Timon d'Athènes by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 44


ALCIBIADE _para�t � la t�te de ses troupes; on entend les instruments de
guerre_.

ALCIBIADE.--Que la trompette annonce � cette ville eff�min�e et l�che
notre terrible approche. _(Un pourparler; les s�nateurs paraissent sur
les murs, Alcibiade leur adresse la parole_.) Jusqu'� pr�sent vous avez
toujours continu�; vous avez rempli vos jours d'abus d'autorit�, prenant
votre volont� pour mesure des lois. Jusqu'� pr�sent, moi et ceux qui
dormaient � l'ombre de votre pouvoir, nous avons err� les bras crois�s,
et nous avons exhal� en vain nos souffrances. Enfin le moment est venu
o� nos genoux[27] craquent sous le poids et crient d'eux-m�mes: _C'est
assez_. La vengeance, hors d'haleine, ira s'asseoir et respirer sur vos
grands si�ges de repos, et l'insolence poussive perdra la parole de
crainte et d'horreur.

[Note 27: Image emprunt�e aux habitudes du chameau, qui se rel�ve d�s
qu'il sent que le fardeau dont on le charge est trop lourd.]

PREMIER S�NATEUR.--Jeune et noble guerrier, quand tes premiers griefs
n'�taient qu'imaginaires, avant que tu eusses la force en main et que
tu pusses nous inspirer de la crainte, nous avons envoy� vers toi pour
calmer ta fureur, et r�parer notre ingratitude par des marques d'amour
qui devaient en effacer le souvenir.

SECOND S�NATEUR.--Nous avons tent� aussi de r�veiller, dans le coeur
transform� de Timon, l'amour de notre ville, par un humble message et
des promesses. Nous n'avons pas tous �t� cruels, nous ne m�ritons pas
tous d'�tre frapp�s par le glaive de la guerre.

PREMIER S�NATEUR.--Nos murs n'ont point �t� �lev�s par les mains de
ceux qui t'ont offens�; et ton injure n'est pas si grave qu'il faille
d�truire ces tours superbes, ces troph�es et ces acad�mies, pour venger
des torts particuliers.

SECOND S�NATEUR.--Les auteurs de ton exil ne vivent plus; la honte
d'avoir si fort manqu� de prudence a bris� leurs coeurs. Noble
Alcibiade, entre dans notre cit� tes enseignes d�ploy�es; et si la soif
de la vengeance t'acharne sur une p�ture que la nature abhorre, prends
sur les habitants la d�me de la mort, et que les malheureux marqu�s par
le sort des d�s p�rissent.

PREMIER S�NATEUR.--Tous ne t'ont pas offens�; il n'est pas juste de
tirer vengeance sur ceux qui restent � la place de ceux qui ne sont
plus: le crime n'est pas h�r�ditaire comme un champ. Ainsi, cher
concitoyen, fais entrer tes troupes, mais laisse ta col�re hors des
remparts; �pargne Ath�nes, ton berceau; �pargne tes parents qui, dans
l'emportement de ta col�re, p�riraient avec ceux qui t'ont offens�.
Entre comme le berger dans le parc, et choisis les brebis infect�es;
mais n'�gorge pas tout le troupeau.

SECOND S�NATEUR.--Quel que soit ton but, tu le gagneras plut�t par ton
sourire que tu n'y arriveras � coups d'�p�e.

PREMIER S�NATEUR.--Frappe seulement du pied nos portes fortifi�es; elles
vont s'ouvrir. Envoie ton noble coeur devant tes pas pour dire que tu
entres au nom de l'amiti�.

SECOND S�NATEUR.--Jette ton gant ou quelque autre gage de ta foi, qui
nous assure que tu n'as pris les armes que pour te faire rendre justice,
et non pour nous renverser; ton arm�e enti�re �tablira ses quartiers
dans la ville, jusqu'au moment o� nous aurons rempli tes d�sirs.

ALCIBIADE.--Tenez, voil� mon gant, descendez; ouvrez vos portes sans
�tre attaqu�s; vous me livrerez les ennemis de Timon et les miens.
Ceux que vous me d�signerez pour le ch�timent p�riront seuls, et, pour
dissiper vos frayeurs, en vous d�clarant mes nobles sentiments, pas un
de mes soldats ne quittera son poste et n'outragera le cours r�gulier de
la justice dans l'enceinte de la ville, sous peine d'en r�pondre � toute
la s�v�rit� de vos lois publiques.

LES DEUX S�NATEURS.--Voil� de nobles paroles.

ALCIBIADE.--Descendez, et tenez votre promesse.

(Les s�nateurs descendent et ouvrent les portes.) (Entre un soldat.)

LE SOLDAT.--Mon noble g�n�ral, Timon est mort; il est enterr� sur le
bord m�me de la mer. J'ai trouv� sur son tombeau cette inscription que
je vous apporte moul�e sur la cire, qui sert d'interpr�te � ma pauvre
ignorance.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 21:43