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Page 44
Tout � coup Pougatcheff interrompit mes r�veries: �� quoi, Votre
Seigneurie, dit-il, daignes-tu penser?
-- Comment veux-tu que je ne pense pas? r�pondis-je; je suis un
officier, un gentilhomme; hier encore je te faisais la guerre, et
maintenant je voyage avec toi, dans la m�me voiture, et tout le
bonheur de ma vie d�pend de toi.
-- Quoi donc! dit Pougatcheff, as-tu peur?�
Je r�pondis qu�ayant d�j� re�u de lui gr�ce de la vie, j�esp�rais,
non seulement en sa bienveillance, mais encore en son aide.
�Et tu as raison, devant Dieu tu as raison, reprit l�usurpateur.
Tu as vu que mes gaillards te regardaient de travers; encore
aujourd�hui, le petit vieux voulait me prouver � toute force que
tu es un espion et qu�il fallait te mettre � la torture, puis te
pendre. Mais je n�y ai pas consenti, ajouta-t-il en baissant la
voix de peur que Sav�liitch et le Tatar ne l�entendissent, parce
que je me suis souvenu de ton verre de vin et de ton _touloup_. Tu
vois bien que je ne suis pas un buveur de sang, comme le pr�tend
ta confr�rie.�
Me rappelant la prise de la forteresse de B�logorsk je ne crus pas
devoir le contredire, et ne r�pondis mot.
�Que dit-on de moi � Orenbourg? demanda Pougatcheff apr�s un court
silence.
-- Mais on dit que tu n�es pas facile � mater. Il faut en
convenir, tu nous as donn� de la besogne.�
Le visage de l�usurpateur exprima la satisfaction de l�amour-
propre.
�Oui, me dit-il d�un air glorieux, je suis un grand guerrier.
Conna�t-on chez vous, � Orenbourg, la bataille de Iouze�eff[58]?
Quarante g�n�raux ont �t� tu�s, quatre arm�es faites prisonni�res.
Crois-tu que le roi de Prusse soit de ma force?�
La fanfaronnade du brigand me sembla passablement dr�le.
�Qu�en penses-tu toi-m�me? lui dis-je; pourrais-tu battre
Fr�d�ric?
-- F�dor F�dorovitch[59]? et pourquoi pas? Je bats bien vos
g�n�raux, et vos g�n�raux l�ont battu. Jusqu�� pr�sent mes armes
ont �t� heureuses. Attends, attends, tu en verras bien d�autres
quand je marcherai sur Moscou.
-- Et tu comptes marcher sur Moscou?�
L�usurpateur se mit � r�fl�chir; puis il dit � demi-voix: �Dieu
sait, ... ma rue est �troite, ... j�ai peu de volont�, ... mes
gar�ons ne m�ob�issent pas, ... ce sont des pillards, ... il me
faut dresser l�oreille... Au premier revers ils sauveront leurs
cous avec ma t�te.
-- Eh bien, dis-je � Pougatcheff, ne vaudrait-il pas mieux les
abandonner toi-m�me avant qu�il ne soit trop tard, et avoir
recours � la cl�mence de l�imp�ratrice?�
Pougatcheff sourit am�rement: �Non, dit-il, le temps du repentir
est pass�; on ne me fera pas gr�ce; je continuerai comme j�ai
commenc�. Qui sait?... Peut-�tre!... Grichka Otr�pieff a bien �t�
tsar � Moscou.
-- Mais sais-tu comment il a fini? On l�a jet� par une fen�tre, on
l�a massacr�, on l�a br�l�, on a charg� un canon de sa cendre et
on l�a dispers�e � tous les vents.�
Le Tatar se mit � fredonner une chanson plaintive; Sav�liitch,
tout endormi, vacillait de c�t� et d�autre. Notre _kibitka_
glissait rapidement sur le chemin d�hiver... Tout � coup j�aper�us
un petit village bien connu de mes yeux, avec une palissade et un
clocher sur la rive escarp�e du Ia�k. Un quart d�heure apr�s, nous
entrions dans la forteresse de B�logorsk.
CHAPITRE XII
_L�ORPHELINE_
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