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Page 50
�Tout cela est bien, fr�re, me dit-il; mais il y a une chose qui
n�est pas bien. Pourquoi diable veux-tu te marier? En honn�te
officier, en bon camarade, je ne voudrais pas te tromper. Crois-
moi, je t�en conjure: le mariage n�est qu�une folie. Est-ce bien �
toi de t�embarrasser d�une femme et de bercer des marmots? Crache
l�-dessus. �coute-moi, s�pare-toi de la fille du capitaine. J�ai
nettoy� et rendu s�re la route de Simbirsk; envoie-la demain � tes
parents, et toi, reste dans mon d�tachement. Tu n�as que faire de
retourner � Orenbourg. Si tu tombes derechef dans les mains des
rebelles, il ne te sera pas facile de t�en d�p�trer encore une
fois. De cette fa�on, ton amoureuse folie se gu�rira d�elle-m�me,
et tout se passera pour le mieux.�
Quoique je ne fusse pas pleinement de son avis, cependant je
sentais que le devoir et l�honneur exigeaient ma pr�sence dans
l�arm�e de l�imp�ratrice; je me d�cidai donc � suivre en cela le
conseil de Zourine, c�est-�-dire � envoyer Marie chez mes parents,
et � rester dans sa troupe.
Sav�liitch se pr�senta pour me d�shabiller. Je lui annon�ai qu�il
e�t � se tenir pr�t � partir le lendemain avec Marie Ivanovna. Il
commen�a par faire le r�calcitrant.
�Que dis-tu l�, seigneur? Comment veux-tu que je te laisse? qui te
servira, et que diront tes parents?�
Connaissant l�obstination de mon menin, je r�solus de le fl�chir
par ma sinc�rit� et mes caresses.
�Mon ami Arkhip Sav�liitch, lui dis-je, ne me refuse pas, sois mon
bienfaiteur. Ici je n�ai nul besoin de domestique, et je ne serais
pas tranquille si Marie Ivanovna se mettait en route sans toi. En
la servant, tu me sers moi-m�me, car je suis fermement d�cid� �
l��pouser d�s que les circonstances me le permettront.�
Sav�liitch croisa les mains avec un air de surprise et de
stup�faction inexprimable.
�Se marier! r�p�tait-il, l�enfant veut se marier! Mais que dira
ton p�re? et ta m�re, que pensera-t-elle?
-- Ils consentiront sans nul doute, r�pondis-je, d�s qu�ils
conna�tront Marie Ivanovna. Je compte sur toi-m�me. Mon p�re et ma
m�re ont en toi pleine confiance. Tu interc�deras pour nous,
n�est-ce pas?�
Le vieillard fut touch�.
�� mon p�re Pi�tr Andr�itch, me r�pondit-il, quoique tu veuilles
te marier trop t�t, Marie Ivanovna est une si bonne demoiselle,
que ce serait p�cher que de laisser passer une occasion pareille.
Je ferai ce que tu d�sires. Je la reconduirai, cet ange de Dieu,
et je dirai en toute soumission � tes parents qu�une telle fianc�e
n�a pas besoin de dot.�
Je remerciai Sav�liitch, et allai partager la chambre de Zourine.
Dans mon agitation, je me remis � babiller. D�abord Zourine
m��couta volontiers; puis ses paroles devinrent plus rares et plus
vagues, puis enfin il r�pondit � l�une de mes questions par un
ronflement aigu, et j�imitai son exemple.
Le lendemain, quand je communiquai mes plans � Marie, elle en
reconnut la justesse, et consentit � leur ex�cution. Comme le
d�tachement de Zourine devait quitter la ville le m�me jour, et
qu�il n�y avait plus d�h�sitation possible, je me s�parai de Marie
apr�s l�avoir confi�e � Sav�liitch, et lui avoir donn� une lettre
pour mes parents. Marie Ivanovna me dit adieu toute �plor�e; je ne
pus rien lui r�pondre, ne voulant pas m�abandonner aux sentiments
de mon �me devant les gens qui m�entouraient. Je revins chez
Zourine, silencieux et pensif, il voulut m��gayer, j�esp�rais me
distraire; nous pass�mes bruyamment la journ�e, et le lendemain
nous nous m�mes en marche.
C��tait vers la fin du mois de f�vrier. L�hiver, qui avait rendu
les manoeuvres difficiles, touchait � son terme, et nos g�n�raux
s�appr�taient � une campagne combin�e. Pougatcheff avait rassembl�
ses troupes et se trouvait encore sous Orenbourg. � l�approche de
nos forces, les villages r�volt�s rentraient dans le devoir.
Bient�t le prince Galitzine remporta, une victoire compl�te sur
Pougatcheff, qui s��tait aventur� pr�s de la forteresse de
Talitcheff: le vainqueur d�bloqua Orenbourg, et il semblait avoir
port� le coup de gr�ce � la r�bellion. Sur ces entrefaites,
Zourine avait �t� d�tach� contre des Bachkirs r�volt�s, qui se
dispers�rent avant que nous eussions pu les apercevoir. Le
printemps, qui fit d�border les rivi�res et coupa ainsi les
routes, nous surprit dans un petit village tatar, o� nous nous
consolions de notre inaction par l�id�e que cette petite guerre
d�escarmouches avec des brigands allait bient�t se terminer.
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