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Page 10
L'�ph�m�re �bloui vole vers toi, chandelle,
Cr�pite, flambe et dit: B�nissons ce flambeau!
L'amoureux pantelant inclin� sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
O Beaut�! monstre �norme, effrayant, ing�nu!
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un infini que j'aime et n'ai jamais connu?
De Satan ou de Dieu, qu'importe? Ange ou Sir�ne,
Qu'import�, si tu rends,--f�e aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, � mon unique reine!--
L'univers moins hideux et les instants moins lourds?
LA CHEVELURE
O toison, moutonnant jusque sur l'encolure!
O boucles! O parfum charg� de nonchaloir!
Extase! Pour peupler ce soir l'alc�ve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir.
La langoureuse Asie et la br�lante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque d�funt,
Vit dans tes profondeurs, for�t aromatique!
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, � mon amour! nage sur ton parfum.
J'irai l�-bas o� l'arbre et l'homme, pleins de s�ve,
Se p�ment longuement sous l'ardeur des climats;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enl�ve!
Tu contiens, mer d'�b�ne, un �blouissant r�ve
De voiles, de rameurs, de flammes et de m�ts:
Un port retentissant o� mon �me peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur;
O� les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur o� fr�mit l'�ternelle chaleur.
Je plongerai ma t�te amoureuse d'ivresse
Dans ce noir oc�an o� l'autre est enferm�;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, � f�conde paresse,
Infinis bercements du loisir embaum�!
Cheveux bleus, pavillon de t�n�bres tendues,
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond;
Sur les bords duvet�s de vos m�ches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.
Longtemps! toujours! ma main dans ta crini�re lourde
S�mera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'� mon, d�sir tu ne sois jamais sourde!
N'es-tu pas l'oasis o� je r�ve, et la gourde
O� je hume � longs traits le vin du souvenir?
Je t'adore � l'�gal de la vo�te nocturne,
O vase de tristesse, � grande taciturne,
Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui s�parent mes bras des immensit�s bleues.
Je m'avance � l'attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme apr�s un cadavre un choeur de vermisseaux,
Et je ch�ris, � b�te implacable et cruelle,
Jusqu'� cette froideur par o� tu m'es plus belle!
Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle,
Femme impure! L'ennui rend ton �me cruelle.
Pour exercer tes dents � ce jeu singulier,
Il te faut chaque jour un coeur au r�telier.
Tes yeux, illumin�s ainsi que des boutiques
Ou des ifs flamboyants dans les f�tes publiques,
Usent insolemment d'un pouvoir emprunt�,
Sans conna�tre jamais la loi de leur beaut�.
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