De la littérature des nègres, ou Recherches sur leurs facultés intellectuelles, leurs qualités m


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Page 2

Qu'on ne s'�tonne pas de ce que (Avenda�o except�) on ne trouve ici
aucun auteur espagnol ni portugais; nul autre, � ma connaissance, ne
s'est mis en frais de prouver que le N�gre appartient � la grande
famille du genre humain, que partant il doit en remplir tous les
devoirs, en exercer tous les droits: par del� les Pyrenn�es, ces droits
et ces devoirs ne furent jamais probl�matiques; et contre qui se
d�fendre, s'il n'y a pas d'agresseur? De nos jours seulement, par des
applications forc�es, un Portugais, d�naturant l'�criture sainte, a
tent� de justifier l'esclavage colonial, si dissemblable � celui qui,
chez les H�breux, n'�toit gu�re qu'une sorte de domesticit�; mais la
brochure d'Az�r�do[2] est pass�e de la boutique du libraire dans le
fleuve de l'oubli. Tel est aussi le sort qu'ont eu les pamphlets de
Harris, et du trinitaire Grabowski, qui invoquoient la Bible; celui-l�
en Angleterre, pour l�gitimer l'esclavage colonial; celui-ci en Pologne,
pour river les fers des paysans de cette contr�e, tandis que Joseph
Paulikowski[3], et l'abb� Michel Karpowitz, dans ses sermons[4],
proclamoient et revendiquoient pour tous l'�galit� des droits. Les amis
de l'esclavage sont n�cessairement les ennemis de l'humanit�.

[Note 2: _V_. Analyse sur la justice du commerce, du rachat des
esclaves de la c�te d'Afrique, par _J. J. d'Acunha de Az�r�do Coutinho_,
in-8�, Londres.]

[Note 3: _V_. O Poddanych polskich, c'est-�-dire, des paysans
polonais, par _Joseph Paulikowski_, in-8�, Roku 1788.]

[Note 4: _V._ Kazania X. _Michala Karpowicza_, W. Roznych
ocolicznosciach Mian�, c'est-�-dire, Sermons de l'abb� _Karpowicz_,
3 vol. in-12, W. Krakovie 1806, _V_. surtout les second et troisi�me
volumes.]

En g�n�ral, dans les �tablissemens espagnols et portugais, on envisage
les N�gres comme des fr�res d'une teinte diff�rente. La religion
chr�tienne qui �pure la joie, qui essuie les larmes, et dont la main est
toujours pr�te � r�pandre des bienfaits, la religion se place entre les
esclaves et les ma�tres, pour adoucir la rigueur de l'autorit� et le
joug de l'ob�issance. Ainsi, chez deux puissances coloniales, on n'a pas
compos� de plaidoyers inutiles en faveur des N�gres, par la m�me raison
qu'avant l'Anglais Hartlib, on n'�crivoit pas sur l'agriculture de la
Belgique, o� la sup�riorit� des m�thodes et des proc�d�s agronomiques
suppl�oit aux livres.

Si l'on censuroit dans cette liste l'insertion de certains noms que la
vertu n'inscrit pas dans ses fastes, ou r�pondroit que, sans vouloir
att�nuer les torts des individus, on ne les pr�sente ici que sous le
point de vue relatif � leurs efforts pour l'am�lioration du sort des
Noirs; et sur cet article m�me, on est loin de leur attribuer un
�gal degr� de m�rite et de talent. Il est affligeant qu'on ne puisse
appliquer � tous une maxime du po�te Churchil, en disant qu'ils ont
le coeur aussi pur que leur cause est l�gitime. Chacun reste ma�tre
d'exercer sa justice, en repoussant ces �crivains dans la classe
malheureusement si nombreuse de gens de lettres qui ne valent pas leurs
livres.

La liste qu'on vient de lire est sans doute tr�s-incompl�te; elle
r�clame des noms honorables, que j'ai oubli�s, ou que je n'ai pas
l'avantage de conno�tre, soit que dans leurs �crits les auteurs ayent
gard� l'anonyme, soit que leurs �crits ayent �chapp� � mes recherches.
Je recevrai avec reconnoissance tous les renseignemens qui peuvent
r�parer ces omissions involontaires, rectifier les erreurs, et compl�ter
l'ouvrage. Parmi ces �crivains un grand nombre sont morts; je d�pose sur
leurs tombes mes hommages, et j'offre le m�me tribut � ceux qui vivant
encore, et qui n'ayant pas, comme Oxholm, apostasi� leurs principes,
poursuivent sans rel�che leur noble entreprise, chacun dans la sph�re o�
l'a plac� la providence.

Philanthropes! personne n'est juste et bon impun�ment; entre le vice et
la vertu la guerre commenc�e � la naissance des temps, ne finira qu'avec
eux. D�vor�s du besoin de nuire, les pervers sont toujours arm�s contre
quiconque ose r�v�ler leurs forfaits, et les emp�cher de tourmenter
l'esp�ce humaine. A leurs coupables tentatives opposons un mur d'airain,
mais vengeons-nous d'eux par des bienfaits. H�tons-nous; la vie est si
longue pour faire le mal, si courte pour faire le bien! Cette terre
se d�robe sous nos pas, et nous allons quitter la sc�ne du monde; la
d�pravation contemporaine charie vers la post�rit� tous les �l�mens du
crime et de l'esclavage. Cependant, parmi ceux qui s'agiteront ici-bas,
lorsque nous dormirons dans le tombeau, quelques hommes de bien,
�chapp�s � la contagion, seront en quelque sorte, les repr�sentans de la
providence: l�guons-leur la t�che honorable de d�fendre la libert� et le
malheur. Du sein de l'�ternit�, nous applaudirons � leurs efforts, et
sans doute il les b�nira ce P�re commun, qui dans les hommes, quelle que
soit leur couleur, reconno�t son ouvrage, et les aime comme ses enfans.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 27th Apr 2025, 0:16