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Page 12
-- Et vous ne craignez pas, continuai-je en m�adressant � la femme
du capitaine, de rester dans une forteresse expos�e � de tels
dangers?
-- Affaire d�habitude, mon petit p�re, reprit-elle. Il y a de cela
vingt ans, quand on nous transf�ra du r�giment ici, tu ne saurais
croire comme j�avais peur de ces maudits pa�ens. S�il m�arrivait
parfois de voir leur bonnet � poil, si j�entendais leurs
hurlements, crois bien, mon petit p�re, que mon coeur se
resserrait � mourir. Et maintenant j�y suis si bien habitu�e, que
je ne bougerais pas de ma place quand on viendrait me dire que les
brigands r�dent autour de la forteresse.
-- Vassilissa I�gorovna est une dame tr�s brave, observa gravement
Chvabrine; Ivan Kouzmitch en sait quelque chose.
-- Mais oui, vois-tu bien! dit Ivan Kouzmitch, elle n�est pas de
la douzaine des poltrons.
-- Et Marie Ivanovna, demandai-je � sa m�re, est-elle aussi hardie
que vous?
-- Macha! r�pondit la dame; non, Macha est une poltronne. Jusqu��
pr�sent elle n�a pu entendre le bruit d�un coup de fusil sans
trembler de tous ses membres. Il y a de cela deux ans, quand Ivan
Kouzmitch s�imagina, le jour de ma f�te, de faire tirer son canon,
elle eut si peur, le pauvre pigeonneau, qu�elle manqua de s�en
aller dans l�autre monde. Depuis ce jour-l�, nous n�avons plus
tir� ce maudit canon.�
Nous nous lev�mes de table; le capitaine et sa femme all�rent
dormir la sieste, et j�allai chez Chvabrine, o� nous pass�mes
ensemble la soir�e.
CHAPITRE IV
_LE DUEL_
Il se passa plusieurs semaines, pendant lesquelles ma vie dans la
forteresse de B�logorsk devint non seulement supportable, mais
agr�able m�me. J��tais re�u comme un membre de la famille dans la
maison du commandant. Le mari et la femme �taient d�excellentes
gens. Ivan Kouzmitch, qui d�enfant de troupe �tait parvenu au rang
d�officier, �tait un homme tout simple et sans �ducation, mais bon
et loyal. Sa femme le menait, ce qui, du reste, convenait fort �
sa paresse naturelle. Vassilissa I�gorovna dirigeait les affaires
du service comme celles de son m�nage, et commandait dans toute la
forteresse comme dans sa maison. Marie Ivanovna cessa bient�t de
se montrer sauvage. Nous f�mes plus ample connaissance. Je trouvai
en elle une fille pleine de coeur et de raison, Peu � peu je
m�attachai � cette bonne famille, m�me � Ivan Ignatiitch, le
lieutenant borgne.
Je devins officier. Mon service ne me pesait gu�re. Dans cette
forteresse b�nie de Dieu, il n�y avait ni exercice � faire, ni
garde � monter, ni revue � passer. Le commandant instruisait
quelquefois ses soldats pour son propre plaisir. Mais il n��tait
pas encore parvenu � leur apprendre quel �tait le c�t� droit, quel
�tait le c�t� gauche. Chvabrine avait quelques livres fran�ais; je
me mis � lire, et le go�t de la litt�rature s��veilla en moi. Le
matin je lisais, et je m�essayais � des traductions, quelquefois
m�me � des compositions en vers. Je d�nais presque chaque jour
chez le commandant, o� je passais d�habitude le reste de la
journ�e. Le soir, le p�re Garasim y venait accompagn� de sa femme
Akoulina, qui �tait la plus forte comm�re des environs. Il va sans
dire que chaque jour nous nous voyions, Chvabrine et moi.
Cependant d�heure en heure sa conversation me devenait moins
agr�able. Ses perp�tuelles plaisanteries sur la famille du
commandant, et surtout ses remarques piquantes sur le compte de
Marie Ivanovna, me d�plaisaient fort. Je n�avais pas d�autre
soci�t� que cette famille dans la forteresse, mais je n�en
d�sirais pas d�autre.
Malgr� toutes les proph�ties, les Bachkirs ne se r�voltaient pas.
La tranquillit� r�gnait autour de notre forteresse. Mais cette
paix fut troubl�e subitement par une guerre intestine.
J�ai d�j� dit que je m�occupais un peu de litt�rature. Mes essais
�taient passables pour l��poque, et Soumarokoff[34] lui-m�me leur
rendit justice bien des ann�es plus tard. Un jour, il m�arriva
d��crire une petite chanson dont je fus satisfait. On sait que,
sous pr�texte de demander des conseils, les auteurs cherchent
volontiers un auditeur b�n�vole; je copiai ma petite chanson, et
la portai � Chvabrine, qui seul, dans la forteresse, pouvait
appr�cier une oeuvre po�tique.
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