La fille du capitaine by Alexandre Pouchkine


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 55

�N�ayez point peur, dit-elle; il ne vous mordra pas.�

Marie aper�ut une dame assise sur un petit banc champ�tre vis-�-
vis du monument, et alla s�asseoir elle-m�me � l�autre bout du
si�ge. La dame l�examinait avec attention, et, de son c�t�, apr�s
lui avoir jet� un regard � la d�rob�e, Marie put la voir � son
aise. Elle �tait en peignoir blanc du matin, en bonnet l�ger et en
petit mantelet. Cette dame paraissait avoir cinquante ans; sa
figure, pleine et haute en couleur, exprimait le calme et une
gravit� temp�r�e par le doux regard de ses jeux bleus et son
charmant sourire. Elle rompit la premi�re le silence:

�Vous n��tes sans doute pas d�ici? dit-elle.

-- Il est vrai, madame; je suis arriv�e hier de la province.

-- Vous �tes arriv�e avec vos parents?

-- Non, madame, seule.

-- Seule! mais vous �tes bien jeune pour voyager seule.

-- Je n�ai ni p�re ni m�re.

-- Vous �tes ici pour affaires?

-- Oui, madame; je suis venue pr�senter une supplique �
l�imp�ratrice.

-- Vous �tes orpheline; probablement vous avez � vous plaindre
d�une injustice ou d�une offense?

-- Non, madame; je suis venue demander gr�ce et non justice.

-- Permettez-moi une question: qui �tes-vous?

-- Je suis la fille du capitaine Mironoff.

-- Du capitaine Mironoff? de celui qui commandait une des
forteresses de la province d�Orenbourg?

-- Oui; madame.�

La dame parut �mue.

�Pardonnez-moi, continua-t-elle d�une voix encore plus douce, de
me m�ler de vos affaires. Mais je vais � la cour; expliquez-moi
l�objet de votre demande; peut-�tre me sera-t-il possible de vous
aider.�

Marie se leva et salua avec respect. Tout, dans la dame inconnue,
l�attirait involontairement et lui inspirait de la confiance.
Marie prit dans sa poche un papier pli�; elle le pr�senta � sa
protectrice inconnue qui le parcourut � voix basse.

Elle commen�a par lire d�un air attentif et bienveillant; mais
soudainement son visage changea, et Marie, qui suivait des yeux
tous ses mouvements, fut effray�e de l�expression s�v�re de ce
visage si calme et si gracieux un instant auparavant.

�Vous priez pour Grineff, dit la dame d�un ton glac�.
L�imp�ratrice ne peut lui accorder le pardon. Il a pass� �
l�usurpateur, non comme un ignorant cr�dule, mais comme un vaurien
d�prav� et dangereux.

-- Ce n�est pas vrai! s��cria Marie.

-- Comment! ce n�est pas vrai? r�pliqua la dame qui rougit
jusqu�aux yeux.

-- Ce n�est pas vrai, devant Dieu, ce n�est pas vrai. Je sais
tout, je vous conterai tout; c�est pour moi seule qu�il s�est
expos� � tous les malheurs qui l�ont frapp�. Et s�il ne s�est pas
disculp� devant la justice, c�est parce qu�il n�a pas voulu que je
fusse m�l�e � cette affaire.�

Et Marie raconta avec chaleur tout ce que le lecteur sait d�j�.

La dame l��coutait avec une attention profonde.

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Thu 25th Dec 2025, 10:20