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Page 28
-- Tu n�es pas notre empereur, r�pondit le lieutenant en r�p�tant
les paroles de son capitaine; tu es un brigand, mon oncle, et un
usurpateur.�
Pougatcheff fit de nouveau le signal du mouchoir, et le bon Ivan
Ignatiitch fut pendu aupr�s de son ancien chef. C��tait mon tour.
Je fixai hardiment le regard sur Pougatcheff, en m�appr�tant �
r�p�ter la r�ponse de mes g�n�reux camarades. Alors, � ma surprise
inexprimable, j�aper�us parmi les rebelles Chvabrine, qui avait eu
le temps de se couper les cheveux en rond et d�endosser un cafetan
de Cosaque. Il s�approcha de Pougatcheff et lui dit quelques mots
� l�oreille. �Qu�on le pende!� dit Pougatcheff sans daigner me
jeter un regard. On me passa la corde au cou. Je me mis � r�citer
� voix basse une pri�re, en offrant � Dieu un repentir sinc�re de
toutes mes fautes et en le priant de sauver tous ceux qui �taient
chers � mon coeur. On m�avait d�j� conduit sous le gibet. �Ne
crains rien, ne crains rien!� me disaient les assassins, peut-�tre
pour me donner du courage. Tout � coup un cri se fit entendre:
�Arr�tez, maudits�.
Les bourreaux s�arr�t�rent. Je regarde... Sav�liitch �tait �tendu
aux pieds de Pougatcheff.
�� mon propre p�re, lui disait mon pauvre menin, qu�as-tu besoin
de la mort de cet enfant de seigneur? Laisse-le libre, on t�en
donnera une bonne ran�on; mais pour l�exemple et pour faire peur
aux autres, ordonne qu�on me pende, moi, vieillard.�
Pougatcheff fit un signe; on me d�lia aussit�t. �Notre p�re te
pardonne�, me disaient-ils. Dans ce moment, je ne puis dire que
j��tais tr�s heureux de ma d�livrance, mais je ne puis dire non
plus que je la regrettais. Mes sens �taient trop troubl�s. On
m�amena de nouveau devant l�usurpateur et l�on me fit agenouiller
� ses pieds. Pougatcheff me tendit sa main musculeuse: �Baise la
main, baise la main!� criait-on autour de moi. Mais j�aurais
pr�f�r� le plus atroce supplice � un si inf�me avilissement.
�Mon p�re Pi�tr Andr�itch, me soufflait Sav�liitch, qui se tenait
derri�re moi et me poussait du coude, ne fais pas l�obstin�;
qu�est-ce que cela te co�te? Crache et baise la main du bri...
Baise-lui la main.�
Je ne bougeai pas. Pougatcheff retira sa main et dit en souriant:
�Sa Seigneurie est, � ce qu�il para�t, toute stupide de joie;
relevez-le�. On me releva, et je restai en libert�. Je regardai
alors la continuation de l�inf�me com�die.
Les habitants commenc�rent � pr�ter le serment. Ils approchaient
l�un apr�s l�autre, baisaient la croix et saluaient l�usurpateur.
Puis vint le tour des soldats de la garnison: le tailleur de la
compagnie, arm� de ses grands ciseaux �mouss�s, leur coupait les
queues. Ils secouaient la t�te et approchaient les l�vres de la
main de Pougatcheff; celui-ci leur d�clara qu�ils �taient
pardonn�s et re�us dans ses troupes. Tout cela dura pr�s de trois
heures. Enfin Pougatcheff se leva de son fauteuil et descendit le
perron, suivi par les chefs. On lui amena un cheval blanc
richement harnach�. Deux Cosaques le prirent par les bras et
l�aid�rent � se mettre en selle. Il annon�a au p�re Garasim qu�il
d�nerait chez lui. En ce moment retentit un cri de femme. Quelques
brigands tra�naient sur le perron Vassilissa I�gorovna, �chevel�e
et demi-nue. L�un d�eux s��tait d�j� v�tu de son mantelet; les
autres emportaient les matelas, les coffres, le linge, les
services � th� et toutes sortes d�objets.
�� mes p�res, criait la pauvre vieille, laissez-moi, de gr�ce; mes
p�res, mes p�res, menez-moi � Ivan Kouzmitch.�
Soudain elle aper�ut le gibet et reconnut son mari.
�Sc�l�rats, s��cria-t-elle hors d�elle-m�me, qu�en avez-vous fait?
� ma lumi�re, Ivan Kouzmitch, hardi coeur de soldat; ni les
ba�onnettes prussiennes ne t�ont touch�, ni les balles turques; et
tu as p�ri devant un vil condamn� fuyard.
-- Faites taire la vieille sorci�re!� dit Pougatcheff.
Un jeune Cosaque la frappa de son sabre sur la t�te, et elle tomba
morte au bas des degr�s du perron. Pougatcheff partit; tout le
peuple se jeta sur ses pas.
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