Le nain noir by Sir Walter Scott


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Page 13

Ces soup�ons, dans d'autres cantons de l'�cosse, auraient pu
exposer notre solitaire � des recherches qui ne lui auraient pas
�t� agr�ables; mais ils ne servirent qu'� faire regarder le
pr�tendu sorcier avec une crainte respectueuse. Il ne semblait pas
f�ch� d'inspirer ce sentiment. Lorsque quelqu'un approchait de sa
chaumi�re, il voyait avec une sorte de plaisir l'air de surprise
et d'effroi de celui qui le regardait, et la promptitude avec
laquelle il s'�loignait de lui. Peu de gens �taient assez hardis
pour satisfaire leur curiosit� en jetant un regard � la h�te sur
son habitation et sur son jardin; et, s'ils lui adressaient
quelques paroles, jamais il n'y r�pondait que par un mot ou un
signe de t�te.

Il semblait s'�tre �tabli dans sa hutte pour la vie. Earnscliff
passait souvent par-l�, rarement sans demander au Nain de ses
nouvelles; mais il �tait impossible de l'engager dans aucune
conversation sur ses affaires personnelles. Il acceptait sans
r�pugnance les choses n�cessaires � la vie, mais rien au-del�,
quoique Earnscliff, par humanit�, et les habitants du canton, par
une crainte superstitieuse, lui offrissent bien davantage. Il
r�compensait ceux-ci par les conseils qu'il leur donnait lorsqu'il
�tait consult�, comme il ne tarda pas � l'�tre, sur leurs maladies
et sur celles de leurs troupeaux. Il ne se bornait pas m�me � des
avis, il leur fournissait aussi les rem�des convenables, non
seulement les simples qui croissaient dans le pays, mais aussi des
m�dicaments co�teux, produit de climats �trangers. On juge bien
que cela ne faisait que confirmer le bruit de ses liaisons avec
des �tres invisibles qui �taient � ses ordres: sans quoi, comment
aurait-il pu, dans son ermitage et dans son �tat d'indigence, se
procurer toutes ces choses? Avec le temps, il fit conna�tre qu'il
se nommait Elsender-le-Reclus, nom que les habitants du pays
chang�rent en celui du bon Elsy; ou le Sage de Mucklestane-Moor.

Ceux qui venaient le consulter d�posaient ordinairement leur
offrande sur une pierre peu �loign�e de sa demeure. Si c'�tait de
l'argent, ou quelque objet qu'il ne lui conv�nt pas d'accepter, il
le jetait loin de lui, ou le laissait o� on l'avait d�pos�, sans
en faire usage. Dans toutes ces occasions, ses mani�res �taient
toujours celles d'un misanthrope bourru; il ne pronon�ait que le
nombre de mots strictement n�cessaire pour r�pondre � la question
qu'on lui faisait; et, si l'on voulait lui parler de choses
indiff�rentes, il rentrait chez lui sans daigner faire une seule
r�ponse.

Lorsque l'hiver fut pass�, et qu'il commen�a � r�colter quelques
l�gumes dans son jardin, ils firent sa principale nourriture.
Earnscliff parvint pourtant � lui faire accepter deux ch�vres qui
se nourrissaient dans la plaine, et qui lui fournissaient du lait.

Earnscliff, voyant son pr�sent accept�, voulut aller faire une
visite � l'ermite. Le vieillard �tait assis sur un banc de pierre,
pr�s de la porte de son jardin; c'�tait l� son si�ge quand il
�tait dispos� � donner audience. Personne n'�tait admis dans
l'int�rieur de sa cabane et de son petit jardin: c'�tait un lieu
sacr�; comme le Morui des insulaires d'Ota�ti. Sans doute qu'il
l'aurait cru profan� par la pr�sence d'une cr�ature humaine.
Lorsqu'il �tait enferm� dans son habitation, aucune pri�re
n'aurait pu le persuader de se rendre visible ou de donner
audience � qui que ce f�t.

Earnscliff avait �t� p�cher dans un ruisseau qui coulait � peu de
distance. Voyant l'ermite sur le banc pr�s de sa chaumi�re, il
vint s'asseoir sur une pierre qui �tait en face, ayant en main sa
ligne et un panier dans lequel �taient quelques truites; produit
de sa p�che. Le Nain, habitu� � sa pr�sence, ne donna d'autre
signe qu'il l'avait vu qu'en levant les yeux un moment pour le
regarder de l'air d'humeur qui lui �tait habituel; apr�s quoi, il
laissa retomber sa t�te sur sa poitrine, comme pour se replonger
dans ses profondes m�ditations. Earnscliff s'aper�ut qu'il avait
adoss� tout nouvellement � sa demeure un petit abri pour ses deux
ch�vres.

--Vous travaillez beaucoup, Elsy, lui dit-il pour t�cher de
l'engager dans une conversation.

--Travailler! s'�cria le Nain; c'est le moindre des maux de la
mis�rable humanit�. Il vaut mieux travailler comme moi que de
chercher des amusements comme les v�tres.

--Je ne pr�tends pas que nos amusements champ�tres soient des
exercices inspir�s par l'amour de l'humanit�, et cependant...

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 19th Dec 2025, 11:39