les avait s�par�es du reste de
leur compagnie � l'entr�e de la plaine, et que, l'ayant vu assis �
sa porte, elles �taient venues pour le prier de leur indiquer le
chemin le plus court pour aller �...
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