La fille du capitaine by Alexandre Pouchkine


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Page 35

�Et de plus, ajouta-t-il en h�sitant, il vous donne un demi-
rouble... Mais je l�ai perdu en route; excusez g�n�reusement.�

Sav�liitch le regarda de travers: �Tu l�as perdu en route, dit-il;
et qu�est-ce qui sonne dans ta poche, effront� que tu es?

-- Ce qui sonne dans ma poche! r�pliqua l�_ouriadnik_ sans se
d�concerter, Dieu te pardonne; vieillard! c�est un mors de bride
et non un demi-rouble.

-- Bien, bien! dis-je en terminant la dispute; remercie de ma part
celui qui t�envoie; t�che m�me de retrouver en t�en allant le
demi-rouble perdu, et prends-le comme pourboire.



-- Grand merci, Votre Seigneurie, dit-il en faisant tourner son
cheval; je prierai �ternellement Dieu pour vous.�

� ces mots, il partit au galop, tenant une main sur sa poche, et
fut bient�t hors de la vue.

Je mis le _touloup_ et montai � cheval, prenant Sav�liitch en
croupe.

�Vois-tu bien, seigneur, me dit le vieillard, que ce n�est pas
inutilement que j�ai pr�sent� ma supplique au bandit? Le voleur a
eu honte; quoique cette longue rosse bachkire et ce _touloup_ de
paysan ne vaillent pas la moiti� de ce que ces coquins nous ont
vol� et de ce que tu as toi-m�me daign� lui donner en pr�sent,
cependant �a peut nous �tre utile. D�un m�chant chien, m�me une
poign�e de poils.�


CHAPITRE X
_LE SI�GE_

En approchant d�Orenbourg, nous aper�mes une foule de for�ats
avec les t�tes ras�es et des visages d�figur�s par les tenailles
du bourreau[52]. Ils travaillaient aux fortifications de la place
sous la surveillance des invalides de la garnison. Quelques-uns
emportaient sur des brouettes les d�combres qui remplissaient le
foss�; d�autres creusaient la terre avec des b�ches. Des ma�ons
transportaient des briques et r�paraient les murailles. Les
sentinelles nous arr�t�rent aux portes pour demander nos
passeports. Quand le sergent sut que nous venions de la forteresse
de B�logorsk, il nous conduisit tout droit chez le g�n�ral. Je le
trouvai dans son jardin. Il examinait les pommiers que le souffle
d�automne avait d�j� d�pouill�s de leurs feuilles, et, avec l�aide
d�un vieux jardinier, il les enveloppait soigneusement de paille.
Sa figure exprimait le calme, la bonne humeur et la sant�. Il
parut tr�s content de me voir, et se mit � me questionner sur les
terribles �v�nements dont j�avais �t� le t�moin. Je le lui
racontai. Le vieillard m��coutait avec attention, et, tout en
m��coutant, coupait les branches mortes.

�Pauvre Mironoff, dit-il quand j�achevai ma triste histoire! c�est
tommage, il avait �t� pon officier. Et matame Mironoff, elle �tait
une ponne tame, et pass�e ma�tresse pour saler les champignons. Et
qu�est devenue Macha, la fille du capitaine?�

Je lui r�pondis qu�elle �tait rest�e � la forteresse, dans la
maison du pope.

�Aie! aie! aie! fit le g�n�ral, c�est mauvais, c�est tr�s mauvais;
il est tout � fait impossible de compter sur la discipline des
brigands.�

Je lui fis observer que la forteresse de B�logorsk n��tait pas
fort �loign�e, et que probablement Son Excellence ne tarderait pas
� envoyer un d�tachement de troupes pour en d�livrer les pauvres
habitants. Le g�n�ral hocha la t�te avec un air de doute.

�Nous verrons, dit-il; nous avons tout le temps d�en parler. Je te
prie de venir prendre le th� chez moi. Il y aura ce soir conseil
de guerre; tu peux nous donner des renseignements pr�cis sur ce
coquin de Pougatcheff et sur son arm�e. Va te reposer en
attendant.�

J�allai au logis qu�on m�avait d�sign�, et o� d�j� s�installait
Sav�liitch. J�y attendis impatiemment l�heure fix�e. Le lecteur
peut bien croire que je n�avais garde de manquer � ce conseil de
guerre, qui devait avoir une si grande influence sur toute ma vie.
� l�heure indiqu�e, j��tais chez le g�n�ral.

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Books | Photos | Paul Mutton | Tue 23rd Dec 2025, 12:43