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Page 39
TIMON.--Vois, ton voeu est accompli, seul honn�te homme qui existe.
Tiens, prends; les dieux, du fond de ma mis�re, t'envoient un tr�sor.
Va, vis riche et heureux; mais � condition que tu iras b�tir loin des
hommes; hais-les tous, maudis-les tous; ne montre de piti� pour aucun;
plut�t que de secourir le mendiant, laisse sa chair ext�nu�e par la faim
se d�tacher de ses os; donne aux chiens ce que tu refuseras aux hommes;
que les cachots les engloutissent, que les dettes les dess�chent, que
les hommes soient comme des arbres fl�tris, et que toutes les maladies
d�vorent leur sang perfide!--Adieu, sois heureux.
FLAVIUS.--O mon ma�tre, souffrez que je reste avec vous et que je vous
console.
TIMON.--Si tu crains les mal�dictions, ne t'arr�te pas, fuis, tandis que
tu es libre et heureux. Ne vois jamais les hommes, et que je ne te voie
jamais!
(Timon rentre dans sa caverne. Flavius s'�loigne.)
FIN DU QUATRI�ME ACTE.
ACTE CINQUI�ME
SC�NE I
Devant la caverne de Timon.
_Entrent_ UN PO�TE ET UN PEINTRE, TIMON _est derri�re eux sans en �tre
vu._
LE PEINTRE.--Si je connais bien le lieu, sa demeure ne doit pas �tre
�loign�e.
LE PO�TE.--Que doit-on penser de lui? En croirons-nous la rumeur, qu'il
regorge d'or?
LE PEINTRE.--Cela est certain, Alcibiade le dit; Phrynia et Timandra ont
re�u de l'or de lui; il a aussi enrichi lib�ralement quelques soldats
maraudeurs. On dit qu'il a donn� une somme consid�rable � son intendant.
LE PO�TE.--Ainsi, sa banqueroute n'�tait destin�e qu'� �prouver ses
amis.
LE PEINTRE.--Rien de plus: vous le verrez encore comme un palmier dans
Ath�nes, fleurir parmi les plus grands, ainsi, il ne sera pas mal �
propos d'aller lui offrir nos hommages dans son infortune apparente.
Ce sera de notre part un proc�d� honn�te, et qui a bien des chances
d'amener nos desseins � ce qu'ils souhaitent, s'il est vrai qu'il soit
aussi riche qu'on le dit.
LE PO�TE.--Qu'avez-vous � lui pr�senter maintenant?
LE PEINTRE.--Rien, quant � pr�sent, que ma visite; mais je lui
promettrai un chef-d'oeuvre.
LE PO�TE.--Il faut que j'en use de m�me envers lui; je lui dirai que je
pr�pare certain ouvrage pour lui.
LE PEINTRE.--C'est tout ce qu'il y a de mieux: promettre est le ton du
si�cle. La promesse ouvre les yeux de l'attente, qu'engourdit et tue
l'accomplissement d'une parole. Except� pour les gens simples et
vulgaires, tenir ce qu'on a promis n'est plus en usage. Promettre est
plus poli, plus � la mode; tenir sa promesse, c'est faire son testament,
ce qui annonce toujours une grande maladie dans le jugement de celui qui
le fait.
TIMON, _� part_.--Excellent artiste! tu ne pourrais pas peindre un homme
aussi m�chant que toi.
LE PO�TE.--Je r�ve � l'ouvrage que je lui dirai avoir pr�par� pour lui.
Il faut qu'il en soit lui-m�me le sujet. Ce sera une satire contre la
mollesse de la prosp�rit�, et un d�tail des flatteries qui obs�dent la
jeunesse et l'opulence.
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