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Page 55
�N�ayez point peur, dit-elle; il ne vous mordra pas.�
Marie aper�ut une dame assise sur un petit banc champ�tre vis-�-
vis du monument, et alla s�asseoir elle-m�me � l�autre bout du
si�ge. La dame l�examinait avec attention, et, de son c�t�, apr�s
lui avoir jet� un regard � la d�rob�e, Marie put la voir � son
aise. Elle �tait en peignoir blanc du matin, en bonnet l�ger et en
petit mantelet. Cette dame paraissait avoir cinquante ans; sa
figure, pleine et haute en couleur, exprimait le calme et une
gravit� temp�r�e par le doux regard de ses jeux bleus et son
charmant sourire. Elle rompit la premi�re le silence:
�Vous n��tes sans doute pas d�ici? dit-elle.
-- Il est vrai, madame; je suis arriv�e hier de la province.
-- Vous �tes arriv�e avec vos parents?
-- Non, madame, seule.
-- Seule! mais vous �tes bien jeune pour voyager seule.
-- Je n�ai ni p�re ni m�re.
-- Vous �tes ici pour affaires?
-- Oui, madame; je suis venue pr�senter une supplique �
l�imp�ratrice.
-- Vous �tes orpheline; probablement vous avez � vous plaindre
d�une injustice ou d�une offense?
-- Non, madame; je suis venue demander gr�ce et non justice.
-- Permettez-moi une question: qui �tes-vous?
-- Je suis la fille du capitaine Mironoff.
-- Du capitaine Mironoff? de celui qui commandait une des
forteresses de la province d�Orenbourg?
-- Oui; madame.�
La dame parut �mue.
�Pardonnez-moi, continua-t-elle d�une voix encore plus douce, de
me m�ler de vos affaires. Mais je vais � la cour; expliquez-moi
l�objet de votre demande; peut-�tre me sera-t-il possible de vous
aider.�
Marie se leva et salua avec respect. Tout, dans la dame inconnue,
l�attirait involontairement et lui inspirait de la confiance.
Marie prit dans sa poche un papier pli�; elle le pr�senta � sa
protectrice inconnue qui le parcourut � voix basse.
Elle commen�a par lire d�un air attentif et bienveillant; mais
soudainement son visage changea, et Marie, qui suivait des yeux
tous ses mouvements, fut effray�e de l�expression s�v�re de ce
visage si calme et si gracieux un instant auparavant.
�Vous priez pour Grineff, dit la dame d�un ton glac�.
L�imp�ratrice ne peut lui accorder le pardon. Il a pass� �
l�usurpateur, non comme un ignorant cr�dule, mais comme un vaurien
d�prav� et dangereux.
-- Ce n�est pas vrai! s��cria Marie.
-- Comment! ce n�est pas vrai? r�pliqua la dame qui rougit
jusqu�aux yeux.
-- Ce n�est pas vrai, devant Dieu, ce n�est pas vrai. Je sais
tout, je vous conterai tout; c�est pour moi seule qu�il s�est
expos� � tous les malheurs qui l�ont frapp�. Et s�il ne s�est pas
disculp� devant la justice, c�est parce qu�il n�a pas voulu que je
fusse m�l�e � cette affaire.�
Et Marie raconta avec chaleur tout ce que le lecteur sait d�j�.
La dame l��coutait avec une attention profonde.
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