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Page 32
Pougatcheff me jeta un regard rapide et profond:
�Tu ne crois donc pas que je sois l�empereur Pierre? Eh bien!
soit. Est-ce qu�il n�y a pas de r�ussite pour les gens hardis?
est-ce qu�anciennement Grichka Otr�pieff[50] n�a pas r�gn�! Pense
de moi ce que tu veux, mais ne me quitte pas. Qu�est-ce que te
fait l�un ou l�autre? Qui est pope est p�re. Sers-moi fid�lement
et je ferai de toi un feld-mar�chal et un prince. Qu�en dis-tu?
-- Non, r�pondis-je avec fermet�; je suis gentilhomme; j�ai pr�t�
serment � Sa Majest� l�imp�ratrice; je ne puis te servir. Si tu me
veux du bien en effet, renvoie-moi � Orenbourg.�
Pougatcheff se mit � r�fl�chir:
�Mais si je te renvoie, dit-il, me promets-tu du moins de ne pas
porter les armes contre moi?
-- Comment veux-tu que je te le promette? r�pondis-je; tu sais
toi-m�me que cela ne d�pend pas de ma volont�. Si l�on m�ordonne
de marcher contre toi, il faudra me soumettre. Tu es un chef
maintenant, tu veux que tes subordonn�s t�ob�issent. Comment puis-
je refuser de servir, si l�on a besoin de mon service? Ma t�te est
dans tes mains; si tu me laisses libre, merci; si tu me fais
mourir, que Dieu te juge; mais je t�ai dit la v�rit�.�
Ma franchise plut � Pougatcheff.
�Soit, dit-il en me frappant sur l��paule; il faut punir jusqu�au
bout, ou faire gr�ce jusqu�au bout. Va-t�en des quatre c�t�s, et
fais ce que bon te semble. Viens demain me dire adieu. Et
maintenant va te coucher; j�ai sommeil moi-m�me.�
Je quittai Pougatcheff, et sortis dans la rue. La nuit �tait calme
et froide; la lune et les �toiles, brillant de tout leur �clat,
�clairaient la place et le gibet. Tout �tait tranquille et sombre
dans le reste de la forteresse. Il n�y avait plus que le cabaret
o� se voyait de la lumi�re et o� s�entendaient les cris des
buveurs attard�s. Je jetai un regard sur la maison du pope; les
portes et les volets �taient ferm�s; tout y semblait parfaitement
tranquille.
Je rentrai chez moi et trouvai Sav�liitch qui d�plorait mon
absence. La nouvelle de ma libert� recouvr�e le combla de joie.
�Gr�ces te soient rendues, Seigneur! dit-il en faisant le signe de
la croix. Nous allons quitter la forteresse demain au point du
jour, et nous irons � la garde de Dieu. Je t�ai pr�par� quelque
petite chose; mange, mon p�re, et dors jusqu�au matin, tranquille
comme dans la poche du Christ...
Je suivis son conseil, et, apr�s avoir soup� de grand app�tit, je
m�endormis sur le plancher tout nu, aussi fatigu� d�esprit que de
corps.
CHAPITRE IX
_LA S�PARATION_
De tr�s bonne heure le tambour me r�veilla. Je me rendis sur la
place. L�, les troupes de Pougatcheff commen�aient � se ranger
autour de la potence o� se trouvaient encore attach�es les
victimes de la veille. Les Cosaques se tenaient � cheval; les
soldats de pied, l�arme au bras; les enseignes flottaient.
Plusieurs canons, parmi lesquels je reconnus le n�tre, �taient
pos�s sur des aff�ts de campagne. Tous les habitants s��taient
r�unis au m�me endroit, attendant l�usurpateur. Devant le perron
de la maison du commandant, un Cosaque tenait par la bride un
magnifique cheval blanc de race kirghise. Je cherchai des yeux le
corps de la commandante; on l�avait pouss� de c�t� et recouvert
d�une m�chante natte d��corce. Enfin Pougatcheff sortit de la
maison. Toute la foule se d�couvrit. Pougatcheff s�arr�ta sur le
perron, et dit le bonjour � tout le monde. L�un des chefs lui
pr�senta un sac rempli de pi�ces de cuivre, qu�il se mit � jeter �
pleines poign�es. Le peuple se pr�cipita pour les ramasser, en se
les disputant avec des coups. Les principaux complices de
Pougatcheff l�entour�rent: parmi eux se trouvait Chvabrine. Nos
regards se rencontr�rent, il put lire le m�pris dans le mien, et
il d�tourna les yeux avec une expression de haine v�ritable et de
feinte moquerie. M�apercevant dans la foule, Pougatcheff me fit un
signe de la t�te, et m�appela pr�s de lui.
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