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Page 43
-- Ta fianc�e! s��cria Pougatcheff; pourquoi ne l�as-tu pas dit
plus t�t? Nous te marierons, et nous nous en donnerons � tes
noces.�
Puis, se tournant vers B�loborodoff: ��coute, feld-mar�chal, lui
dit-il; nous sommes d�anciens amis, Sa Seigneurie et moi, mettons-
nous � souper. Demain nous verrons ce qu�il faut faire de lui; le
matin est plus sage que le soir.�
J�aurais refus� de bon coeur l�honneur qui m��tait propos�; mais
je ne pouvais m�en d�fendre. Deux jeunes filles cosaques, enfants
du ma�tre de _l�isba_, couvrirent la table d�une nappe blanche,
apport�rent du pain, de la soupe au poisson et des brocs de vin et
de bi�re. Je me trouvais ainsi pour la seconde fois � la table de
Pougatcheff et de ses terribles compagnons.
L�orgie dont je devins le t�moin involontaire continua jusque bien
avant dans la nuit. Enfin l�ivresse finit par triompher des
convives. Pougatcheff s�endormit sur sa place, et ses compagnons
se lev�rent en me faisant signe de le laisser. Je sortis avec eux.
Sur l�ordre de Khlopoucha, la sentinelle me conduisit au greffe,
o� je trouvai Sav�liitch, et l�on me laissa seul avec lui sous
clef. Mon menin �tait si �tonn� de tout ce qu�il voyait et de tout
ce qui se passait autour de lui, qu�il ne me fit pas la moindre
question. Il se coucha dans l�obscurit�, et je l�entendis
longtemps g�mir et se plaindre. Enfin il se mit � ronfler, et moi,
je m�abandonnai � des r�flexions qui ne me laiss�rent pas fermer
l�oeil un instant de la nuit.
Le lendemain matin on vint m�appeler de la part de Pougatcheff. Je
me rendis chez lui. Devant sa porte se tenait une _kibitka_
attel�e de trois chevaux tatars. La foule encombrait la rue.
Pougatcheff, que je rencontrai dans l�antichambre, �tait v�tu d�un
habit de voyage, d�une pelisse et d�un bonnet kirghises. Ses
convives de la veille l�entouraient, et avaient pris un air de
soumission qui contrastait fort avec ce que j�avais vu le soir
pr�c�dent. Pougatcheff me dit gaiement bonjour, et m�ordonna de
m�asseoir � ses c�t�s dans la _kibitka_.
Nous pr�mes place.
�� la forteresse de B�logorsk!� dit Pougatcheff au robuste cocher
tatar qui, debout, dirigeait l�attelage.
Mon coeur battit violemment. Les chevaux s��lanc�rent, la
clochette tinta, la _kibitka_ vola sur la neige.
�Arr�te! arr�te!� s��cria une voix que je ne connaissais que trop;
et je vis Sav�liitch qui courait � notre rencontre. Pougatcheff
fit arr�ter.
�� mon p�re Pi�tr Andr�itch, criait mon menin, ne m�abandonne pas
dans mes vieilles ann�es au milieu de ces sc�l...
-- Ah! vieux hibou, dit Pougatcheff, Dieu nous fait encore
rencontrer. Voyons, assieds-toi sur le devant.
-- Merci, tsar, merci, mon propre p�re, r�pondit Sav�liitch en
prenant place; que Dieu te donne cent ann�es de vie pour avoir
rassur� un pauvre vieillard! Je prierai Dieu toute ma vie pour
toi, et je ne parlerai jamais du _touloup_ de li�vre.�
Ce _touloup_ de li�vre pouvait � la fin f�cher s�rieusement
Pougatcheff, Mais l�usurpateur n�entendit pas ou affecta de ne pas
entendre cette mention d�plac�e. Les chevaux se remirent au galop.
Le peuple s�arr�tait dans la rue, et chacun nous saluait en se
courbant jusqu�� la ceinture. Pougatcheff distribuait des signes
de t�te � droite et � gauche. En un instant nous sort�mes de la
bourgade et pr�mes notre course sur un chemin bien fray�.
On peut ais�ment se figurer ce que je ressentais. Dans quelques
heures je devais revoir celle que j�avais crue perdue � jamais
pour moi. Je me repr�sentais le moment de notre r�union; mais
aussi je pensais � l�homme dans les mains duquel se trouvait ma
destin�e, et qu�un �trange concours de circonstances attachait �
moi par un lien myst�rieux. Je me rappelais la cruaut� brusque, et
les habitudes sanguinaires de celui qui se portait le d�fenseur de
ma fianc�e. Pougatcheff ne savait pas qu�elle f�t la fille du
capitaine Mironoff; Chvabrine, pouss� � bout, �tait capable de
tout lui r�v�ler, et Pougatcheff pouvait apprendre la v�rit� par
d�autres voies. Alors, que devenait Marie? � cette id�e un frisson
subit parcourait mon corps, et mes cheveux se dressaient sur ma
t�te.
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