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Page 15
[Note 91: _Qui se l�sum clamabit in conscientiam suam prodel._]
[Note 92: _V._ Thoughts upon the african slave-trade, by _John
Newton_, rector, etc. 2e �dit. in-8�, London 1788, p. 17 et 18.]
C'est en 1789 que de Kingston en Jama�que, on �crivoit: �Outre les coups
de fouet par lesquels on d�chire les N�gres, on les mus�le pour les
emp�cher de sucer une de ces cannes � sucre arros�es de leurs sueurs,
et l'instrument de fer avec lequel on leur comprime la bouche, emp�che
encore d'entendre leurs cris lorsqu'on les fouette[93]�.
[Note 93: _V._ American Museum, in-8�, Philadelphie 1789, t. VI, p.
407.]
La crainte qu'inspir�rent les Marrons de la Jama�que, en 1795, fit
trembler les planteurs. Un colonel _Quarrel_ offre � l'assembl�e
coloniale d'aller � Cuba chercher des meutes de chiens d�vorateurs; sa
proposition est accueillie avec transport. Il part, arrive � Cuba, et
dans le r�cit de cette infernale mission, s'intercale la description
d'un bal que lui donne la marquise de Saint-Philippe. Il revient �
la Jama�que avec ses chiens et ses chasseurs, qui, heureusement, ne
servirent pas, parce qu'on fit la paix avec les Marrons. Mais on doit
savoir gr� de leur intention � ces planteurs, qui pay�rent largement
les chasseurs, et vot�rent des remerciemens, des r�compenses au colonel
Quarrel, dont le nom � jamais abhorr� doit figurer � c�t� de Phalaris,
Mezeuse, N�ron, etc. Je le demande avec douleur, mais la v�rit� est plus
respectable que les individus; malgr� les t�moignages qui d�posent en
faveur du caract�re de Dallas, que faut-il penser d'un homme lorsqu'il
se constitue l'apologiste de cette mesure? Il n'y a selon lui que des
archisophistes qui puissent la censurer. �Les Asiatiques n'ont-ils pas
employ� des �l�phans � la guerre? La cavalerie n'est-elle pas usit�e
chez les nations d'Europe? Si un homme �toit mordu par un chien enrag�,
se feroit-il scrupule de retrancher la partie attaqu�e pour �pargner le
tout, etc.�? Mais qui sont les _mordans_ et les _enrag�s_, sinon ceux
qui, d�vor�s par l'avarice, foulant aux pieds dans les deux Mondes
toutes les loix divines et humaines, ont arrach� d'Afrique et opprim� en
Am�rique de malheureux esclaves. Il est donc vrai que toujours la soif
de l'or, du pouvoir, rend les hommes f�roces, alt�re leur raison et
an�antit tout sentiment moral. Si les circonstances les forcent � �tre
justes, ils vantent comme des bienfaits les actes que le n�cessit� leur
arrache. Colons, si vous aviez tra�n�s hors de vos foyers pour subir
le m�me sort qu'eux, � leur place que penseriez-vous? que feriez-vous?
Bryant-Edwards avoit peint les N�gres comme des tigres; il les avoit
accus�s d'avoir �gorg� des prisonniers, des femmes enceintes, des enfans
� la mamelle, Dallas, en le r�futant, se combat lui-m�me, et, sans le
vouloir, d�truit encore par les faits, les paralogismes all�gu�s pour
justifier l'emploi des chiens d�vorateurs[94].
[Note 94: _V._ ces horribles d�tails dans _Dallas_, t. II, lettre 9,
p. 4 et suiv.]
Pl�t � Dieu que les flots eussent englouti ces meutes antropophages,
styl�es et dirig�es par des hommes contre des hommes. J'ai ou� assurer
que, lors de l'arriv�e des chiens de Cuba � Saint-Domingue, on leur
livra, par mani�re d'essai, le premier N�gre qui se trouva sous la main.
La promptitude avec laquelle ils d�vor�rent cette cur�e, r�jouit des
tigres blancs � figure humaine.
Wimphen, qui �crivoit pendant la r�volution, d�clare qu'� Saint-Domingue
les coups de fouet et les g�missements rempla�oient le chant du coq[95].
Il parle d'une femme qui fit jeter son cuisinier n�gre dans un four,
pour avoir manqu� un plat de p�tisserie. Avant elle, un planteur, nomm�
Chaperon, avoit fait la m�me chose[96].
[Note 95: _Wimphen_, t. I, p. 128.]
[Note 96: _V._ Voyage aux Indes occidentales, par _Bossu_, 1769,
Amsterdam, p. 14.]
Les inombrables d�positions faites � la barre du parlement britannique,
ont d�voil� jusqu'� l'�vidence les crimes des planteurs. De nouveaux
d�veloppemens ont encore ajout�, s'il est possible, � cette �vidence
par la publication de l'ouvrage anonyme, intitul�: _les Horreurs
de l'esclavage_[97], et plus r�cemment encore, par les _Voyages_ de
Pinckard[98] et de Robin. En lisant ce dernier, on voit que beaucoup de
femmes cr�oles ont abjur� la pudeur et la douceur qui sont l'h�ritage
patrimonial de leur sexe. Avec quelle effronterie cynique elles vont
dans les march�s, _visiter_, acheter des N�gres nus, et qu'on transporte
dans les ateliers sans leur donner de v�temens; pour se couvrir, ils
sont r�duits � se faire des ceintures de mousse. Robin reproche encore
aux femmes cr�oles de rench�rir sur les hommes en cruaut�. Les N�gres
condamn�s au fouet sont attach�s face contre terre, entre quatre
piquets. Elles voient sans �motion le sang ruisseler, et les longues
lani�res de peau se lever sur le corps de ces malheureux. Les N�gresses
enceintes ne sont pas exemptes de ce suplice; on prend seulement la
pr�caution de creuser la terre dans l'endroit o� doit �tre plac� le
ventre. T�moins journaliers de ces horreurs, les enfans blancs font leur
apprentissage d'inhumanit� en s'amusant � tourmenter les N�grillons
[99]. Et cependant, quoique le cri de l'humanit� s'�l�ve de toutes
parts contre les forfaits de la traite et de l'esclavage, quoique le
Danemark, l'Angleterre, les �tats-Unis repoussent l'une et l'autre, on
ose chez nous en solliciter le r�tablissement[100], malgr� les d�crets
rendus, et ces mots de la proclamation du Chef de l'�tat, aux N�gres de
Saint-Domaingue: �Vous �tres tous �gaux et libres devant Dieu et devant
la R�publique�.
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