La fille du capitaine by Alexandre Pouchkine


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Page 17

�Eh bien, comment va-t-il? murmura une voix qui me fit
tressaillir.

-- Toujours dans le m�me �tat, r�pondit Sav�liitch avec un soupir;
toujours sans connaissance. Voil� d�j� plus de quatre jours.�

Je voulus me retourner, mais je n�en eus pas la force.

�O� suis-je? Qui est ici?� dis-je avec effort.

Marie Ivanovna s�approcha de mon lit, et se pencha doucement sur
moi.

�Comment vous sentez-vous? me dit-elle.

-- Bien, gr�ce � Dieu, r�pondis-je d�une voix faible. C�est vous,
Marie Ivanovna; dites-moi...�

Je ne pus achever. Sav�liitch poussa un cri, la joie se peignit
sur son visage.

�Il revient � lui, il revient � lui, r�p�tait-il; gr�ces te soient
rendues, Seigneur! Mon p�re Piotr Andr�itch, m�as-tu fait assez
peur? quatre jours! c�est facile � dire...�

Marie Ivanovna l�interrompit.

�Ne lui parle pas trop, Sav�liitch, dit-elle: il est encore bien
faible.�

Elle sortit et ferma la porte avec pr�caution. Je me sentais agit�
de pens�es confuses. J��tais donc dans la maison du commandant,
puisque Marie Ivanovna pouvait entrer dans ma chambre! Je voulus
interroger Sav�liitch; mais le vieillard hocha la t�te et se
boucha les oreilles. Je fermai les yeux avec m�contentement, et
m�endormis bient�t.

En m��veillant, j�appelai Sav�liitch; mais, au lieu de lui, je vis
devant moi Maria Ivanovna. Elle me salua de sa douce voix. Je ne
puis exprimer la sensation d�licieuse qui me p�n�tra dans ce
moment. Je saisis sa main et la serrai avec transport en
l�arrosant de mes larmes. Marie ne la retirait pas..., et tout �
coup je sentis sur ma joue l�impression humide et br�lante de ses
l�vres. Un feu rapide parcourut tout mon �tre.

�Ch�re bonne Marie Ivanovna, lui dis-je, soyez ma femme, consentez
� mon bonheur.�



Elle reprit sa raison:

�Au non du ciel, calmez-vous, me dit-elle eu �tant sa main, tous
�tes encore en danger; votre blessure peut se rouvrir; ayez soin
de vous, ... ne f�t-ce que pour moi.�

Apr�s ces mots, elle sortit en me laissant au comble du bonheur.
Je me sentais revenir � la vie.

D�s cet instant je me sentis mieux d�heure en heure. C��tait le
barbier du r�giment qui me pansait, car il n�y avait pas d�autre
m�decin dans la forteresse; et gr�ce � Dieu, il ne faisait pas le
docteur. Ma jeunesse et la nature h�t�rent ma gu�rison. Toute la
famille du commandant m�entourait de soins. Marie Ivanovna ne me
quittait presque jamais. Il va sans dire que je saisis la premi�re
occasion favorable pour continuer ma d�claration interrompue, et,
cette fois, Marie m��couta avec plus de patience. Elle me fit
na�vement l�aveu de son affection, et ajouta que ses parents
seraient sans doute heureux de son bonheur. �Mais pensez-y bien,
me disait-elle; n�y aura-t-il pas d�obstacles de la part des
v�tres?�

Ce mot me fit r�fl�chir. Je ne doutais pas de la tendresse de ma
m�re; mais, connaissant le caract�re et la fa�on de penser de mon
p�re, je pressentais que mon amiti� ne le toucherait pas
extr�mement, et qu�il la traiterait de folie de jeunesse. Je
l�avouai franchement � Marie Ivanovna; mais n�anmoins je r�solus
d��crire � mon p�re aussi �loquemment que possible pour lui
demander sa b�n�diction. Je montrai ma lettre � Marie Ivanovna,
qui la trouva si convaincante et si touchante qu�elle ne douta
plus du succ�s, et s�abandonna aux sentiments de son coeur avec
toute la confiance de la jeunesse.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 17:40