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Page 27
Marie se jeta � son cou, et se mit � sangloter. �Embrassons-nous
aussi, dit en pleurant la commandante. Adieu, mon Ivan Kouzmitch;
pardonne-moi si je t�ai jamais f�ch�.
-- Adieu, adieu, ma petite m�re, dit le commandant en embrassant
sa vieille compagne; voyons, assez, allez-vous-en � la maison, et,
si tu en as le temps, mets un _sarafan_[43] � Macha.�
La commandante s��loigna avec sa fille. Je suivais Marie du
regard; elle se retourna et me fit un dernier signe de t�te.
Ivan Kouzmitch revint � nous, et toute son attention fut tourn�e
sur l�ennemi. Les rebelles se r�unirent autour de leur chef et
tout � coup mirent pied � terre pr�cipitamment. �Tenez-vous bien,
nous dit le commandant, c�est l�assaut qui commence.� En ce moment
m�me retentirent des cris de guerre sauvages. Les rebelles
accouraient � toutes jambes sur la forteresse. Notre canon �tait
charg� � mitraille. Le commandant les laissa venir � tr�s petite
distance, et mit de nouveau le feu � sa pi�ce. La mitraille frappa
au milieu de la foule, qui se dispersa en tout sens. Leur chef
seul resta en avant, agitant son sabre; il semblait les exhorter
avec chaleur. Les cris aigus, qui avaient un instant cess�,
redoubl�rent de nouveau. �Maintenant, enfants! s��cria le
capitaine, ouvrez la porte, battez, le tambour, et en avant!
Suivez-moi pour une sortie!�
Le commandant, Ivan Ignatiitch et moi, nous nous trouv�mes en un
instant hors du parapet. Mais la garnison, intimid�e, n�avait pas
boug� de place. �Que faites-vous donc, mes enfants? s��cria Ivan
Kouzmitch; s�il faut mourir, mourons; affaire de service!�
En ce moment les rebelles se ru�rent sur nous, et forc�rent
l�entr�e de la citadelle. Le tambour se tut, la garnison jeta ses
armes. On m�avait renvers� par terre; mais je me relevai et
j�entrai p�le-m�le avec la foule dans la forteresse. Je vis le
commandant bless� � la t�te, et press� par une petite troupe de
bandits qui lui demandaient les clefs. J�allais courir � son
secours, quand plusieurs forts Cosaques me saisirent et me li�rent
avec leurs _kouchaks_[44] en criant: �Attendez, attendez ce qu�on
va faire de vous, tra�tres au tsar!�
On nous tra�na le long des rues. Les habitants sortaient de leurs
maisons, offrant le pain et le sel. On sonna les cloches. Tout �
coup des cris annonc�rent que le tsar �tait sur la place,
attendant les prisonniers pour recevoir leurs serments. Toute la
foule se jeta de ce c�t�, et nos gardiens nous y tra�n�rent.
Pougatcheff �tait assis dans un fauteuil, sur le perron de la
maison du commandant. Il �tait v�tu d�un �l�gant cafetan cosaque,
brod� sur les coutures. Un haut bonnet de martre zibeline, orn� de
glands d�or, descendait jusque sur ses yeux flamboyants. Sa figure
ne me parut pas inconnue. Les chefs cosaques l�entouraient.
Le p�re Garasim, pale et tremblant, se tenait, la croix � la main,
au pied du perron, et semblait le supplier en silence pour les
victimes amen�es devant lui. Sur la place m�me, on dressait � la
h�te une potence. Quand nous approch�mes, des Bachkirs �cart�rent
la foule, et l�on nous pr�senta � Pougatcheff. Le bruit des
cloches cessa, et le plus profond silence s��tablit. �Qui est le
commandant?� demanda l�usurpateur. Notre _ouriadnik_ sortit des
groupes et d�signa Ivan Kouzmitch. Pougatcheff regarda le
vieillard avec une expression terrible et lui dit: �Comment as-tu
os� t�opposer � moi, � ton empereur?�
Le commandant, affaibli par sa blessure, rassembla ses derni�res
forces et r�pondit d�une voix ferme: �Tu n�es pas mon empereur: tu
es un usurpateur et un brigand, vois-tu bien!�
Pougatcheff fron�a le sourcil et leva son mouchoir blanc. Aussit�t
plusieurs Cosaques saisirent le vieux capitaine et l�entra�n�rent
au gibet. � cheval sur la traverse, apparut le Bachkir d�figur�
qu�on avait questionn� la veille; il tenait une corde � la main,
et je vis un instant apr�s le pauvre Ivan Kouzmitch suspendu en
l�air. Alors on amena � Pougatcheff Ivan Ignatiitch.
�Pr�te serment, lui dit Pougatcheff, � l�empereur Pi�tr
F�dorovitch[45].
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