Les stratagèmes by Sextus Julius Frontin


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 3

Les fonctions, ou tout au moins les pr�rogatives des augures
�taient perp�tuelles: �Hoc sacrum plane et insigne est, quod non
adimitur viventi[5].� Il est donc certain que l'�poque de l'entr�e
de Pline dans ce coll�ge sacerdotal, est celle de la mort de
Frontin. On s'accorde � la fixer � l'ann�e 859 de Rome, 106 ans
apr�s J.-C.

Il avait d�fendu qu'on lui �lev�t un tombeau: �La d�pense d'un
monument est superflue, dit-il; la m�moire de mon nom durera, si
ma vie en a �t� digne.� Nous devons encore cette particularit� �
Pline le Jeune[6], qui, en la rapportant, loue, mais avec
restriction, la modestie qu'elle fait para�tre.

Poleni a trouv� dans les M�langes d'antiquit�s de Jacob Spon une
petite m�daille pr�sentant une t�te d'homme � longue barbe, et �
l'exergue de laquelle on lit
(c'est-�-dire ) et d'autres mots grecs qui
sembleraient indiquer que Frontin a �t� proconsul � Smyrne, sous
les ordres d'un certain Myrtus. Mais ce n'est point l� un document
authentique: Poleni, Spon lui-m�me, n'osent rien en affirmer;
Facciolati fait observer que les Romains n'ont commenc� � porter
de la barbe que sous Hadrien; enfin, bien que Gronovius ait foi en
cette m�daille, Oudendorp, qui la reproduit, comme ornement, au
frontispice de son �dition des Stratag�mes, pense que cette t�te
est celle de Jupiter, ou d'Hercule, mais non celle de Frontin; et
il d�clare que telle est l'opinion des plus c�l�bres numismates.

Si l'on veut appr�cier � leur valeur les ouvrages de Frontin, il
faut se p�n�trer de l'id�e qu'il n'a nullement song� � se cr�er
une r�putation d'�crivain. Homme de guerre et d'administration, il
a �crit dans l'unique but d'�tre utile � ceux qui suivraient la
m�me carri�re que lui. �tre lu, �tre consult� avec profit au point
de vue pratique des sciences qui ont occup� sa vie, c'est toute la
gloire qu'il ambitionne: il le d�clare lui-m�me. Ce qui le
recommande surtout, c'est la nettet� de ses id�es, et l'ordre
m�thodique auquel il sait les plier toutes. Ainsi, pour commencer
par ses Stratag�mes, l'antiquit� ne nous a l�gu� aucun monument
plus logique dans son ensemble. Recueillir dans l'histoire un
nombre aussi prodigieux de faits; les r�unir selon leurs
analogies, et les s�parer par leurs diff�rences, abstraction faite
des personnages, des temps et des lieux; en un mot, se former un
plan au milieu de ce d�dale, et y rester fid�le jusqu'� entier
�puisement des mat�riaux, voil� qui atteste une certaine puissance
d'analyse, de la justesse et de la profondeur dans les
conceptions. Quant au style, il a ses m�rites et ses d�fauts.
Quoique Frontin appartienne � l'�poque de la d�cadence,
l'expression, chez lui, porte presque toujours le cachet de la
bonne latinit�. Habituellement m�me sa phrase a du nombre et de
l'harmonie; mais elle se pr�sente trop souvent sous la m�me forme:
il y a de longues s�ries de faits dont les r�cits, compos�s chacun
de quelques lignes, commencent et finissent par les m�mes
constructions, et tr�s souvent par des termes identiques, ce qui
en rend la lecture fastidieuse. Un autre reproche qu'on peut lui
faire, c'est qu'il affecte une bri�vet� qui va parfois jusqu'� la
s�cheresse. Mais, nous le r�p�tons, il n'a point vis� � la phrase;
et on lui doit cette justice, que la concision l'a rarement
emp�che d'�tre clair. Une fois qu'il s'est empar� d'un fait, il
veut que deux mots suffisent pour que ses lecteurs en saisissent
comme lui toute la port�e, et qu'ils en fassent leur profit.
Enfin, on trouve dans ce livre de nombreuses erreurs � l'endroit
de l'histoire et de la g�ographie. Mais la plupart de ces fautes
sont si grossi�res, qu'on ne peut raisonnablement les attribuer
qu'� l'ignorance des copistes, gens qui n'ont �pargn� � notre
auteur ni omissions, ni transpositions, ni interpolations. C'est
ce que n'a pas observ� Schoell[7], quand il a pr�tendu que
l'ouvrage qui nous occupe �tait �une compilation faite avec assez
de n�gligence, surtout dans la partie historique.�

� ce jugement d'un �rudit, nous opposerons avec confiance celui
d'un savant[8]: �Un contemporain des deux Pline, Jules Frontin
composa quatre livres de stratag�mes militaires: c'est un tissu
d'exemples fournis par les grands capitaines grecs, gaulois,
carthaginois, romains et qui correspondent aux diff�rentes
branches de l'administration et de la direction des arm�es. L'art
de cacher ses entreprises et de d�couvrir celles de l'ennemi, de
choisir et de disputer les postes, de dresser des emb�ches et d'y
�chapper, d'apaiser les s�ditions et d'enflammer le courage, de se
m�nager les avantages du temps et du lieu, de ranger les troupes
en bataille et de d�concerter les dispositions prises par son
adversaire, de dissimuler ses propres revers et de les r�parer;
l'habilet� n�cessaire dans les retraites, dans les assauts, dans
les si�ges, dans le passage des fleuves, dans les
approvisionnements; la conduite � tenir � l'�gard des transfuges
et des tra�tres; enfin le maintien de la discipline, et la
pratique des plus rigoureuses vertus, justice, mod�ration et
constance, au sein des camps, des combats, des d�sastres et des
triomphes: tel est le plan de ce recueil. On a dout� aussi de son
authenticit�; mais Poleni a expos� les raisons de croire que Jules
Frontin l'a r�ellement r�dig� sous le r�gne de Domitien. Dans tous
les cas, il serait fort pr�f�rable � celui de Val�re Maxime, et
par la m�thode, quoiqu'elle ne soit pas toujours parfaite, et par
la pr�cision des id�es, et surtout par le choix des faits. C'est
l'ouvrage d'un bien meilleur esprit: en g�n�ral, Frontin puise aux
sources historiques les plus recommandables; et lorsqu'il ajoute
quelques notions � celles que renferment les grands corps
d'annales, elles sont claires, instructives, propres � compl�ter
ou � enrichir l'histoire militaire de l'antiquit�.�

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Thu 28th Mar 2024, 15:21