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Page 19
-- Ce que tu as fait? r�pondis-je. Qui est-ce qui t�a charg�
d��crire une d�nonciation contre moi? Est-ce qu�on t�a mis � mon
service pour �tre mon espion?
-- Moi, �crire une d�nonciation! r�pondit Sav�liitch tout en
larmes. � Seigneur, roi des cieux! Tiens, daigne lire ce que
m��crit le ma�tre, et tu verras si je te d�non�ais.�
En m�me temps il tira de sa poche une lettre qu�il me pr�senta, et
je lus ce qui suit:
�Honte � toi, vieux chien, de ce que tu ne m�as rien �crit de mon
fils Pi�tr Andr�itch, malgr� mes ordres s�v�res, et de ce que ce
soient des �trangers qui me font savoir ses folies! Est-ce ainsi
que tu remplis ton devoir et la volont� de tes seigneurs? Je
t�enverrai garder les cochons, vieux chien, pour avoir cach� la
v�rit� et pour ta condescendance envers le jeune homme. � la
r�ception de cette lettre, je t�ordonne de m�informer
imm�diatement de l��tat de sa sant�, qui, � ce qu�on me mande,
s�am�liore, et de me d�signer pr�cis�ment l�endroit o� il a �t�
frapp�, et s�il a �t� bien gu�ri.�
�videmment Sav�liitch n�avait pas en le moindre tort, et c��tait
moi qui l�avais offens� par mes soup�ons et mes reproches. Je lui
demandai pardon, mais le vieillard �tait inconsolable.
�Voil� jusqu�o� j�ai v�cu! r�p�tait-il; voil� quelles gr�ces j�ai
m�rit�es de mes seigneurs pour tous mes longs services! je suis un
vieux chien, je suis un gardeur de cochons, et par-dessus cela, je
suis la cause de ta blessure! Non, mon p�re Pi�tr Andr�itch, ce
n�est pas moi qui suis fautif, c�est le maudit _moussi�;_ c�est
lui qui t�a appris � pousser ces broches de fer, en frappant du
pied, comme si � force de pousser et de frapper on pouvait se
garer d�un mauvais homme! C��tait bien n�cessaire de d�penser de
l�argent � louer le _moussi�_!�
Mais qui donc s��tait donn� la peine de d�noncer ma conduite � mon
p�re? Le g�n�ral? il ne semblait pas s�occuper beaucoup de moi; et
puis, Ivan Kouzmitch n�avait pas cru n�cessaire de lui faire un
rapport sur mon duel. Je me perdais en suppositions. Mes soup�ons
s�arr�taient sur Chvabrine: lui seul trouvait un avantage dans
cette d�nonciation, dont la suite pouvait �tre mon �loignement de
la forteresse et ma s�paration d�avec la famille du commandant.
J�allai tout raconter � Marie Ivanovna: elle venait � ma rencontre
sur le perron.
�Que vous est-il arriv�? me dit-elle; comme vous �tes p�le!
-- Tout est fini�, lui r�pondis-je, en lui remettant la lettre de
mon p�re.
Ce fut � son tour de p�lir. Apr�s avoir lu, elle me rendit la
lettre, et me dit d�une voix �mue: �Ce n�a pas �t� mon destin. Vos
parents ne veulent pas de moi dans leur famille; que la volont� de
Dieu soit faite! Dieu sait mieux que nous ce qui nous convient. Il
n�y a rien � faire, Pi�tr Andr�itch; soyez heureux, vous au moins.
-- Cela ne sera pas, m��criai-je, en la saisissant par la main. Tu
m�aimes, je suis pr�t � tout. Allons nous jeter aux pieds de tes
parents. Ce sont des gens simples; ils ne sont ni fiers ni cruels;
ils nous donneront, eux, leur b�n�diction, nous nous marierons; et
puis, avec le temps, j�en suis s�r, nous parviendrons � fl�chir
mon p�re. Ma m�re interc�dera pour nous, il me pardonnera.
-- Non, Pi�tr Andr�itch, r�pondit Marie: je ne t��pouserai pas
sans la b�n�diction de tes parents. Sans leur b�n�diction tu ne
seras pas heureux. Soumettons-nous � la volont� de Dieu. Si tu
rencontres une autre fianc�e, si tu l�aimes, que Dieu soit avec
toi[38]. Pi�tr Andr�itch, moi, je prierai pour vous deux.�
Elle se mit � pleurer et se retira. J�avais l�intention de la
suivre dans sa chambre; mais je me sentais hors d��tat de me
poss�der et je rentrai � la maison. J��tais assis, plong� dans une
m�lancolie profonde, lorsque Sav�liitch vint tout � coup
interrompre mes r�flexions.
�Voil�, seigneur, dit-il en me pr�sentant une feuille de papier
toute couverte d��criture; regarde si je suis un espion de mon
ma�tre et si je t�che de brouiller le p�re avec le fils.�
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