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Page 51
Mais Pougatcheff n�avait pas �t� pris: il reparut bient�t dans les
forges de la Sib�rie[61]. Il rassembla de nouvelles bandes et
recommen�a ses brigandages. Nous appr�mes bient�t la destruction
des forteresses de Sib�rie, puis la prise de Khasan, puis la
marche audacieuse de l�usurpateur sur Moscou. Zourine re�ut
l�ordre de passer la Volga.
Je ne m�arr�terai pas au r�cit des �v�nements de la guerre.
Seulement je dirai que les calamit�s furent port�es au comble. Les
gentilshommes se cachaient dans les bois; l�autorit� n�avait plus
de force nulle part; les chefs des d�tachements isol�s punissaient
ou faisaient gr�ce sans rendre compte de leur conduite. Tout ce
vaste et beau pays �tait mis � feu et � sang. Que Dieu ne nous
fasse plus voir une r�volte aussi insens�e et aussi impitoyable!
Enfin Pougatcheff fut battu par Michelson et contraint � fuir de
nouveau. Zourine re�ut, bient�t apr�s, la nouvelle de la prise du
bandit et l�ordre de s�arr�ter. La guerre �tait finie. Il m��tait
donc enfin possible de retourner chez mes parents. L�id�e de les
embrasser et de revoir Marie, dont je n�avais aucune nouvelle, me
remplissait de joie. Je sautais comme un enfant. Zourine riait et
me disait en haussant les �paules: �Attends, attends que tu sois
mari�; tu verras que tout ira au diable�.
Et cependant, je dois en convenir, un sentiment �trange
empoisonnait ma joie. Le souvenir de cet homme couvert du sang de
tant de victimes innocentes et l�id�e du supplice qui l�attendait
ne me laissaient pas de repos. �I�m�la[62], I�m�la, me disais-je
avec d�pit, pourquoi ne t�es-tu pas jet� sur les ba�onnettes ou
offert aux coups de la mitraille? C�est ce que tu avais de mieux �
faire[63].�
Cependant Zourine me donna un cong�. Quelques jours plus tard,
j�allais me trouver au milieu de ma famille, lorsqu�un coup de
tonnerre impr�vu vint me frapper.
Le jour de mon d�part, au moment o� j�allais me mettre en route,
Zourine entra dans ma chambre, tenant un papier � la main et d�un
air soucieux. Je sentis une piq�re au coeur; j�eus peur sans
savoir de quoi. Le major fit sortir mon domestique et m�annon�a
qu�il avait � me parler.
�Qu�y a-t-il? demandai-je avec inqui�tude.
-- Un petit d�sagr�ment, r�pondit-il en me tendant son papier. Lis
ce que je viens de recevoir.�
C��tait un ordre secret adress� � tous les chefs de d�tachements
d�avoir � m�arr�ter partout o� je me trouverais, et de m�envoyer
sous bonne garde � Khasan devant la commission d�enqu�te cr��e
pour instruire contre Pougatcheff et ses complices. Le papier me
tomba des mains.
�Allons, dit Zourine, mon devoir est d�ex�cuter l�ordre.
Probablement que le bruit de tes voyages faits dans l�intimit� de
Pougatcheff est parvenu jusqu�� l�autorit�. J�esp�re bien que
l�affaire n�aura pas de mauvaises suites, et que tu te justifieras
devant la commission. Ne te laisse point abattre et pars �
l�instant.�
Ma conscience �tait tranquille; mais l�id�e que notre r�union
�tait recul�e pour quelques mois encore me serrait le coeur. Apr�s
avoir re�u les adieux affectueux de Zourine, je montai dans ma
_t�l�ga_[64], deux hussards s�assirent � mes c�t�s, le sabre nu, et
nous pr�mes la route de Khasan.
CHAPITRE XIV
_LE JUGEMENT_
Je ne doutais pas que la cause de mon arrestation ne fut mon
�loignement sans permission d�Orenbourg. Je pouvais donc ais�ment
me disculper, car, non seulement on ne nous avait pas d�fendu de
faire des sorties contre l�ennemi, mais on nous y encourageait.
Cependant mes relations amicales avec Pougatcheff semblaient �tre
prouv�es par une foule de t�moins et devaient para�tre au moins
suspectes. Pendant tout le trajet je pensais aux interrogatoires
que j�allais subir et arrangeais mentalement mes r�ponses. Je me
d�cidai � d�clarer devant les juges la v�rit� toute pure et tout
enti�re, bien convaincu que c��tait � la fois le moyen le plus
simple et le plus s�r de me justifier.
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