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Page 10
AP�MANTUS.--Je m�prise ton d�ner.... Il m'�toufferait, car je ne
pourrais pas te flatter.--O dieux! que d'hommes d�vorent Timon, et il ne
le voit pas! Je souffre de voir tant de gens tremper leur langue dans le
sang d'un seul homme; et le comble de la folie, c'est qu'il les excite
lui-m�me. Je m'�tonne que les hommes osent se confier aux hommes! Je
pense, moi, qu'ils devraient les inviter sans couteaux. Leurs tables
y gagneraient, et leur vie serait plus en s�ret�. On en a vu cent
exemples: l'homme, qui en ce moment est assis pr�s de son h�te, qui
rompt avec lui son pain et boit � sa sant� la coupe qu'ils ont partag�e
ensemble, sera le premier � l'assassiner. Cela est prouv�. Si j'�tais un
grand personnage, je craindrais de boire � mes repas, de peur que mes
h�tes n'�piassent � quelle note ils pourraient me couper le sifflet. Les
grands seigneurs ne devraient jamais boire sans avoir le gosier rev�tu
de fer.
TIMON, _� un des convives_.--Seigneur, de tout mon coeur, et que les
sant�s fassent la ronde.
PREMIER SEIGNEUR.--Qu'on verse de ce c�t�, mon bon seigneur.
AP�MANTUS.--De son c�t�! Fort bien: voil� un brave. Il sait prendre �
propos son moment.--Toutes ces sant�s, Timon, te rendront malade, toi et
ta fortune. Voil� qui est trop faible pour �tre coupable, l'honn�te eau
qui n'a jamais jet� personne dans la boue; cette liqueur et mes aliments
se ressemblent, et sont toujours d'accord; les festins sont trop
orgueilleux pour rendre gr�ces aux dieux.
_Actions de gr�ces d'Ap�mantus._
Dieux immortels, je ne vous demande point de richesses,
Je ne prie pour aucun homme que pour moi;
Accordez-moi de ne jamais devenir assez insens�
Pour me fier � un homme sur son serment ou sur son billet,
A une courtisane sur ses larmes,
A un chien qui para�t endormi,
A un ge�lier pour ma libert�,
Ni � mes amis dans mon besoin:
Amen: allons, courage!
Le crime est pour le riche et je vis de racines.
Ton meilleur plat c'est ton bon coeur, Ap�mantus.
TIMON.--G�n�ral Alcibiade, votre coeur en ce moment est sur le champ de
bataille.
ALCIBIADE.--Mon coeur, seigneur, est toujours pr�t � vous servir.
TIMON.--Vous aimeriez mieux un d�jeuner d'ennemis qu'un diner d'amis.
ALCIBIADE.--Pourvu que leur sang v�nt de couler, seigneur, il n'est
point de mets plus d�licieux pour moi; je souhaiterais � mon meilleur
ami de se trouver � pareille f�te.
AP�MANTUS.--Je voudrais que tous ces flatteurs fussent tes ennemis, afin
que tu pusses les �gorger et m'inviter au festin.
PREMIER SEIGNEUR.--Si jamais, seigneur, nous avions le bonheur que
vous missiez nos coeurs � l'�preuve; si jamais vous nous fournissiez
l'occasion de montrer une partie de notre z�le, nous serions au comble
de nos voeux.
TIMON.--Oh! ne doutez pas, mes bons amis, que les dieux n'aient
eux-m�mes r�serv� dans l'avenir un jour, o� j'aurai besoin de votre
secours. Autrement, pourquoi, seriez-vous devenus mes amis?--Pourquoi
seriez-vous choisis entre mille autres, pour porter ce titre de
tendresse, si vous n'apparteniez pas de plus pr�s � mon coeur? Je me
suis dit de vous � moi-m�me, plus que vous ne pouvez modestement en
dire, et je tiens ceci pour acquis sur votre compte. O dieux, me
disais-je, qu'aurions-nous besoin d'amis, si nous ne devions jamais
avoir besoin d'eux? Ce seraient les cr�atures du monde les plus inutiles
si nous ne devions jamais user d'eux. Ils, ressembleraient fort � des
instruments m�lodieux suspendus dans leurs �tuis et qui gardent pour eux
leurs accords. Oui, j'ai souhait� souvent d'�tre plus pauvre, afin de
me rapprocher davantage de vous. Nous sommes n�s pour faire du bien, et
quel bien est plus � nous que les richesses de nos amis? O quel pr�cieux
avantage d'avoir tant d'amis qui, comme des fr�res, disposent de la
fortune l'un de l'autre! O volupt� qui n'est d�j� plus avant m�me d'�tre
n�e! Il me semble que mes yeux ne peuvent retenir leurs larmes.--Allons,
pour oublier leur faute, je bois � votre sant�.
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