La fille du capitaine by Alexandre Pouchkine


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 20

Je pris de sa main ce papier; c��tait la r�ponse de Sav�liitch �
la lettre qu�il avait re�ue. La voici mot pour mot:

�Seigneur Andr� P�trovitch, notre gracieux p�re, j�ai re�u votre
gracieuse lettre, dans laquelle tu daignes te f�cher contre moi,
votre esclave, en me faisant honte de ce que je ne remplis pas les
ordres de mes ma�tres. Et moi, qui ne suis pas un vieux chien,
mais votre serviteur fid�le, j�ob�is aux ordres de mes ma�tres; et
je vous ai toujours servi avec z�le jusqu�� mes cheveux blancs. Je
ne vous ai rien �crit de la blessure de Pi�tr Andr�itch, pour ne
pas vous effrayer sans raison; et voil� que nous entendons que
notre ma�tresse, notre m�re, Avdotia Vassilievna, est malade de
peur; et je m�en vais prier Dieu pour sa sant�. Et Pi�tr Andr�itch
a �t� bless� dans la poitrine, sons l��paule droite, sous une
c�te, � la profondeur d�un _verchok_ et demi[39], et il a �t�
couch� dans la maison du commandant, o� nous l�avons apport� du
rivage: et c�est le barbier d�ici, St�pan Paramonoff, qui l�a
trait�; et maintenant Pi�tr Andr�itch, gr�ce � Dieu, se porte
bien; et il n�y a rien que du bien � dire de lui: ses chefs, � ce
qu�on dit, sont contents de lui, et Vassilissa I�gorovna le traite
comme son propre fils; et qu�une pareille _occasion_ lui soit
arriv�e, il ne faut pas lui en faire de reproches; le cheval a
quatre jambes et il bronche. Et vous daignez �crire que vous
m�enverrez garder les cochons; que ce soit votre volont� de
seigneur. Et maintenant je vous salue jusqu�� terre.

�Votre fid�le esclave,

�Arkhip Sav�lieff.�


Je ne pus m�emp�cher de sourire plusieurs fois pendant la lecture
de la lettre du bon vieillard. Je ne me sentais pas en �tat
d��crire � mon p�re, et, pour calmer ma m�re, la lettre de
Sav�liitch me semblait suffisante.

De ce jour ma situation changea; Marie Ivanovna ne me parlait
presque plus et t�chait m�me de m��viter. La maison du commandant
me devint insupportable; je m�habituai peu � peu � rester seul
chez moi. Dans le commencement, Vassilissa I�gorovna me fit des
reproches; mais, en voyant ma persistance, elle me laissa en
repos. Je ne voyais Ivan Kouzmitch que lorsque le service
l�exigeait. Je n�avais que de tr�s rares entrevues avec Chvabrine,
qui m��tait devenu d�autant plus antipathique que je croyais
d�couvrir en lui une inimiti� secr�te, ce qui me confirmait
davantage dans mes soup�ons. La vie me devint � charge. Je
m�abandonnai � une noire m�lancolie, qu�alimentaient encore la
solitude et l�inaction. Je perdis toute esp�ce de go�t pour la
lecture et les lettres. Je me laissais compl�tement abattre et je
craignais de devenir fou, lorsque des �v�nements soudains, qui
eurent une grande influence sur ma vie, vinrent donner � mon �me
un �branlement profond et salutaire.


CHAPITRE VI
_POUGATCHEFF_

Avant d�entamer le r�cit des �v�nements �tranges dont je fus le
t�moin, je dois dire quelques mots sur la situation o� se trouvait
le gouvernement d�Orenbourg vers la fin de l�ann�e 1773. Cette
riche et vaste province �tait habit�e par une foule de peuplades �
demi sauvages, qui venaient r�cemment de reconna�tre la
souverainet� des tsars russes. Leurs r�voltes continuelles, leur
impatience de toute loi et de la vie civilis�e, leur inconstance
et leur cruaut� demandaient, de la part du gouvernement, une
surveillance constante pour les r�duire � l�ob�issance. On avait
�lev� des forteresses dans les lieux favorables, et dans la
plupart on avait �tabli � demeure fixe des Cosaques, anciens
possesseurs des rives du Ia�k. Mais ces Cosaques eux-m�mes, qui
auraient d� garantir le calme et la s�curit� de ces contr�es,
�taient devenus depuis quelque temps des sujets inquiet et
dangereux pour le gouvernement imp�rial. En 1772, une �meute
survint dans leur principale bourgade. Cette �meute fut caus�e par
les mesures s�v�res qu�avait prises le g�n�ral Tranbenberg pour
ramener l�arm�e � l�ob�issance. Elles n�eurent d�autre r�sultat
que le meurtre barbare de Tranbenberg, l��l�vation de nouveaux
chefs, et finalement la r�pression de l��meute � force de
mitraille et de cruels ch�timents.

Cela s��tait pass� peu de temps avant mon arriv�e dans la
forteresse de B�logorsk. Alors tout �tait ou paraissait
tranquille. Mais l�autorit� avait trop facilement pr�t� foi au
feint repentir des r�volt�s, qui couvaient leur haine en silence,
et n�attendaient qu�une occasion propice pour recommencer la
lutte.

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 23:10