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Page 14
Les raisonnements du prudent officier ne m��branl�rent pas. Je
restai ferme dans ma r�solution.
�Comme vous voudrez, dit Ivan Ignatiitch, faites ce qui vous
plaira; mais � quoi bon serai-je t�moin de votre duel? Des gens se
battent; qu�y a-t-il l� d�extraordinaire? oserais-je vous
demander. Gr�ce � Dieu, j�ai approch� de pr�s les Su�dois et les
Turcs, et j�en ai vu de toutes les couleurs.�
Je t�chai de lui expliquer le mieux qu�il me fut possible quel
�tait le devoir d�un second. Mais Ivan Ignatiitch �tait hors
d��tat de me comprendre.
�Faites � votre guise, dit-il. Si j�avais � me m�ler de cette
affaire, ce serait pour aller annoncer � Ivan Kouzmitch, selon les
r�gles du service, qu�il se trame dans la forteresse une action
criminelle et contraire aux int�r�ts de la couronne, et faire
observer au commandant combien il serait d�sirable qu�il avis�t
aux moyens de prendre les mesures n�cessaires...�
J�eus peur, et suppliai Ivan Ignatiitch de ne rien dire au
commandant. Je parvins � grand�peine � le calmer. Cependant il me
donna sa parole de se taire, et je le laissai en repos.
Comme d�habitude, je passai la soir�e chez le commandant. Je
m�effor�ais de para�tre calme et gai, pour n��veiller aucun
soup�on et �viter les questions importunes. Mais j�avoue que je
n�avais pas le sang-froid dont se vantent les personnes qui se
sont trouv�es dans la m�me position. Toute cette soir�e, je me
sentis dispos� � la tendresse, � la sensibilit�. Marie Ivanovna me
plaisait plus qu�� l�ordinaire. L�id�e que je la voyais peut-�tre
pour la derni�re fois lui donnait � mes yeux une gr�ce touchante.
Chvabrine entra. Je le pris a part, et l�informai de mon entretien
avec Ivan Ignatiitch.
�Pourquoi des seconds? me dit-il s�chement. Nous nous passerons
d�eux.�
Nous conv�nmes de nous battre derri�re les tas de foin, le
lendemain matin, � six heures. � nous voir causer ainsi
amicalement, Ivan Ignatiitch, plein de joie, manqua nous trahir.
�Il y a longtemps que vous eussiez d� faire comme cela, me dit-il
d�un air satisfait: mauvaise paix vaut mieux que bonne querelle.
-- Quoi? quoi, Ivan Ignatiitch? dit la femme du capitaine, qui
faisait une patience dans un coin; je n�ai pas bien entendu.�
Ivan Ignatiitch, qui, voyant sur mon visage des signes de mauvaise
humeur, se rappela sa promesse, devint tout confus, et ne sut que
r�pondre. Chvabrine le tira d�embarras.
�Ivan Ignatiitch, dit-il, approuve la paix que nous avons faite.
-- Et avec qui, mon petit p�re, t�es-tu querell�?
-- Mais avec Pi�tr Andr�itch, et jusqu�aux gros mots.
-- Pourquoi cela?
-- Pour une v�ritable mis�re, pour une chansonnette.
-- Beau sujet de querelle, une chansonnette! Comment c�est-il
arriv�?
-- Voici comment. Pi�tr Andr�itch a compos� r�cemment une chanson,
et il s�est mis � me la chanter ce matin. Comme je la trouvais
mauvaise, Pi�tr Andr�itch s�est f�ch�. Mais ensuite il a r�fl�chi
que chacun est libre de son opinion et tout est dit.�
L�insolence de Chvabrine me mit en fureur; mais nul autre que moi
ne comprit ses grossi�res allusions. Personne au moins ne les
releva. Des po�sies, la conversation passa aux po�tes en g�n�ral,
et le commandant fit l�observation qu�ils �taient tous des
d�bauch�s et des ivrognes finis; il me conseilla amicalement de
renoncer � la po�sie, comme chose contraire au service et ne
menant � rien de bon.
La pr�sence de Chvabrine m��tait insupportable. Je me h�tai de
dire adieu au commandant et � sa famille. En rentrant � la maison,
j�examinai mon �p�e, j�en essayai la pointe, et me couchai apr�s
avoir donn� l�ordre � Sav�liitch de m��veiller le lendemain � six
heures.
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