Le nain noir by Sir Walter Scott


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 12

--Un remerciement! s'�cria le Nain en le regardant de l'air du
plus profond m�pris; recevez-en mille, et puissent-ils vous �tre
aussi utiles que ceux qui m'ont �t� prodigu�s, que ceux que les
reptiles qu'on nomme des hommes se sont jamais adress�s... Allons!
travaillez ou partez.

--Voil� une belle r�ponse, monsieur Earnscliff, pour avoir b�ti
un tabernacle pour le diable, et compromis peut-�tre nos propres
�mes par-dessus le march�.

--Notre pr�sence para�t le contrarier, r�pondit Earnscliff;
retirons-nous, nous ferons mieux de lui envoyer quelque
nourriture.

Ce fut ce qu'ils firent d�s qu'ils furent de retour � Heugh-Foot,
et ils charg�rent un domestique de porter au Nain un panier de
provisions. Celui-ci trouva le Nain toujours occup� de son
travail; mais, �tant imbu des pr�jug�s du pays, il n'osa ni s'en
approcher ni lui parler. Il pla�a ce qu'il apportait sur une des
pierres les plus �loign�es � la disposition du misanthrope.

Le Nain continua ses travaux avec une activit� qui paraissait
presque surnaturelle; il faisait en un jour plus d'ouvrage que
deux hommes n'auraient pu en faire, et les murs qu'il �levait
prirent bient�t l'apparence d'une hutte qui, quoique tr�s �troite,
et construite seulement de pierres et de terres, sans mortier,
offrait, � cause de la grosseur peu commune des pierres employ�es,
un air de solidit� tr�s rare dans des cabanes si petites et d'une
construction si grossi�re. Earnscliff, qui �piait tous ses
mouvements, n'eut pas plut�t compris son but qu'il fit porter dans
le voisinage du lieu les bois n�cessaires pour la toiture, et il
se proposait m�me d'y envoyer des ouvriers le jour d'apr�s, pour
les placer: mais le Nain ne lui en laissa pas le temps, il passa
la nuit � l'ouvrage, et fit si bien que, d�s le lendemain matin,
la charpente �tait en place; il s'occupa ensuite � couper des
joncs et � en couvrir sa demeure, ce qu'il ex�cuta avec une
adresse surprenante.

Voyant que cet �tre extraordinaire ne voulait recevoir d'aide que
le secours accidentel d'un passant; Earnsclilf se contenta de
faire porter dans les environs les mat�riaux et les outils qu'il
jugeait pouvoir lui �tre utiles; le solitaire s'en servait avec
talent. Il construisit une porte et une fen�tre, se fit un lit de
planches; et, � mesure que ses travaux avan�aient, son humeur
semblait devenir moins irascible. Il songea ensuite � se fermer
d'un enclos. Puis il transporta du terreau et travailla si bien le
sol qu'il se forma un petit, jardin. On supposera naturellement,
comme nous l'avons fait entendre, que cet �tre solitaire fut aid�
plus d'une fois par les passants qui par hasard traversaient la
plaine, et par d'autres que la curiosit� portait � lui rendre
visite. Il �tait en effet impossible de voir une cr�ature humaine
si peu propre en apparence � un travail si rude et si constant
sans s'arr�ter pendant quelques minutes pour l'aider. Mais, comme
aucun de ces aides ne savait jusqu'� quel point le Nain avait re�u
assistance des autres, les rapides progr�s de sa t�che journali�re
ne perdaient rien de ce qu'ils avaient de merveilleux. La solidit�
compacte de sa cabane, construite en si peu de temps et par un tel
�tre, son adresse sup�rieure dans le maniement de ses outils, son
talent dans tous les arts m�caniques et autres, �veill�rent les
soup�ons des voisins. On ne croyait plus que ce f�t un fant�me; on
l'avait vu d'assez pr�s et assez long-temps pour �tre convaincu
que c'�tait v�ritablement un homme de chair et d'os; mais le bruit
courait qu'il avait des liaisons avec des �tres surnaturels, et
qu'il avait fix� sa r�sidence dans ce lieu �cart� pour n'�tre pas
troubl� dans ses relations avec eux. Il n'�tait jamais moins seul
que quand il �tait seul, disait-on, en donnant � cette phrase d'un
ancien philosophe un sens myst�rieux. On assurait aussi que des
hauteurs qui dominent la bruy�re on avait vu souvent un autre
personnage qui aidait dans son travail cet habitant du d�sert, et
qui disparaissait aussit�t qu'on s'en approchait; ce personnage
�tait quelquefois assis � son c�t� sur le seuil de la porte, il se
promenait avec lui dans le jardin, il allait avec lui chercher de
l'eau � une fontaine voisine. Earnscliff expliquait ce ph�nom�ne
en disant qu'on avait pris l'ombre du Nain pour une seconde
personne.--Son ombre serait donc d'une nature aussi singuli�re
que son corps, disait alors Hobby, grand partisan de l'opinion
g�n�rale; il est trop bien dans les papiers du vieux Satan pour
avoir une ombre (allusion � la croyance populaire qui veut que les
corps des sorciers ne projettent point d'ombre). Qui a jamais vu
une ombre entre un corps et le soleil? Cette chose, que ce soit ce
qu'on voudra, est plus mince et plus grande que le corps dont vous
dites qu'elle est l'ombre. On l'a vue plus d'une fois s'interposer
entre le soleil et lui.

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Fri 19th Dec 2025, 9:36