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Page 42
�Eh! eh! Votre Seigneurie, dit-il en clignant de l�oeil, il me
semble que mon feld-mar�chal a raison. Qu�en penses-tu?�
Le persiflage de Pougatcheff me rendit ma r�solution. Je lui
r�pondis avec calme que j��tais en sa puissance, et qu�il pouvait
faire de moi ce qu�il voulait.
�Bien, dit Pougatcheff; dis-moi maintenant dans quel �tat est
votre ville.
-- Gr�ce � Dieu, r�pondis-je, tout y est en bon ordre.
-- En bon ordre! r�p�ta Pougatcheff, et le peuple y meurt de
faim.�
L�usurpateur disait la v�rit�; mais d�apr�s le devoir que
m�imposait mon serment, je l�assurai que c��tait un faux bruit, et
que la place d�Orenbourg �tait suffisamment approvisionn�e.
�Tu vois, s��cria le petit vieillard, qu�il te trompe avec
impudence. Tous les fuyards d�clarent unanimement que la famine et
la peste sont � Orenbourg, qu�on y mange de la charogne, et encore
comme un mets d�honneur. Et Sa Gr�ce nous assure que tout est en
abondance. Si tu veux pendre Chvabrine, fais pendre au m�me gibet
ce jeune gar�on, pour qu�ils n�aient rien � se reprocher.�
Les paroles du maudit vieillard semblaient avoir �branl�
Pougatcheff. Par bonheur Khlopoucha se mit � contredire son
camarade.
�Tais-toi, Naoumitch, lui dit-il, tu ne penses qu�� pendre et �
�trangler, il te va bien de faire le h�ros. � te voir, on ne sait
o� ton �me se tient; tu regardes d�j� dans la fosse, et tu veux
faire mourir les autres. Est-ce que tu n�as pas assez de sang sur
la conscience?
-- Mais quel saint es-tu toi-m�me? repartit B�loborodoff; d�o� te
vient cette piti�?
-- Sans doute, r�pondit Khlopoucha, moi aussi je suis un p�cheur,
et cette main... (il ferma son poing osseux, et, retroussant sa
manche, il montra son bras velu), et cette main est coupable
d�avoir vers� du sang chr�tien. Mais j�ai tu� mon ennemi, et non
pas mon h�te, sur le grand chemin libre et dans le bois obscur,
mais non � la maison et derri�re le po�le, avec la hache et la
massue, et non pas avec des comm�rages de vieille femme.�
Le vieillard d�tourna la t�te, et grommela entre ses dents:
�Narines arrach�es!
-- Que murmures-tu l�, vieux hibou? reprit Khlopoucha; je t�en
donnerai, des narines arrach�es; attends un peu, ton temps viendra
aussi. J�esp�re en Dieu que tu flaireras aussi les pincettes un
jour, et jusque-l� prends garde que je ne t�arrache ta vilaine
barbiche.
-- Messieurs les g�n�raux, dit Pougatcheff avec dignit�, finissez
vos querelles. Ce ne serait pas un grand malheur si tous les
chiens galeux d�Orenbourg fr�tillaient des jambes sous la m�me
traverse; mais ce serait un malheur si nos bons chiens � nous se
mordaient entre eux.�
Khlopoucha et B�loborodoff ne dirent mot, et �chang�rent un sombre
regard. Je sentis la n�cessit� de changer le sujet de l�entretien,
qui pouvait se terminer pour moi d�une fort d�sagr�able fa�on. Me
tournant vers Pougatcheff, je lui dis d�un air souriant: �Ah!
j�avais oubli� de te remercier pour ton cheval et ton _touloup_.
Sans toi je ne serais pas arriv� jusqu�� la ville, car je serais
mort de froid pendant le trajet.�
Ma ruse r�ussit. Pougatcheff se mit de bonne humeur.
�La beaut� de la dette, c�est le payement, me dit-il avec son
habituel clignement d�oeil. Conte-moi maintenant l�histoire;
qu�as-tu � faire avec cette jeune fille que Chvabrine pers�cute?
n�aurait-elle pas accroch� ton jeune coeur, eh?
-- Elle est ma fianc�e, r�pondis-je � Pougatcheff en m�apercevant
du changement favorable qui s�op�rait eu lui, et ne voyant aucun
risque � lui dire la v�rit�.
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