La fille du capitaine by Alexandre Pouchkine


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Page 49

Je sortis de la _kibitka_ et demandai qu�on me conduisit devant
l�autorit�. En voyant un officier, les soldats cess�rent leurs
impr�cations, et le mar�chal des logis me conduisit chez le major.
Sav�liitch me suivait en grommelant: �En voil� un, de comp�re du
tsar! nous tombons du feu dans la flamme. � Seigneur Dieu, comment
cela finira-t-il?�

La _kibitka_ venait au pas derri�re nous.

En cinq minutes, nous arriv�mes � une maisonnette tr�s �clair�e.
Le mar�chal des logis me laissa sous bonne garde, et entra pour
annoncer sa capture. Il revint � l�instant m�me et me d�clara que
Sa Haute Seigneurie[60] n�avait pas le temps de me recevoir,
qu�elle lui avait donn� l�ordre de me conduire en prison et de lui
amener ma bourgeoise.

�Qu�est-ce que cela veut dire? m��criai-je furieux; est-il devenu
fou?

-- Je ne puis le savoir, Votre Seigneurie, r�pondit le mar�chal
des logis; seulement Sa Haute Seigneurie a ordonn� de conduire
Votre Seigneurie en prison, et d�amener Sa Seigneurie � Sa Haute
Seigneurie, Votre Seigneurie.�

Je m��lan�ai sur le perron! les sentinelles n�eurent pas le temps
de me retenir, et j�entrai tout droit dans la chambre o� six
officiers de hussards jouaient au pharaon. Le major tenait la
banque. Quelle fut ma surprise, lorsqu�apr�s l�avoir un moment
d�visag� je reconnus en lui cet Ivan Ivanovitch Zourine qui
m�avait si bien d�valis� dans l�h�tellerie de Simbisrk!

�Est-ce possible! m��criai-je; Ivan Ivanovitch, est-ce toi?

-- Ah bah! Pi�tr Andr�itch! Par quel hasard? D�o� viens-tu?
Bonjour, fr�re; ne veux-tu pas ponter une carte?

-- Merci; fais-moi plut�t donner un logement.

-- Quel logement te faut-il? Reste chez moi.

-- Je ne le puis, je ne suis pas seul.

-- Eh bien, am�ne aussi ton camarade.

-- Je ne suis pas avec un camarade; je suis... avec une dame.

-- Avec une dame! o� l�as-tu p�ch�e, fr�re?�

Apr�s avoir dit ces mots, Zourine siffla d�un ton si railleur que
tous les autres se mirent � rire, et je demeurai tout confus.

�Eh bien, continua Zourine, il n�y a rien � faire; je te donnerai
un logement. Mais c�est dommage; nous aurions fait nos bamboches
comme l�autre fois. Hol�! gar�on, pourquoi n�am�ne-t-on pas la
comm�re de Pougatcheff? Est-ce qu�elle ferait l�obstin�e? Dis-lui
qu�elle n�a rien � craindre, que le monsieur qui l�appelle est
tr�s bon, qu�il ne l�offensera d�aucune mani�re, et en m�me temps
pousse-la ferme par les �paules.

-- Que fais-tu l�? dis-je � Zourine; de quelle comm�re de
Pougatcheff parles-tu? c�est la fille du d�funt capitaine
Mironoff. Je l�ai d�livr�e de sa captivit� et je l�emm�ne
maintenant � la maison de mon p�re, o� je la laisserai.

-- Comment! c�est donc toi qu�on est venu m�annoncer tout �
l�heure? Au nom du ciel, qu�est-ce que cela veut dire?

-- Je te raconterai tout cela plus tard. Mais � pr�sent, je t�en
supplie, rassure la pauvre fille, que les hussards ont
horriblement effray�e.�

Zourine fit � l�instant toutes ses dispositions. Il sortit lui-
m�me dans la rue pour s�excuser aupr�s de Marie du malentendu
involontaire qu�il avait commis, et donna l�ordre au mar�chal des
logis de la conduire au meilleur logement de la ville. Je restai �
coucher chez lui.

Nous soup�mes ensemble, et d�s que je me trouvai seul avec
Zourine, je lui racontai toutes mes aventures. Il m��couta avec
une grande attention, et quand j�eus fini, hochant de la t�te:

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Books | Photos | Paul Mutton | Wed 24th Dec 2025, 21:38