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Page 45
La _kibitka_ s�arr�ta devant le perron de la maison du commandant.
Les habitants avaient reconnu la clochette de Pougatcheff et
�taient accourus en foule. Chvabrine vint � la rencontre de
l�usurpateur; il �tait v�tu en Cosaque et avait laiss� cro�tre sa
barbe. Le tra�tre aida Pougatcheff � sortir de voiture, en
exprimant par des paroles obs�quieuses son z�le et sa joie. � ma
vue il se troubla; mais se remettant bient�t: �Tu es avec nous?
dit-il; ce devrait �tre depuis longtemps�.
Je d�tournai la t�te sans lui r�pondre.
Mon coeur se serra quand nous entr�mes dans la petite chambre que
je connaissais si bien, o� se voyait encore, contre le mur, le
dipl�me du d�funt commandant, comme une triste �pitaphe.
Pougatcheff s�assit sur ce m�me sofa o� maintes fois Ivan
Kouzmitch s��tait assoupi au bruit des gronderies de sa femme.
Chvabrine apporta lui-m�me de l�eau-de-vie � son chef. Pougatcheff
en but un verre, et lui dit en me d�signant: �Offres-en un autre �
Sa Seigneurie�.
Chvabrine s�approcha de moi avec son plateau; je me d�tournai pour
la seconde fois. Il me semblait hors de lui-m�me. Avec sa finesse
ordinaire, il avait devin� sans doute que Pougatcheff n��tait pas
content de lui. Il le regardait avec frayeur et moi avec m�fiance.
Pougatcheff lui fit quelques questions sur l��tat de la
forteresse, sur ce qu�on disait des troupes de l�imp�ratrice et
sur d�autres sujets pareils. Puis, tout � coup, et d�une mani�re
inattendue:
�Dis-moi, mon fr�re, demanda-t-il, quelle est cette jeune fille
que tu tiens sous ta garde? Montre-la-moi.�
Chvabrine devint p�le comme la mort.
�Tsar, dit-il d�une voix tremblante, tsar, ... elle n�est pas sous
ma garde, elle est au lit dans sa chambre.
-- M�ne-moi chez elle�, dit l�usurpateur en se levant.
Il �tait impossible d�h�siter. Chvabrine conduisit Pougatcheff
dans la chambre de Marie Ivanovna. Je les suivis.
Chvabrine s�arr�ta dans l�escalier: �Tsar, dit-il, vous pouvez
exiger de moi ce qu�il vous plaira; mais ne permettez pas qu�un
�tranger entre dans la chambre de ma femme.
-- Tu es mari�! m��criai-je, pr�t � le d�chirer.
-- Silence! interrompit Pougatcheff, c�est mon affaire. Et toi,
continua-t-il en se tournant vers Chvabrine, ne fais pas
l�important. Qu�elle soit ta femme ou non, j�am�ne qui je veux
chez elle. Votre Seigneurie, suis-moi.�
� la porte de la chambre Chvabrine s�arr�ta de nouveau et dit
d�une voix entrecoup�e: �Tsar, je vous pr�viens qu�elle a la
fi�vre, et depuis trois jours elle ne cesse de d�lirer.
-- Ouvre!� dit Pougatcheff.
Chvabrine se mit � fouiller dans ses poches et finit par dire
qu�il avait oubli� la clef. Pougatcheff poussa la porte du pied;
la serrure c�da, la porte s�ouvrit et nous entr�mes.
Je jetai un rapide coup d�oeil dans la chambre et faillis
m��vanouir. Sur le plancher et dans un grossier v�tement de
paysanne, Marie �tait assise, p�le, maigre, les cheveux �pars.
Devant elle se trouvait une cruche d�eau recouverte d�un morceau
de pain. � ma vue elle fr�mit et poussa un cri per�ant. Je ne
saurais dire ce que j��prouvai.
Pougatcheff regarda Chvabrine de travers, et lui dit avec un amer
sourire: �Ton h�pital est en ordre!�
Puis, s�approchant de Marie: �Dis-moi, ma petite colombe, pourquoi
ton mari te punit-il ainsi?
-- Mon mari! reprit-elle; il n�est pas mon mari; jamais je ne
serai sa femme. Je suis r�solue � mourir plut�t, et je mourrai si
l�on ne me d�livre pas.�
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