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Page 48
Une heure apr�s, l�_ouriadnik_ m�apporta mon sauf-conduit avec le
griffonnage qui servait de signature � Pougatcheff, et m�annon�a
que le tsar m�attendait chez lui. Je le trouvai pr�t � se mettre
en route. Comment exprimer ce que je ressentais en pr�sence de cet
homme, terrible et cruel pour tous except� pour moi seul? Et
pourquoi ne pas dire l�enti�re v�rit�? Je sentais en ce moment une
forte sympathie m�entra�ner vers lui. Je d�sirais vivement
l�arracher � la horde de bandits dont il �tait le chef et sauver
sa t�te avant qu�il f�t trop tard. La pr�sence de Chvabrine et la
foule qui s�empressait autour de nous m�emp�ch�rent de lui
exprimer tous les sentiments dont mon coeur �tait plein.
Nous nous s�par�mes en amis. Pougatcheff aper�ut dans la foule
Akoulina Pamphilovna, et la mena�a amicalement du doigt en
clignant de l�oeil d�une mani�re significative. Puis il s�assit
dans sa _kibitka_, en donnant l�ordre de retourner � Berd, et
lorsque les chevaux prirent leur �lan, il se pencha hors de la
voiture et me cria: �Adieu, Votre Seigneurie; peut-�tre que nous
nous reverrons encore.�
En effet, nous nous sommes revus une autre fois; mais dans quelles
circonstances!
Pougatcheff partit. Je regardai longtemps la steppe sur laquelle
glissait rapidement sa _kibitka_. La foule se dissipa, Chvabrine
disparut. Je regagnai la maison du pope, o� tout se pr�parait pour
notre d�part. Notre petit bagage avait �t� mis dans le vieil
�quipage du commandant. En un instant les chevaux furent attel�s.
Marie alla dire un dernier adieu au tombeau de ses parents,
enterr�s derri�re l��glise. Je voulais l�y conduire; mais elle me
pria de la laisser aller seule, et revint bient�t apr�s en versant
des larmes silencieuses. Le p�re Garasim et sa femme sortirent sur
le perron pour nous reconduire. Nous nous range�mes � trois dans
l�int�rieur de la _kibitka_, Marie, Palachka et moi, et Sav�liitch
se jucha de nouveau sur le devant.
�Adieu, Marie Ivanovna, notre ch�re colombe; adieu, Pi�tr
Andr�itch, notre beau faucon, nous disait la bonne femme du pope;
bon voyage, et que Dieu vous comble tous de bonheur!�
Nous part�mes. Derri�re la fen�tre du commandant, j�aper�us
Chvabrine qui se tenait debout, et dont la figure respirait une
sombre haine. Je ne voulus pas triompher l�chement d�un ennemi
humili�, et d�tournai les yeux.
Enfin, nous franch�mes la barri�re principale, et quitt�mes pour
toujours la forteresse de B�logorsk.
CHAPITRE XIII
_L�ARRESTATION_
R�uni d�une fa�on si merveilleuse � la jeune fille qui me causait
le matin m�me tant d�inqui�tude douloureuse, je ne pouvais croire
� mon bonheur, et je m�imaginais que tout ce qui m��tait arriv�
n��tait qu�un songe. Marie regardait d�un air pensif, tant�t moi,
tant�t la route, et ne semblait pas, elle non plus, avoir repris
tous ses sens. Nous gardions le silence; nos coeurs �taient trop
fatigu�s d��motions. Au bout de deux heures, nous �tions d�j�
rendus dans la forteresse voisine, qui appartenait aussi �
Pougatcheff. Nous y change�mes de chevaux. � voir la c�l�rit�
qu�on mettait � nous servir et le z�le empress� du Cosaque barbu
dont Pougatcheff avait fait le commandant, je m�aper�us que gr�ce
au babil du postillon qui nous avait amen�s, on me prenait pour un
favori du ma�tre.
Quand nous nous rem�mes en route, il commen�ait � faire sombre.
Nous nous approch�mes d�une petite ville o�, d�apr�s le commandant
barbu, devait se trouver un fort d�tachement qui �tait en marche
pour se r�unir � l�usurpateur. Les sentinelles nous arr�t�rent, et
au cri de: �Qui vive?� notre postillon r�pondit � haute voix: �Le
comp�re du tsar, qui voyage avec sa bourgeoise.�
Aussit�t un d�tachement de hussards russes nous entoura avec
d�affreux jurements.
�Sors, comp�re du diable, me dit un mar�chal des logis aux
�paisses moustaches. Nous allons te mener au bain, toi et ta
bourgeoise.�
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